National Youth Parliament : Thomas Lenette et Hicham Khamlichi se disent « fiers de cette riche expérience »

Un Youth Ambassador souhaite « des éclaircissements sur la sélection des participants »

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Du 25 février au 3 mars, pas moins de 75 étudiants, de 14 à 23 ans (collégiens et universitaires), ont participé à la troisième édition du National Youth Parliament (NYP). Présents dans l’édition 2019, Thomas Lenette et Hicham Khamlichi ont aussi été sollicités, mais cette fois pour agir comme Mentors  auprès des jeunes qui se sont essayés à la politique et, surtout, aux déroulements des travaux de l’Assemblée nationale. Rencontres…

« Je suis extrêmement content qu’autant de jeunes, venant de différents horizons, aient pu participer à cette riche expérience ! » lance Thomas Lenette. « Surtout, ce que je retiens, c’est ce dynamisme et cette interactivité qui a ponctué tout le déroulement de l’événement. Je suis fier d’avoir côtoyé tous ces jeunes avides de connaissances et d’expériences pour aider leur pays. » Le chef des ambassadeurs de la jeunesse poursuit : « les deux premières éditions, de 2018 et 2019, étaient fascinantes et nous ont permis de découvrir tellement de choses sur la vie politique de notre démocratie. L’envers du décor, en somme. »

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De sorte que, dit-il, cela a créé « un engouement énorme » auprès des étudiants. « Le fait qu’en 2020, 2021 et 2022, pour cause de pandémie de Covid-19 et de restrictions sanitaires, le NYP n’a pu être organisé, cette année, les autorités ont reçu pas moins de… 450 demandes ! De ce nombre, 350 ont été appelés pour des entrevues et au final, après une sélection vraiment très stricte, seules 75 candidatures ont été retenues. »

Pour une vraie démocratie

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« Le fait que ces 75 jeunes viennent de couches sociales différentes et de tous les coins de Maurice a été une vraie bouffée d’air frais et une Added Value au projet », soutient pour sa part Hicham Khamlichi. Il élabore : « il n’y a rien de mieux que la diversité et le fait de venir de backgrounds différents pour représenter une véritable démocratie, c’est bien cela son fondement ! L’idée derrière le NYP est justement de familiariser les jeunes Mauriciens à la chose politique, de les aider dans leur immersion dans cet univers. Quoi de mieux donc que d’avoir, durant cette tenue de cette session parlementaire spéciale, des questions venant de tous ces jeunes et propres à leurs vécus ? »

Thomas Lenette abonde dans le même sens, soulignant : « avec les deux grands axes qui étaient retenus, soit les SDG concernant les objectifs de développement durable des ODD et le changement climatique, durant cette session 2023, ces jeunes ont eu la possibilité de Voice Out leurs sentiments, leurs questionnements et leurs craintes relativement à ce qu’ils vivent dans leur environnement immédiat.»

Pour lui, cette troisième édition a été un franc succès ! « Parmi ceux qui ont souhaité participer, nous voyons déjà ceux qui sont très enclins à s’engager dans la politique active, une fois qu’ils seront adultes. Et là, après cette semaine intense de travail, nous avons encore une demi-douzaine qui ont catégoriquement signifié leur désir de faire de la politique active de manière définitive. »

Ce qui amène Thomas Lenette à dire : « qu’il y ait autant de jeunes qui se tournent et s’engagent depuis 2019 dans la politique active est un facteur très révélateur. Cela signifie que nous avons une génération qui n’a plus peur de venir de l’avant, de s’exprimer, de vouloir faire entendre sa voix jusqu’aux plus hautes sphères de la vie politique de leur pays, et de contribuer au développement de leur patrie. » En cela, rappelle le jeune homme, « la création de la plateforme du National Forum for Colleges (NAFCO) a atteint un de ses objectifs, qui est de créer un espace de dialogue et d’écoute pour tous les étudiants du secondaire du pays, et de les fédérer autour des sujets et thématiques qui les intéressent ». Et cela, « avec le but avoué de nous permettre d’agir et de participer au développement de notre pays ».

« Sans encadrement adéquat… »

Bien évidemment, retient-il, « sans les structures adéquates, nous n’aurions pu bénéficier de ce type d’expérience ». Les deux  Mentors  saluent l’initiative du gouvernement et des autorités d’avoir créé le NYP.
Hicham Khamlichi félicite, autant que le chef des jeunes ambassadeurs, l’énorme travail abattu par tout le staff qui fait vivre l’Assemblée  nationale. « De la Chief Whip au Deputy Speaker, en passant surtout par les Clerks, Assistant Clerk, l’équipe de Broadcasting, celle qui prépare les questions et les réponses pour le Hansard… Tout cet encadrement nous a ouvert les yeux sur une autre vision de ce que l’on connaît de ce monde politique », confie-t-il.

Ce qui rend le chef des ambassadeurs encore plus heureux et fier, c’est que tous ces jeunes ont, durant ce court laps de temps qu’aura duré cette édition du NYP, développé un désir réel de faire de la politique « dans le but de faire bouger les choses dans le pays, ce qui est fantastique, car cela ne peut qu’augurer de bonnes choses pour le futur ».

