Portrait – Christophe Moonesamy : Un jeune homme aux multiples talents

Comédien, humoriste, animateur de radio, directeur artistique, artisan, doubleur… À seulement 31 ans, Christophe Moonesamy est un homme aux multiples talents. Bientôt à l’affiche de Sign of Good and Bad Selfie- II, signé Samar Subramaniam, le jeune homme sera également de retour sur scène avec un nouveau spectacle d’Alexandre Martin, intitulé Ah Kew in Love, qui se tiendra au Caudan Arts Centre (CAC) les 1er et 2 avril. Portrait.

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Talentueux, spontané, souriant, drôle, entier… Voilà un échantillon d’adjectifs qui décrivent, dans les grandes lignes, Christophe Moonesamy. À bientôt 32 ans, cet habitant d’Albion fait partie des étoiles montantes de l’humour. Quand il monte sur scène, il « plonge » le public dans une émotion vive de rires jusqu’aux larmes. Personne ne résiste à ses textes comiques. Mais derrière la voix puissante et la bonne humeur qu’il distille à travers des prestations très remarquées lors des spectacles, c’est un homme timide, forgé par les épreuves de la vie, qui raconte son histoire, et dont le maître mot reste le courage.
Humour et timidité ne font pas bon ménage, dit-on ! Pourtant, insiste-t-il, il est en réalité un homme timide et moins bavard.

« Vous n’allez pas me croire, je suis en réalité tout le contraire des personnages que j’incarne. Je suis un mec timide et réservé, et je n’aime pas trop parler depuis tout petit », commence-t-il avec un sourire.

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Cette passion pour la comédie, le jeune homme, pourtant timide, l’a développée à la préadolescence. Christophe Moonesamy, artisan et humoriste à ses heures perdues, s’en rappelle comme si c’était hier : « J’adorais regarder des films comiques, surtout ceux de Pierre Richard et Louis de Funès, et les imiter. »

À cette même époque, il y a eu beaucoup de décès dans la famille. Son premier one-man-show s’est d’ailleurs déroulé après les funérailles d’un proche. « Je ne pouvais pas voir ma famille dans la tristesse », confie-t-il. Le petit Christophe, 11 ans, décida donc de répandre la joie et le rire dans son entourage à travers des blagues et des imitations, notamment celle de Boulette de Trioco, qui était très populaire.

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Pari réussi ! « Je me souviens que tout le monde s’était mis à rire, oubliant ainsi son chagrin. » Dès lors, il s’inscrit pour un cours de musique au Conservatoire.

Passionné de comédie et de rire, mais aussi de sport, Christophe Moonesamy n’était cependant pas très doué pour les études. « Mo ti enn gran katar. J’ai échoué au CPE pas moins de trois fois avant d’être attaché à la section prévocationnelle du Collège Islamic de Belle-Rose », souligne le Mauricien. « Après la Form III, je devais choisir un métier pour une formation professionnelle au MITD », se souvient-il.

Mais lui ne jurait que par la comédie. Là encore, il fallait une bonne base académique. Suite à des conseils, l’humoriste décide alors de repasser les examens du CPE à l’âge de 15 ans. « Malheureusement, personne ne croyait en moi, et c’était décourageant. » Jusqu’à ce qu’il découvre une petite Bible sous son lit. « En la lisant, je suis tombé sur ce verset : “Tout est possible à celui qui croit”. » Cette parole l’encourage davantage à reprendre sa vie en main, tout en continuant de réaliser et vivre de sa passion innée pour l’humour. Et la réussite est au rendez-vous.

Premiers pas sur scène

C’est à l’âge de 15 ans que Christophe Moonesamy monte pas sur scène pour la première fois. Et ce grâce à Permo Folies, une tournée de spectacles organisée par la compagnie Permoglaze. Et le jeune homme a travaillé dur pour se perfectionner dans cet art. « Nous étions à presque 400 jeunes à faire une formation avec l’équipe de Komiko à Pointe-aux-Sables, et j’ai été sélectionné pour cette tournée », confie-t-il.

