« J’ai vu le Seigneur… » (Marie Madeleine aux apôtres après la résurrection de Christ)
La relique qui a deux mille et trente ans
Il est extraordinaire que la sainte relique de Marie-Madeleine arrive à Maurice vers le même temps, les Ides de Mars, que se célèbre la journée internationale des femmes. Le philosophe Jung appelle cela la synchronicité. Voilà donc, une partie du corps d’une personne qui connut Le Christ, en fut aimé, L’aima et pleura en subissant le spectacle insoutenable de son exécution. Marie-Madeleine, femme de combat et sainte fut, dans l’enseignement secret de la chose chrétienne, une des personnes les plus avancées dans la doctrine. En effet, dans toute croyance, comme dans toute lecture, les choses sont dites pour être entendues et comprises à plusieurs niveaux. Ainsi, pour les Évangiles, il est un niveau pour le peuple : celui qui est entendu dans les églises, prononcé par les disciples de Pierre. Il en est un autre où ce qui est prononcé en public dans les expressions communes contient, quand-même, des tonalités que seuls perçoivent quelques-uns. Et puis il est des mots contés seulement entre l’élève et le maître. Elle en sait les trois.
Comme Céphas eût la pierre de l’église, en héritage, Marie-Madeleine fut choisie par le Christ, pour la gnose. La pierre c’est le paraître, la voie des hommes en foule, l’allocution publique, le temps des miracles pour croire, la bénédiction urbi et orbi, le rituel nécessaire, l’or des cathédrales, la somptuosité des évènements, et c’est beau à voir. La musique, alors, subjugue les sens quand une cathédrale tremble sous les sons de Bach qui lance : Jésus que ma joie demeure, ou sa toccata et fugue en ré mineur. Cela hausse le niveau de l’écoute. Sursum Corda, haut les cœurs !
Marie Madeleine, en revanche, c’est souffrir et en apprendre. C’est apprendre en secret, dans les moments de confidence et se voir reconnaître non du temps du ministère terrestre, mais de celui de l’après, celui de la résurrection. Car sur terre c’est celle qui suit de l’arrière, qui demeure cependant, au pied de la croix, et surtout celle que Céphas fustige devant le Christ.
: « Mon Seigneur, nous ne pouvons tolérer cette femme car elle a pris l’avantage sur nous en parlant plusieurs fois et ne nous permettant pas de prendre la parole. » Pistis Sophia premier livre chapitre 36. Traduction en anglais de G.R.S, Mead de The Gnostic Tradition of Mary Magdalene, Jesus and his disciples at doverpublications.com.
Elle fut la première personne à voir Le Christ ressuscité. Et, Le Christ, par amour pour la disciple l’enjoint de ne point le toucher : « Noli me tangere ! Ne me touche pas ». La version grecque énonce : « Ne me retiens pas. » Elle voulait lui embrasser les pieds, encore une fois, l’autre ayant été l’occasion où elle les parfuma de nard, sauf que cette fois-ci, elle n’était pas prête à entrer en communion tactile avec LUI, puisque les ondes du Christ, dans son corps glorieux étaient, pour le moment, incompatibles avec les contacts terrestres, et ce, jusqu’à ce que Thomas Didyme, didumos, grec, le jumeau, pût Le toucher physiquement en introduisant ses doigts dans ses plaies, plus tard.
Elle subit la vie difficile d’une combattante dans un pays où les hommes décident, méprisent. Mais elle continue. C’est elle qui décide qu’il faut oindre le corps de son maître, selon le rituel d’embaumement et la voilà devant le tombeau où le dopheq, (comme dit Gérald Messadié) la pierre bouchant l’entrée, a bougé. C’est d’un symbole inouï. C’est Marie Madeleine qui découvre et dévoile que la lumière est faite sur la résurrection, ce ne sont pas les autres disciples, ni un autre venant d’ailleurs. La bonne nouvelle, eu anggelos grec, vient par elle.
Et quand elle annonce aux disciples qu’elle a vu Le Seigneur, ils la traitent de folle : « Et à leurs esprits ce que ces femmes disaient était un délire et ils ne les crurent pas. » Luc 24.11
Cassandre, aussi, à Troie ne fut jamais crue. Et pourtant, le surnaturel, c’est cela le vrai ! L’actuel !
Dan Brown fait d’elle, dans le Da Vinci Code, la mère et la souche des rois mérovingiens. Les Chrétiens s’en rebiffent. Les paroles de la Sainte dites pendant la vie terrestre du Christ sont racontées dans les textes canoniques et apocryphes. Pour les évangiles canoniques elle ne parle pas beaucoup et il est déclaré que sept démons furent chassés d’elle vide Luc 8. 2: « et certaines femmes qu’Il avait libérées d’esprits malins et de maladie dont Marie appelée Madeleine. »
C’est dans les textes apocryphes que rayonne toute sa sagesse et sa dominance sur les autres, non seulement à cause de sa science, mais aussi puisque Le Christ la préférait aux autres.
