Le changement climatique inquiète, et ses conséquences prennent parfois au dépourvu les travailleurs ainsi que les membres de leurs familles. Raison pour laquelle la General Workers Federation et le Joint Negotiating Panel (JNP) ont adressé hier un mémoire au ministre du Travail, Soodesh Callichurn, et au National Disaster Risk Reduction and Management Council. L’un des points saillants du document porte sur la nécessité d’assurer tous les salariés appelés à travailler durant un cataclysme naturel.
Rencontrant la presse hier au siège de la GWF, le porte-parole du JNP, Ashok Subron, avec à ses côtés d’autres membres de l’organisation, dont Devanand Ramjuttun, Lall Deonath et le président de la GWF, Clency Bibi, a estimé que « tous les travailleurs appelés à travailler pour servir la nation doivent être couverts par une police d’assurance approuvée par le ministère du Travail. Ainsi, en cas du décès d’une personne survenu dans l’exercice de ses fonctions, la famille de la victime doit être en mesure de percevoir une pension. »
« Et en cas d’invalidité, le travailleur devrait aussi toucher une pension mensuelle. La compagnie d’assurance doit aussi être en mesure de financer les frais médicaux du travailleur si ce dernier est blessé dans l’exercice de ses fonctions »n, ajoute-t-il.
Le porte-parole du JNP a également rappelé que « beaucoup de puissances étrangères financent des pays menacés par le changement climatique à travers le
Climate Fund. Le gouvernement aurait pu utiliser ce financement pour contribuer dans une compagnie d’assurance en faveur des travailleurs, au lieu de confier ce fonds à de grosses boîtes qui veulent changer leurs méthodes de production. »
Ashok Subron estime également aberrant qu’aucun représentant de conseil de village ou de syndicat ne siège au conseil du National Disaster Risk Reduction and Management, constitué de 19 membres. Pire encore, dit-il : un représentant du ministère du Travail ne siège pas au sein de ce conseil, alors que Business Mauritius, de son côté, dispose d’une représentation.
« Travayer finn vinn kouma dir bagas dan sa pei-la », a poursuivi Ashok Subron, soulignant qu’il est primordial de mettre sur pied un Joint Committee composé de représentants du ministère du Travail, du National Disaster Risk Reduction and Management Committee et de Business Mauritius pour définir un nouveau protocole pour le travail lorsque le pays fait face à un cataclysme naturel.
« Il n’est pas normal que les fonctionnaires soient appelés à rester chez eux durant une période de pluies torrentielles, alors que dans le secteur privé, ce sont les patrons des entreprises qui décident », dit-il.
Le président de la GWF, Clency Bibi, a affirmé que « ce mémoire n’a aucun intérêt politique ou partisan » car ce document a été préparé dans l’intérêt des travailleurs.
Le président de l’AGWU, Lall Deonath, il a évoqué la nécessité de faire revivre le National Tripartite Forum pour que des sujets d’importance nationale soient discutés de manière régulière. « Car pour l’heure, le gouvernement attend au moins un an pour rencontrer les syndicats lors des négociations tripartites », dit-il. « C’est précisément pour cette raison que les syndicats profitent de l’occasion pour évoquer plusieurs sujets au cours de cette rencontre annuelle », conclut-il.