Trafic de drogue et blanchiment : L’ICAC confirme la Drug Connection de Franklin avec La Réunion

Descente hier dans un hôtel du Sud-Ouest pour confirmer les réservations faites par Jean Hubert Célérine et les paiements effectués pour le compte de son fournisseur réunionnais, Laurent Mariaye

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L’Independent Commission Against Corruption (ICAC) est en passe de confirmer la Drug Connection avec La Réunion de Jean Hubert Célérine alias Franklin, en s’appuyant sur les déplacements à Maurice de l’un des accusés condamnés pour trafic de drogue par le tribunal correctionnel de Saint-Denis en juillet 2021, en l’occurrence Laurent Mariaye.

Des informations émanant des milieux proches de cette enquête à rebondissements visant à démanteler le réseau de blanchiment d’argent de celui qui est surnommé le Roi de l’Ouest, des limiers de l’ICAC ont effectué une descente dans un hôtel du littoral Sud-Ouest du pays. Cette visite avait pour but principal de confirmer le séjour de l’un des protagonistes-clé de la connexion La Réunion/Maurice.

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Cette piste découle en effet des faits étalés dans le jugement de Saint-Denis en date du 2 juillet 2021 et dans lequel Franklin, qui est décrit comme étant « celui qui orchestrait le trafic de stupéfiants depuis l’ile Maurice avec la collaboration de Laurent Mariaye, ce que celui-ci a confirmé et ce qui est mis en évidence par les écoutes téléphoniques ». Ainsi, à la faveur de cette descente, l’ICAC a pu confirmer que Franklin a bel et bien organisé la venue de son fournisseur réunionnais à Maurice.

Si l’on ne donne aucune indication pour l’heure quant aux dates de séjour de Mariaye ou encore de la durée de sa visite à Maurice, les enquêteurs seraient déjà en présence des paiements effectués par Franklin pour le compte de son invité. Avec ces nouvelles donnes qui remontent à la surface, l’ICAC consolide les assises de son enquête pour le délit de blanchiment d’argent au trafic et ainsi resserrer l’étau autour de Jean Hubert Célérine.
Déjà, le jugement de Saint-Denis avait mis en exergue qu’un dénommé Franklin, ressortissant mauricien, recourait aux services d’un skipper surnommé Nono, soit Jérémy Décidée, pour ses liaisons maritimes régulières entre Maurice et La Réunion à partir du port de Sainte Rose.

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Laurent Mariaye était identifié comme ayant la responsabilité à La Réunion de collecter les stupéfiants, en l’occurrence le zamal, et d’en assurer l’exportation avec l’aide de plusieurs personnes mises en cause dans cette affaire. Le décryptage des mémoires des téléphones identifiés au port de Sainte-Rose dans la nuit du 24 décembre 2017 à l’aide de « netmonitoring », mettait en évidence des connexions téléphoniques entre deux téléphones mauriciens et deux GSM prépayés réunionnais. Les interceptions téléphoniques mises en place à partir des lignes réunionnaises identifiées, établissaient d’une part des contacts réguliers entre Laurent Mariaye et Nono. Les interceptions téléphoniques à partir du téléphone de Laurent Mariaye avec le téléphone mauricien de Nono permettaient la captation de communications faisant état sans ambiguïté de transports entre La Réunion et l’Ile Maurice pour le compte de Franklin.

Le jugement de Saint-Denis indique aussi que l’analyse en temps réel des interceptions téléphoniques avait permis de retenir que le ressortissant réunionnais devait se rendre à Maurice le 30 avril 2018 pour récupérer des fonds auprès de Nono. Mais une opération policière était planifiée conduisant à l’interpellation des sept Réunionnais identifiés dans l’organisation et l’alimentation d’un trafic international de stupéfiants.
Au cours de sa garde à vue, Laurent Mariaye avait reconnu avoir exporté du cannabis de La Réunion vers Maurice depuis 2017 pour le compte de Franklin dont le transport était assuré en hors-bord par Nono. Le Réunionnais avait dans ce cadre organisé cinq exportations de cannabis en 2017 et remis une glacière contenant du cannabis à Nono au cours d’une 6ème exportation.

Lors de son interrogatoire, il avait confirmé avoir organisé une exportation de zamal dans la nuit du 23 au 24 décembre 2017 et avoir été en contact avec Franklin et Nono qu’il reconnaissait sur photo et qui se révélait être respectivement Jean Hubert Célérine et Jérémy Décidé. Après avoir admis quatre opérations d’exportation de zamal vers Maurice, il avait confirmé avoir livré trois fois pour Franklin et une fois pour le compte de Rasta, les bateaux étant fournis par les commanditaires.

Laurent Mariaye a également révélé que Franklin le payait en espèces, notamment lors de deux déplacements à Maurice en octobre et novembre 2017 et en février 2018 pour récupérer les fonds. Un dénommé Wanito Fleuricourt s’était chargé des autres occasions.
Un certain Jean Yves Touneji, beau-père de Laurent Mariaye, avait fini par admettre durant l’enquête réunionnaise qu’à l’occasion d’un voyage à Maurice avec son gendre du 18 au 21 avril 2017, il avait séjourné dans le même hôtel que Franklin.

L’ICAC procèderait, à travers la descente d’hier de démanteler cet axe de drogue entre Maurice et l’ile de La Réunion avec au centre Franklin et ses complices. D’autres protagonistes condamnées à l’ile sœur ont été reçus à Maurice par Jean Hubert Célérine que ce soit dans des hôtels ou encore à l’aéroport SSR.

La Commission anti-corruption tente de remettre en place ce puzzle afin d’acculer Franklin qui lors de son énième séance d’interrogatoire au Réduit Triangle, hier, a une nouvelle fois fait prévaloir son droit au silence, ne donnant pas de détails aux enquêteurs.
Affaire à suivre…

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