De multiples arbres ont été abattus à Tamarin pour faire de la place à un développement immobilier. Les pêcheurs qui collectent généralement des appâts dans le barachois ne peuvent plus y avoir accès. Ils attirent l’attention sur la destruction de cette partie de l’île où le développement immobilier a pris de l’ampleur depuis quelque temps. Solidarité Anti-Pollution Ouest (SAPO) a alerté les autorités à plusieurs reprises à ce sujet. Toutefois, rien n’a été fait jusqu’ici.
Mercredi, SAPO) a écrit une nouvelle lettre aux ministères de l’Environnement et de la Pêche, au département des Bois et forêts et au conseil de district de Rivière-Noire, entre autres. Depuis 2020, cette organisation dénonce la dégradation de l’environnement par les projets immobiliers dans la région, particulièrement à Tamarin et Rivière-Noire. Cette fois-ci, c’est l’accès au barachois de Tamarin qui provoque la colère des pêcheurs.
Licman Aunund, membre de SAPO et pêcheur de profession, explique que tout ce développement cause beaucoup de tort aux habitants de la localité et à ceux qui sont dérangés dans leurs métiers. « Nous les pêcheurs, nous sommes des malheureux qui travaillent le matin pour manger le soir. Il n’est pas correct que des personnes qui ont de l’argent viennent faire ce qu’ils veulent ici et ne sont pas inquiétées. Le barachois est un endroit où nous venons chercher des appâts. Il y a un promoteur qui est en train de couper des arbres. On a même commencé à délimiter pour barricader les lieux. Comment allons-nous accéder au barachois ? » se demande-t-il.
Il dit avoir écrit plusieurs lettres demandant aux autorités de venir vérifier si les conditions du permis du promoteur ont été respectées. Deux lettres datant du 7 septembre 2020 et du 23 février 2021 font état de ces préoccupations. L’un des principaux points de protestation concerne la distance de réserve avec le barachois et la menace que cela pourrait causer pour la biodiversité.
En réponse à ces contestations, le ministère de l’Environnement a indiqué, dans une lettre en date du 18 décembre 2020, qu’une enquête allait être initiée par le département des Bois et Forêts. Toutefois, déplore Licman Aunund, l’organisation n’a eu aucun retour de cette enquête et ne sait pas s’il y a bien eu investigation.
Entre-temps, déplore-t-il, les pêcheurs continuent de souffrir de la situation. « Nou bann ti dimoun nou pe soufer nou demann lotorite pran nou kont », ajoute-t-il.
Dans une nouvelle lettre en date du 14 décembre 2022, SAPO fait ainsi les réclamations suivantes :
-stopper immédiatement la destruction de l’environnement du barachois de Tamarin par tous les promoteurs du lieu ;
-de faire un état des lieux ;
-d’évaluer les dégâts déjà faits ;
-de prendre les sanctions qui s’imposent ;
-que les autorités et les promoteurs s’engagent à réparer toutes les erreurs ainsi commises ;
-d’assurer que tous les travaux et projets futurs ne soient pas entrepris dans la limite de la réserve, dans le barachois ou les rivières Rempart et Tamarin et de prendre les mesures nécessaires pour restaurer l’environnement, l’écosystème et la biodiversité du barachois de Tamarin « qui est d’une valeur inestimable et qu’il faut préserver à tout prix. »
SAPO espère ainsi que l’appel des citoyens sera entendu cette fois et que les autorités vont réagir pour protéger le barachois et ceux qui en dépendent.