Ce fut un pape dit Grégoire le Grand qui rassembla dans un seul et même être toutes les Madeleines de la bible car il y en avait d’abord celle qui fut libérée de sept démons, celle qui vint de Béthanie sœur de Lazare, et celle qui versa le nard sur les pieds de Jésus le Christ, symbole précurseur de son embaumement fait plus tard.
La Pistis Sophia
Ce texte, voulant dire foi et sagesse, est un apport merveilleux de l’enseignement du Christ, après sa mort, donné par Lui-même à ses choisis, y compris et surtout à Marie Madeleine sur le Mont de Galilée. IL leur explique la vie sur Terre et leur confère aussi des visions d’autres mondes afin qu’ils comprennent les mystères les plus élevés. L’écrit, un document en version Copte sur la Gnose, ne fait pas partie de l’enseignement officiel des chrétiens mais il existe quand même. La Gnose, venant du grec gnosis, veut dire la connaissance. Il date de vers 330 AD. Il est apocryphe qui veut dire secret ou caché. Sophia y est un ange déchu mais ramené vers la Lumière. C’est un exemple de rédemption expliqué par Christ. Marie Madeleine participe aux discussions à la suite des enseignements du Maître, en compagnie de Céphas, Philippe et les autres. En voilà un exemple :
Ch 83 ;
‘Et il arriva après tout cela que Marie vint de l’avant, adora les pieds de Jésus et dit : « Monseigneur, ne sois pas en colère avec moi si je te pose des questions, parce que nous questionnons toute chose avec précision et netteté. Car tu nous as dit ceci auparavant : Cherchez que vous puissiez trouver et frappez qu’il vous soit ouvert….
Jésus répondit : « Pose tes questions auxquelles je répondrai avec précision et netteté.
Marie Madeleine : « Mon Seigneur et mon Sauveur, comment sont les vingt-quatre invisibles, de quel genre et de quelle qualité est leur lumière ?
Jésus : « Qu’y a-t-il dans ce monde qui leur ressemble, ou plutôt quelle région de ce monde est comparable à eux ?… Rien donc on existe dans ce monde qui est comparable à eux car il n’y a rien dans ce monde qui est de la qualité du Ciel. Mais je te dis ceci chacun des invisibles est neuf fois plus grand que le ciel et la voûte au-dessus et des éons ensemble.’
Op. Cit pages 154- 155.
L’affaire Marie Madeleine
Selon Gérald Messadié, auteur très érudit, Marie Madeleine venait de la ville de Magdala au bord du lac de Tibériade, Magdala voulant dire la Tour. Il l’écrit dans son livre passionnant : « L’affaire Marie Madeleine », aux éditions du livre de poche numéro 30187. Il nous raconte l’histoire d’une femme au caractère de feu, belle aux longs cheveux châtains qui aimait Jésus. Elle s’occupait de certaines dépenses courantes dans la vie du Maître et des disciples, étant riche, car elle possédait des entreprises de poissonnerie extrêmement prospères à Magdala. Et d’ailleurs, pour pouvoir verser du nard sur les pieds de Jésus, il fallait avoir la capacité de disposer de beaucoup d’argent, le nard, étant un parfum coûtant une fortune. Un disciple de Jésus le Christ s’en offusqua même disant que le prix, arrivant à trois cents pièces d’argent, aurait pu être donné aux pauvres. C’était Judas l’Iscariote.
Voilà quelques mots du livre cité supra pages 250, 251 :
‘Cet homme Jésus est décidemment pressé, observa Annas (le grand prêtre prédécesseur de Caïphe). Je m’attendais à ce qu’il prépare son offensive pour la Pessah (Pâques). Mais je vois qu’il compte la faire coïncider avec Souccoth (la fête des rameaux).
‘Quelles sont les femmes qui l’accompagnent ? demanda Annas.
– Sans doute Marthe et Marie Ben Ezra de Magdala…
‘Jésus avait fini par donner son assentiment, à cause des femmes.
Où allez-vous ? lança Joachim à l’adresse de l’équipage du temple.
-À Magdala, cria l’un des fonctionnaires.
-Qu’allez-vous y faire ?
-Saisir au nom du temple les propriétés d’une famille de mécréants ! » clama le fonctionnaire. Tout le monde entendit la réponse. Joachim, qui menait le groupe de Jésus, fit signe de s’arrêter. Trois chevaux, trois ânes et un mulet, ainsi que les humains s’arrêtèrent donc. Jésus, qui allait à pied, pressentit la suite.