Décorum et tenue

Thomas Lenette fait également remarquer que le programme NYP est très bien conçu. Il développe : « cela nous fait entrer de plain-pied dans le monde des adultes. Souvent, les gens pensent que les jeunes sont passifs et déconnectés. En réalité, si nous n’avons pas de tremplin, pas d’encadrement, nous ne pouvons évidemment pas faire grand-chose.

Tandis que là, nous avons appris énormément de choses, comme le décorum à respecter quand on foule le sol de l’Assemblée nationale, comment formuler des questions, comment se tenir et se présenter, quand et comment formuler des questions… »

Cette troisième édition du NYP, concluent-ils, a définitivement été marquée par de nouvelles amitiés qui se sont liées. « À commencer pour nous-mêmes, quand nous avions participé au départ. Nous avons à présent de nouveaux amis et des liens très solides avec des jeunes de tous horizons et de toutes parts. C’est une expérience formidable et très enrichissante. »

SÉLECTION DES PARTICIPANTS : Un Youth Ambassador souhaite des « éclaircissements »

Dans une correspondance à Bibi Safeena Lotun-Muhammad, la Clerc de l’Assemblée nationale, et dépêchée en copie au Speaker de l’hémicycle, aux membres du Parlement ainsi qu’aux officiers de l’institution qui sont impliqués dans la tenue du NYP, un National Youth Ambassador soulève « quelques questions » et souhaite « quelques éclaircissements concernant le processus de sélection des 75 participants du récent projet ».

Expliquant qu’il se dissocie du NYP et du NAFCO, l’expéditeur de la lettre dit avoir eu « des remontées d’informations de la part de plusieurs étudiants ayant fait acte de candidature, et qui, durant le processus de sélection des participants, ont été désagréablement surpris par exemple par l’attitude de ceux composant le panel de sélection, et qui n’avaient pas grand-chose à demander ».

Dans la communication envoyée, il écrit : « It has come to my attention that some interviewees were asked only 2 vague questions, not allowing them to expand on their parliamentary or SDG knowledge, while some others would be asked relatively complex questions on parliamentary intricacies. I would therefore be grateful if you could inform me of the procedures and guidelines in place which ensure an unbiased interview. I would also like to draw your attention to the lack of tact of some interviewers, which would not have been brought up to me if the proper guidelines were respected. » La lettre aborde également un autre aspect du NYP. Ainsi, l’auteur de la lettre mentionne : « On another note, please note that it was explicitly mentioned, by someone of your staff, that the NYP was looking for an “elite” that could adequately be part of parliament.

I highly disagree with anything in line with this statement. The NYP aims at representing the diversity of our country, and I am sure that you will agree. My last request would be to let me know if there are any quotas regarding the gender, age or community of applicants. »
« Essentiellement dans un souci de transparence, maintenant et pour les prochains exercices relatifs au NYP, il serait judicieux que les critères de sélection soient communiqués », écrit encore ce National Youth Ambassador.

Création d’Interactive Cells
Thomas Lenette, très actif, explique avoir déjà pris contact et les devants avec certains parlementaires afin de créer des cellules d’interaction sur différents secteurs et thématiques, via mails et téléphones. « Je suis actuellement en contact avec différents politiciens, et une fois qu’ils seront prêts, je pense après cette présente rentrée parlementaire, nous allons pouvoir faire de ce projet une réalité. » L’idée, indique-t-il, est « de permettre aux jeunes qui n’ont pas eu la chance de participer aux NYP de découvrir ce monde, et ce, par le biais d’échanges directs avec des politiciens ».

Aryan Askurn à la découverte du Parlement

Jeune étudiant en Grade 13 (HSC 2e année) au Collège Saint Esprit de Quatre-Bornes, Aryan Askurn a fait son  baptême du feu avec cette récente édition du NYP. « Parallèlement, je suis très “on the move” et j’ai participé à plusieurs activités, conférences-débats et autres, qui sont destinés aux jeunes », confie-t-il. Pas plus tard que début 2023, il se trouvait d’ailleurs en Inde pour une session de MUN et en est revenu avec une distinction, notamment le prix du “Outstanding Delegate”.

S’agissant du NYP, Aryan Askurn explique : « Entre autres choses, comme comment fonctionne en réalité le Parlement avec tout le personnel qui agit dans les coulisses, et qu’on ne voit pas à la télé ou dans les journaux, cette aventure m’a permis de mieux comprendre les implications et connexions entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Il faut déjà bien comprendre tout cet aspect de séparation des pouvoirs, et bien entendu, selon les concepts prônés par les démocraties, pour avoir une opinion concrète et précise de ce que font nos politiques. »

Étudiant en filière économie et se destinant à une carrière dans le domaine légal, le jeune homme soutient : « Les frottements, tant avec des jeunes venant de toutes les régions et couches sociales du pays, qu’avec les professionnels de l’Assemblée nationale, m’ont donné encore plus d’envie de pratiquer de la politique active. »

 

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