Dry January : et si on relevait le défi ?

Cette pratique d’après-fêtes vise à réduire sa consommation d’alcool

Nouvelle année, nouveau défi. Après les excès des fêtes de fin d’année, l’heure est aux bonnes résolutions. Parmi, le Dry January. Non, on ne parle pas ici de l’eau. Les robinets sont à sec, on le sait. Le Dry January est un défi en ligne avec les principes de “diète” après les agapes du mois de décembre. Le Dry January – traduction littéraire, le “janvier sec” – c’est pas d’alcool lors du mois de janvier. Un phénomène qui prend de l’ampleur pour baisser notre consommation d’alcool après une période festive.

Pour certains, ce défi un mois (celui de janvier) sans aucune goutte d’alcool, lancé chaque année lors du Dry January, qui se traduit par “Janvier Sobre”, “Janvier Sans Alcool” ou encore “Mois sans alcool”, pour éliminer les excès des fêtes de fin d’année – est devenu un rituel à chaque début d’année. Ses promoteurs assurent qu’il s’agit du “moyen idéal pour faire une pause dans notre consommation et revoir notre relation à l’alcool”. Lancé par un collectif d’associations de santé en Angleterre d’abord depuis 2012, puis en France depuis 2020, et qui s’étend en Europe, l’expérience aurait des effets positifs sur le porte-monnaie mais aussi et surtout sur la santé. Selon une étude de l’Université du Sussex, 58% des personnes interrogées notent une perte de poids, 67% un regain d’énergie et 71% un meilleur sommeil.

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Des millions de personnes, tenteront, en ce premier mois de l’année 2023, de ne plus boire d’alcool pendant tout le mois. Pourquoi ne pas adopter l’expérience à Maurice? Comment faire ? Pour quels bienfaits ? Effets sur le corps ? Pour la perte de poids ? Détoxifier son foie ? Avoir un sommeil de meilleure qualité ? Voici les conseils…

Quand commencer le Dry January ?

Juste après le Nouvel An, donc à partir du 1er janvier 2023, mais bon, allez, on va se dire pour nous, juste après Leroi bwar, c’est-à-dire, à partir de demain, tenant compte que la tradition veut à Maurice qu’on fête encore un peu aujourd’hui, avec des réunions familiales ou des sorties à la plage… L’essentiel est de commencer.

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Pourquoi relever ce défi ?

C’est l’opportunité de trouver du plaisir à sortir, dîner chez soi, se relaxer, voir ses proches… sans y associer l’alcool et ainsi repérer les verres qui ne correspondent pas à un choix délibéré, mais plutôt à une routine, souligne un communiqué sur l’opération.

Dans une étude menée par l’Université de Sussex en 2019, sur près de 3,000 participants au Dry January, 71% ont expliqué avoir mieux dormi, 58% avoir perdu du poids, 57% avoir une meilleure concentration et 54% une plus belle peau. « Beaucoup d’entre nous connaissent les risques pour la santé de l’alcool – cancers, maladies du foie, problèmes de santé mentale –, mais nous ignorons souvent que boire moins a aussi des avantages plus immédiats. Mieux dormir, se sentir plus énergique, économiser de l’argent, avoir une meilleure peau, perdre du poids… » La liste est longue, disent les organisateurs qui mettent ainsi en avant les nombreux avantages procurés par #LeDéfiDeJanvier : meilleur sommeil, regain d’énergie, peau fraîche et plus belle, meilleure concentration, perte de poids et, à terme, une consommation d’alcool mieux maîtrisée.

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Des bienfaits pour le foie

Pendant les fêtes de fin d’année, on a tendance à manger plus gras que d’habitude, à consommer plus d’alcool et à être un peu plus inactif. Et ces trois facteurs augmentent les risques de surcharger son foie en graisses. C’est ce qu’on appelle la stéatose, une lésion du foie qui correspond à un dépôt de graisses à l’intérieur des cellules hépatiques. « Il est vrai que sous l’effet d’une alimentation trop riche, d’une consommation d’alcool excessive et d’une sédentarité, le foie peut souffrir et atteindre le stade de stéatose après quelques jours d’excès seulement. Mais rassurons-nous, cette stéatose est tout à fait réversible à condition de stopper sa consommation d’alcool (ou d’avoir une consommation d’alcool extrêmement faible) juste après une période d’excès », expliquent les professionnels de santé. Ainsi, que l’on soit un consommateur occasionnel ou régulier, le Dry January est un excellent moyen de booster le processus d’élimination des toxines dans son organisme et particulièrement dans son foie, un organe qui assure de nombreuses fonctions essentielles de l’organisme. En quelques jours, nous pouvons avoir un foie plus sain.

Par ailleurs, « un foie sain et détoxifié permet de renforcer son système immunitaire et de lutter contre certains virus comme la grippe, précisent les médecins », commente le Dr Richard Piper, PDG d’Alcohol Change UK, l’organisme de bienfaisance britannique qui a créé le challenge.

Évaluer notre relation à l’alcool  

Qui plus est, Dry January aide des millions de personnes à profiter de ces avantages et à faire un changement plus durable pour boire plus sainement. En effet, participer à ce défi, c’est aussi prendre le temps d’évaluer notre relation à l’alcool. Il est vrai que pour les festivités de fin d’année, on n’a pas compté, on s’est laissé aller. Le Dry Januaryn – qui est, en fait, un défi ludique s’adressant principalement aux buveurs occasionnels – peut, dès lors, nous aider à voir si consommer de l’alcool, comme on l’a fait pour les fêtes, c’est uniquement un plaisir que l’on s’offre de temps en temps ou si, parfois, cela relève de l’ordre du besoin.