Quelle famille ? demanda Joachim.
Les Ben Ezra des disciples du zélote, Jésus !»
Jésus demeura impassible. Marie et Marthe se figèrent sur leurs ânes, et Lazare, tout pâle, sur ses jambes. Les autres disciples saisirent d’emblée la situation. Marie Malthace, mère d’Hérode Antipas qui faisait partie du cortège, Joanna de Chouza et leur gens la saisirent aussi bien. Le temple se vengeait.’
Fidèle et intemporelle
Les disciples de Jésus Le Christ ont leur faible. Il le savait et à la dernière cène l’annonce. « Ce soir vous perdrez tous foi en moi. » Mathieu 26.31. L’Iscariote le vend au temple. À son arrestation Céphas tranche l’oreille de Malchus, serviteur de Caïphe, mais le renie plus tard au chant du coq. Au Golgotha, à part Jean, que des femmes, et parmi elles, Marie sa mère et Marie Madeleine. Cette dernière reste l’épitome de la fidélité au Christ.
La dévotion de Marie Madeleine envers son Maître est sans pareille. Son amour pour son Seigneur est illimité. Dans son livre Mary of Magdala, Suspicion of an enigmatic woman in unexplored places, la Doctoresse en théologie, Margaret Brannan, décrit la Sainte comme une femme pour les femmes.
‘There is strong archaeological and historical evidence that she was not thought of in early Christian times as a penitent sinner, but rather, the earlier community thought of her as the ‘Apostle to the apostles’, a leader in the fledgling Christian community.’ Op cit p.129.
‘Mary of Magdala is a woman for our times. At the time of rising consciousness in women’s rights to equality with man, Mary Magdalene leads the way. Jesus is well referenced in the way he treated woman as equals. He led the way for female equality with the apostles, because, even though challenged by them and Judaic custom to take account of who the women were that he was talking to, Jesus dismissed the apostles’ caution to him and spoke kindly to the women and about them.’ Op. cit p.125
Dans son périple Terrestre, la Sainte, fuyant son pays et les persécutions s’exila en terre de Provence en France où, jusqu’à l’heure sa légende demeure belle et intrigante. Toute la Provence la connaît et, reconnait en elle une immense envoyée de Christ. Elle y arriva voyageant avec Marthe, Lazare le ressuscité et ses autres parents, touchant l’endroit lequel, plus tard, portera leur nom i.e., les Saintes Maries de la Mer, après que le bateau dans lequel ils étaient, eût fait naufrage dans les environs.

La Légende Dorée écrite par le moine Jacobus de Voragine et racontée dans le livre intitulé Secrets of Mary Magdalene, page 230, par Dan Burnstein et Arne. J. De Keijzer, veut que les habitants de l’endroit ne voulurent leur donner aucune aide. Alors La Sainte prit la parole en les voyant adorer leurs idoles et par son éloquence et sa beauté naturelle les persuada. On ne peut que se demander comment, dans quelle langue, elle les exhorta. Cependant, il faut se rappeler que les Chrétiens disent que l’Esprit Saint Lui-Même, sous la forme de langues de feu, apparut aux disciples, en congrégation, après la résurrection du Christ et leur fit le don des langues.
Revenons à un moment exceptionnel de la vie de La Sainte. Marie Madeleine arrive au tombeau de Jésus et en voit l’ouverture béante. Elle, déjà brisée par la cruauté du supplice subi par le Maître, scène qu’elle a vécue, ne trouve plus son corps dans la grotte. Les bandelettes entourant le cadavre ainsi que le soudarion, tissu recouvrant la tête, gisent pourtant sur le roc de la cave. Les autres, les disciples sont partis, désemparés. Elle s’assied et pleure. C’est un anéantissement. Et puis soudain ; « Marie… » Et c’est Lui.
Allons plus haut dans le temps. Il est là, elle aussi, Marthe aussi, les amis aussi. Tous pleurent. Lui aussi pleure. L’endroit c’est la Béthanie. Devant eux un tombeau. Alors Il dit :
« Lazare, lève-toi et marche ! » Et puis soudain c’est lui. Il revient.
La Sainte reste la seule femme au monde qui a connu deux résurrections, celle de son frère Lazare et celle de son Maître, Jésus Le Christ.
Les reliques projettent des ondes ayant la capacité de transmuer leur environnement. Il faut prier devant La Sienne, demandant que se transforme le nôtre.Écrit en admiration silencieuse de La Sainte.
“I don’t know how to love him
What to do, how to move him
I’ve been changed, yes really changed
In these past few days
When I’ve seen myself
I seem like someone else”
(Marie Madeleine chantant Le Christ : Yvonne Elliman,
Jesus Christ Super Star 1971)