Il se remémore sa première expérience sur scène : « J’ai fait mes débuts au théâtre avec le rôle de grand-père. » Pour Christophe Moonesamy, pas question d’avoir le trac. Une fois sur scène, il se laisse prendre au jeu, porté par les rires du public. « C’était vraiment un moment magique. » Depuis, il a enchaîné les spectacles à succès, notamment Krass en ler tomb lor nene, Dimoun KI pou dire, Pa mwa sa li sa, Topaze, Belmer Belfi, Tok tok tok et Merchant of Moris, de Gaston Valayden, entre autres.

Pour lui, chaque représentation est une aventure. Lui qui s’inspire de Pierre Richard, Louis de Funès, des frères Félicité, de Ludovic et Denis, les membres de Trioco, de Ton Simon, Ton Gabi ou encore Ton Marcel, avoue toutefois : « C’est bien de vivre de son art, mais on ne peut pas réellement vivre de son art quand on est adulte. » Directeur artistique chez Mollywood, doubleur, professeur de théâtre, enseignant d’art, animateur de radio à NRJ Maurice… Il cumule les boulots pour subvenir à ses besoins.

La vie paisible de Christophe Moonesamy bascule toutefois avec l’arrivée de la pandémie de Covid-19. À l’instar de nombreuses autres personnes, il se retrouve sans emploi du jour au lendemain.

« Pas de salaire, pas de savings, des loans à payer et, en plus, mon épouse était enceinte de ma petite fille à l’époque. J’ai plongé dans la dépression », avoue-t-il.
Encouragé par son épouse, Heena, Christophe Moonesamy, qui cultive également une passion pour les jus “homemade”, se lance dans la fabrication et la vente de délicieux sirops « maison » et autres nectars, conçus uniquement à base de fruit frais. « Je rêvais toujours d’être mon propre boss. Et c’est grâce à mon épouse que j’ai pu réalisé ce rêve fou », lance-t-il.

Il se lance alors corps et âme dans ce projet, et c’est ainsi qu’est né son petit commerce, Gout Sa. Un sirop comme autrefois, 100% naturel. « Ma fille est née en même temps que mon petit business. Je dois remercier Madame Vencatasamy, qui m’a beaucoup aidé dans le “testing” des sirops », dit-il.

Gout Sa, ce sont donc des nectars et sirops 100% naturels et artisanaux réalisés à partir de fruits locaux. « Pour l’instant, Gout Sa propose cinq saveurs, à savoir ananas, tamarin, bergamote, limon et mangue. », confie Christophe, précisant qu’il proposera très prochainement des sirops de fruits de la passion et de litchis.

« Ah Kew in Love » et « Selfie- II »

S’il travaille dur pour agrandir son entreprise, Christophe Moonesamy n’oublie pas pour autant son premier amour : la comédie. Alors qu’en 2022 il a retrouvé les planches dans Spectacle d’Humour 25 x 100% Morisien, le trentenaire ne compte pas attendre une décennie pour retrouver son public. Ainsi, les 1er et 2 avril, il sera à l’affiche de Ah Kew in Love, une comédie romantique à la saveur locale produite par Alexandre Martin, et qui mettra en scène de grands noms de la scène humoristique locale.

« Ne ratez pas ce rendez-vous ! Des fous rires sont garantis ! » promet le jeune homme. La billetterie est d’ores et déjà ouverte. Outre ce spectacle tant attendu, Christophe Moonesamy sera également vu dans Sign of Good and Bad Selfie – II, écrit et réalisé par Samar Subramaniam. Ce thriller 100% mauricien met également en vedette Sheryl Smith, Darma Mootien, Deepak Ramsurrun et Hans Aubeeluck.

Il prépare également un one-man-show, qui sera basé sur des aventures de vie. « L’échec est le fondement de la réussite. L’important est de tirer une leçon de chaque échec et de ne jamais abandonner », conclut Christophe Moonesamy.

 

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