Tirs croisés – Absence de savoir-être chez les jeunes : Le système éducatif blâmé

Rouge, bleu, jaune, vert. Le quadricolore mauricien, symbole de l’harmonie entre les différents groupes ethniques de notre république, flotte une fois de plus pour ses 55 ans d’indépendance. Pas si fièrement toutefois cette année. Compte tenu des propos blessants envers une communauté et proférés par nuls autres que ceux censés représenter le gratin des jeunes intellectuels.

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À l’idée qu’il y a là des potentiels futurs dirigeants du pays, il est légitime de s’inquiéter. Au-delà des appréhensions toutefois, il y a surtout l’urgence d’agir.
S’exprimant au nom du Conseil des Religions, le père Philippe Goupille se dit bouleversé de constater que malgré « tous nos efforts, nous assistons à un retour vers les identités meurtrières ».

« Nous avons peur pour notre pays quand nous voyons combien l’harmonie sociale peut partir en morceaux. » Il importe, dit-il, de faire route ensemble pour mieux comprendre les jeunes d’aujourd’hui et le contexte dans lequel ils vivent et grandissent. Il recommande des formations qui vont au-delà du seul programme académique « et de la course outrancière aux bourses d’études dans un système de compétition qui n’est pas forcément ce qu’il y a de meilleur pour créer la fraternité entre les jeunes de nos collèges ».

Philippe Goupille croit en revanche que dans la crise vient l’opportunité de reconstruire en profondeur. Ancien Senior Lecturer au MIE et ex-élève du RCC, Faizal Jeeroburkhan, se dit écœuré par un tel comportement. Il considère que les auteurs d’un tel acte doivent être rappelés à l’ordre car il s’agit de propos qui incitent à la haine raciale. Il se demande toutefois si ces élèves sont les seuls coupables.

« Il faut chercher du côté de l’institution scolaire, des enseignants, des parents et surtout du système éducatif. » L’éducation devrait aussi avoir pour rôle « la formation de citoyens intègres, disciplinés et capables de vivre en paix dans une société multiraciale ».

Pour l’ancien formateur du MIE, cet incident est révélateur d’une société en décadence et d’un système éducatif archaïque. Il étrille le système élitiste qui se focalise sur les examens et les certificats laissant peu de place au savoir-être.

Ancien ministre de l’Éducation, Vasant Bunwaree, qualifie de hautement condamnables les propos des jeunes crachant des paroles ordurières. Ce qui le choque, c’est « la dégradation sans précédent de la discipline, des valeurs et de la moralité dans les établissements scolaires ».

Pour lui, les examens académiques ne suffisent pas. « Il aurait aussi fallu passer l’autre examen : celui de la vie. Nous constatons qu’ils ont excellé sur le plan académique mais ils ont lamentablement échoué sur le plan de la vie ! Ce n’est plus l’école de la vie. Ce n’est plus l’école de la réussite, c’est l’école de l’échec ! Je suis indigné ! » Il ajoute : « il y a une crise. Cette crise est grave. Si on ne prend pas des mesures rapides, urgentes, adéquates, émergera alors une nouvelle génération qui mènera le pays on ne sait où… ».

PÈRE PHILIPPE GOUPILLE (CONSEIL DES RELIGIONS) : « Nous avons peur pour notre pays »

Actuellement, sur les réseaux sociaux circule une vidéo montrant des jeunes d’un des collèges les plus cotés de l’Etat proférant des paroles insultantes envers une section de la population. Votre sentiment face à cette attitude de jeunes élites alors que Maurice fête ses 55 ans d’indépendance…
Comme nous l’avons dit dans notre communiqué de presse du Conseil des Religions, nous nous sentons très concernés par le fait que quelques pyromanes menacent de mettre le feu à l’arc-en-ciel mauricien. L’arc-en-ciel, de par sa nature, est extrêmement fragile et nous sommes bouleversés de constater que malgré tous nos efforts, nous assistons à un retour vers ce que l’auteur libanais Amin Maalouf décrit comme les « identités meurtrières ».
Pour mémoire, Amin Maalouf est un écrivain libanais qui a décortiqué le mécanisme derrière la division du Liban sur fond de conflits d’ordre religieux et culturel. Nous avons peur pour notre pays quand nous voyons combien l’harmonie sociale peut partir en morceaux !

