Avec plusieurs mauvaises pratiques au niveau d’une haute hiérarchie des Casernes centrales qui sont ces jours-ci ébruitées sur la place publique, l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) aurait dans le viseur des ex-membres de l’Anti-Drug & Smuggling Unit (ADSU) de Rose-Hill qui sont pointées du doigt par un Orthopaedic Surgeon pour le vol de Rs 2,6 millions aussi bien que des effets personnels lors d’une perquisition à son domicile dans le Nord du pays en décembre 2021.
Les recoupements d’informations effectués par Le Mauricien auprès des sources concordantes, ce dossier serait en passe d’être bouclé au niveau du Réduit Triangle, avec ces policiers, qui sont ces jours-ci affectés au sein de la PHQ Special Striking Team de l’ASP Ashik Jagai, impliqués. Le médecin spécialiste avait expliqué dans sa plainte contre des éléments de cette unité de la police que ces derniers auraient débarqué chez lui avec un mandat ciblant son fils, qui était à l’époque un collégien. D’ailleurs, il se pose des questions si la police avait le droit de solliciter un Search Warrant au nom d’un mineur.
Selon le médecin, la fouille effectuée chez lui en l’absence de son fils n’avait rien donné et rien de compromettant n’avait été retrouvé, soit qui pouvait indiquer que son fils s’adonnait à des activités illicites. Toutefois, il a fait ressortir que les officiers de l’ADSU sont tombés sur une importante somme d’argent, chiffrée à Rs 3,8 millions. Bien qu’il affirme avoir expliqué la provenance de cette somme, les limiers de l’ADSU lui auraient fait comprendre qu’il allait être arrêté pour blanchiment d’argent, n’étant pas autorisé de conserver un tel montant à domicile. Le médecin soutient également que les limiers l’ont embarqué dans leur véhicule et qu’il s’est senti humilié lorsqu’on lui a fait faire le tour de son quartier sous les regards des habitants de son voisinage. Il relate avoir été emmené au bureau de l’ADSU de l’Eastern Division et qu’une fois sur place, il a appris que les éléments de l’ADSU avaient déclaré avoir saisi uniquement Rs 1,2 million chez lui au lieu de Rs 3,8 millions.
Dans sa déposition à l’ICAC, le chirurgien orthopédiste avance qu’il a sévèrement protesté contre la somme indiquée par les policiers et qu’un haut gradé est intervenu pour lui demander de rentrer chez lui. Il aurait été informé qu’il était relâché sur parole et qu’il sera avisé de la marche à suivre.
Le principal concerné met en avant que jusqu’à présent, il n’a pas été inculpé et traduit devant la justice pour les allégations de blanchiment d’argent que lui reproche l’ADSU de Rose-Hill. Il a aussi déclaré aux enquêteurs de l’ICAC que parmi ses effets personnels qui avaient disparu après cette perquisition figuraient des bouteilles de whisky qu’il avait achetées à l’étranger.
Il a aussi, au cours de sa déposition au QG de l’ICAC, remis des images CCTV de son domicile, ayant enregistré toute l’opération de ces éléments de l’ADSU chez lui et a réclamé qu’une enquête soit ouverte sur ce qui s’est passé. De son côté, cette équipe de l’ADSU dont certains membres sont actuellement postés à la PHQ SST, avance que le médecin aurait tenté de négocier pour que cette saisie d’argent soit réglée à l’amiable. Mais, il n’a pas été inquiété pour « bribing public official in execution of his duty ».
Au niveau des Casernes centrales, cette affaire est passée sous silence depuis plus d’un an maintenant. Dans le camp du médecin, il est estimé qu’aucune action n’a été prise contre ces éléments de l’ADSU de Rose-Hill. Certains se demandent si ces membres de cette unité ne bénéficient pas d’une protection occulte émanant de la haute hiérarchie de la force policière. Et ce, avant de s’interroger pourquoi cela a pris tout ce temps pour que l’ICAC progresse dans cette affaire. À la Commission anti-corruption on laisse entendre que ce dossier est bel et bien « live » et que les accusés seraient, dans pas longtemps, convoqués pour leur défense.
Affaire à rebondissements ou en attendant Godot. À suivre…