Un impact sur la consommation d’alcool à long terme

Sur son site, l’association française Janvier Sobre explique que, plus largement, l’objectif est d’« atteindre une consommation raisonnée et garder au moins 2 jours sans alcool par semaine ». D’autres effets, à moyen et long termes, ont également été remarqués, soit la capacité des participants à contrôler et réguler leur consommation d’alcool. « Ce que l’on constate en Belgique et en Angleterre, c’est qu’après avoir fait la pause, les participants ont un jour de moins de consommation d’alcool dans la semaine et prennent un verre en moins à chaque occasion de boire. Ils disent aussi qu’après avoir fait la campagne, ils ont moins recours à l’alcool pour se détendre », font ressortir les organisateurs.

Perdre du poids ?

L’alcool est très calorique et très sucré. Un gramme d’alcool représente 7 calories. Par exemple, un verre de vin rouge ou de champagne contient 70 calories, un verre de Martini affiche 112 calories et 25 cl de bière représentent une centaine de calories. Sans compter les sodas et autres jus qui accompagnent souvent les liqueurs et l’eau-de-vie ! En toute logique, réduire, voire arrêter sa consommation d’alcool permet de limiter la prise de poids, de par les calories non ingurgitées quand on troque son cocktail par un verre d’eau. Par ailleurs, consommer de l’alcool a tendance à ralentir l’élimination des graisses ; pire, elle favorise même son accumulation au niveau de la sangle abdominale. Un mécanisme bien connu de ceux qu’on appelle familièrement « les buveurs de bière. »

Mieux dormir 

À très faible dose, l’alcool a tendance à « faire dormir » et n’altère pas la qualité du sommeil. En revanche, une consommation d’alcool régulière ou en plus grande quantité peut favoriser ou exacerber certains troubles du sommeil, notamment  l’insomnie, l’apnée du sommeil et les ronflements. Le sommeil est morcelé, ponctué de réveils, ce qui empêche de récupérer correctement. Cela participe notamment à « la gueule de bois » du lendemain. Rappelons que le mélange somnifère /alcool est très dangereux, peut entraîner des problèmes de respiration, des comportements violents, des parasomnies ou renforcer les apnées du sommeil.

Pendant cette période, vos nuits seront, peut-être, au départ, plus agitées. Ce qui est plutôt bon signe, finalement, puisque cela signifie que l’organisme est en train de se purger et de se désaccoutumer. Mais pas de panique ! Le sommeil devrait vite revenir à la normale. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, cette privation d’alcool vous apportera davantage de sérénité, d’énergie, une peau moins terne et des yeux brillants.

 

Que faire pour réussir son mois sans alcool ?  

Le Dry January est une pause qui peut être salutaire pour notre organisme. Pour aider tous ceux qui souhaitent se lancer dans le « Défi de janvier », il est possible de s’inscrire sur le site dédié ou bien de s’abonner aux comptes Dry January sur les réseaux sociaux. Vous y puiserez un soutien et des idées pour vous donner la force de réussir. Pour les autres qui se lancent, voici également quelques conseils de réussite.

Se débarrasser de l’alcool à la maison

Pour ne pas être tenté au cours du mois de janvier, mieux vaut éviter de tomber sur des canettes de bières au réfrigérateur ou des bouteilles de vin dans sa cuisine. Sans aller jusqu’à tout jeter à la poubelle (car le Dry January ne vise pas un arrêt définitif de la consommation d’alcool, mais une pause d’un mois), on pourra descendre à la cave tout son stock, ce qui devrait éviter les tentations en cas de faiblesse.

Se trouver des boissons de remplacement 

Il existe aujourd’hui beaucoup de spiritueux et de vins sans alcool sur le marché. Ils permettent de se rendre à une soirée tout en ayant quelque chose à verser dans son verre qui ne soit pas un jus de goyave. Il existe également des effervescents sans alcool pour trinquer tout en continuant son Dry January.

Faire appel à des proches

Le soutien est essentiel dans ce genre de défi qui fait appel à l’endurance. En effet, en cas de faiblesse, il vaut mieux être soutenu pour ne pas flancher. Des membres de la famille ou des amis peuvent être tentés de s’associer à cette démarche. Et si ce n’est pas le cas, les organisateurs du Dry January ont lancé plusieurs comptes sur les réseaux sociaux, autant d’occasions de communiquer, d’échanger et de trouver du soutien.

Faire du sport

Dès la première semaine sans alcool, les bienfaits se font sentir. Le sommeil est de meilleure qualité et l’énergie est au rendez-vous. Pour rester dans cette dynamique, rien de tel que d’aller se dépenser en faisant une activité physique : course à pied, sport collectif, vélo… Les solutions ne manquent pas.

L’origine du Dry January 

Ce challenge, imaginé en 2012 par l’association britannique Alcohol Change UK, est vite devenu viral sur les réseaux sociaux et a fait l’objet de milliers de partages, y compris en France avec le lancement du Mois Sobre ou Janvier Sobrepar Laurence Cottet. En 2021, le nombre de participants s’élevait à 6.5 millions.

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