D’aucuns sont d’avis qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat, qu’il vaut mieux éteindre la braise que de la raviver en parlant. Êtes-vous d’accord ?
La science de la psychanalyse nous enseigne que nous portons tous des blessures, des préjugés, même des traumatismes qui parfois restent ancrés dans notre inconscient. Nous n’en sommes même pas conscients. Ce sont ces pulsions qui peuvent ressortir à certains moments de nos existences. Il faut absolument en parler et les regarder en face.
Autrement, nous ne serons jamais libérés. D’ailleurs, il y a un certain Jésus de Nazareth qui a dit : « tout ce qui est caché sera dévoilé ». Pouvoir exprimer nos souffrances, comprendre nos pulsions de destruction, voilà le chemin essentiel vers la libération. Il ne sert à rien d’éteindre la braise. Il faut faire la lumière. Il faut profiter de cette occasion au contraire pour inviter nos éducateurs et nos formateurs à aller en profondeur sur les causes réelles de ces violences verbales.
Nous devons avoir le courage de « faire la vérité » sur nous-mêmes et sur notre société mauricienne. À notre avis, ce qui s’est passé n’est pas un événement anodin. Il est symptomatique d’un mal-être plus profond qu’il vaut bien mieux regarder en face.

Êtes-vous d’avis qu’il faut sanctionner un tel acte ?
Les sanctions comme les punitions font partie des moyens dont les éducateurs se sont toujours servis pour maintenir la discipline. Nous avons tous connu cela dans nos écoles et collèges. Mais, je suis convaincu que les sanctions ne suffisent jamais.
Il faut apprendre en même temps à écouter battre le cœur d’un adolescent pour l’aider à grandir vraiment. Écouter battre le cœur d’un humain, c’est aller beaucoup plus loin que de l’entendre d’une oreille distraite.
L’écoute réelle demande du temps. Il faut à tout prix éviter de juger, de conseiller trop vite. La vraie écoute demande que nous puissions nous dépouiller pour ainsi dire de nos préjugés et de nos manières de voir pour entrer vraiment en communion avec l’autre. Cette écoute est la base aussi du dialogue interreligieux. Nous sommes tous pressés et nous n’avons souvent pas le temps. Alors, la vraie rencontre risque d’être bâclée. J’ajouterai aussi que les sanctions doivent toujours être complétées par l’accompagnement fraternel et j’oserais dire aussi spirituel.

On a souvent dit que la jeune génération est moins sectaire, plus ouverte, vivant naturellement la différence et s’épanouissant dans la pluralité. À quoi attribuer cette perte des valeurs ? Est-ce le système éducatif qui fait défaut ? Sont-ce les parents ? Où situer les failles ?
Je crois qu’il est difficile de généraliser et d’accuser les parents ou le système éducatif. Il faut avoir le courage de faire route ensemble pour mieux comprendre les jeunes d’aujourd’hui et le contexte dans lequel ils vivent et grandissent. Pouvons-nous suggérer des rencontres régulières entre parents, formateurs et éducateurs pour évaluer ensemble comment nous allons nous entraider à transmettre les valeurs morales dans un monde en constante mutation et dont nous ne maîtrisons pas tous les rouages.
Me revient à l’esprit le célèbre adage : « If you want to teach English to John, you have to learn who is John. » J’ai le sentiment, moi, en tant qu’homme religieux, que je ne sais plus très bien qui est John aujourd’hui ! Je pense que je ne suis pas le seul à le constater !

Les changements doivent venir de quel côté ? Quels changements ?
Parmi les possibilités, je signale que nous allons lancer ce mois-ci l’aile jeune du Conseil des Religions. C’est un parcours que nous proposons en lien avec tous les pays africains.
Nos représentants ont participé à des sessions récemment avec tous les pays d’Afrique afin de proposer un programme adapté aux aspirations des jeunes qui voudrait s’engager dans la consolidation de l’harmonie sociale. Nous n’avons pas de recette magique mais nous croyons qu’il est important d’ouvrir des espaces de formation qui vont au-delà du programme académique et de la course outrancière aux bourses d’études dans un système de compétition qui n’est pas forcément ce qu’il y a de meilleur pour créer la fraternité entre les jeunes de nos collèges.

Qu’attendriez-vous comme réactions des autorités ?
Il me semble qu’elles mesurent la gravité de la situation et que nous devons leur faire confiance. Mais, il est important aussi que l’opinion publique s’exprime dans le respect et la sérénité. C’est un problème social qui, comme nous l’avons dit dans notre communiqué de presse, est enraciné dans notre histoire parfois mal connue et souvent mal assumée.
C’est dans cette direction que nous devons nous entraider à faire d’un moment de crise le tremplin pour un temps d’opportunité. C’est ce que certains appellent le « kairos ». Dans la crise vient l’opportunité de reconstruire en profondeur. Surtout, il ne faut pas perdre l’espérance.

FAIZAL JEEROBURKHAN (PÉDAGOGUE) : « Le système élitiste laisse peu de place au savoir-être »

FAIZAL JEEROBURKHAN

Actuellement, sur les réseaux sociaux circule une vidéo montrant des jeunes d’un des collèges les plus cotés de l’Etat proférant des paroles insultantes envers une section de la population. Votre sentiment face à cette attitude de jeunes élites alors que Maurice fête ses 55 ans d’Indépendance…
En tant qu’ex-élève de ce collège et surtout en tant que citoyen, je suis stupéfié et écœuré par l’attitude de ces jeunes qui, de toute évidence, représentent l’élite estudiantine du pays. Ils ont tenu des propos qui incitent à la haine raciale et qui pourraient mettre en danger l’harmonie sociale. Ils doivent être rappelés à l’ordre.
Mais sont-ils les seuls à blâmer pour ces dérapages à relent communal ? Il faut aussi chercher du côté des institutions scolaires, des enseignants, des parents, de la communauté et surtout du système éducatif. Pour avoir visité le collège tout récemment, je peux dire qu’il est géré avec beaucoup de rigueur et de dévotion par le recteur actuel qui a réagi avec diplomatie et sagesse pour apaiser la situation. Certains enseignants et parents ont peut-être aussi leur part de responsabilité. Mais, c’est surtout du côté de notre système éducatif qu’il faut chercher pour comprendre l’enjeu et trouver les solutions appropriées.
Si la finalité de l’éducation est de réussir aux examens et obtenir des certificats, l’éducation aura perdu ses lettres de noblesses qui consistent à former des citoyens intègres, disciplinés, entrepreneurs et capables de vivre en harmonie et en paix dans une société multiraciale. Comment y parvenir car l’école est aussi la boîte à résonance de ce qui se passe dans la société : perte des valeurs morales, fraudes et corruptions, communalisme, favoritisme, mensonge institutionnalisé, drogue, mafia, violences physique et verbale etc. Doit-on s’étonner du comportement déboussolé de ces jeunes élites ?

D’aucuns sont d’avis qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat, qu’il vaut mieux éteindre la braise que de la raviver en en parlant. Êtes-vous d’accord ?
Cet incident est indiscutablement très révélateur d’une société en décadence mais surtout d’un système éducatif archaïque, figé, centralisé, obsédé par les examens académiques et hermétiquement renfermé sur lui-même. Dans un tel contexte, mettre la tête dans le sable comme ferait l’autruche en cas de danger serait suicidaire. En éteignant la braise, nous devenons des complices des dégradations qui font la une de nos journaux et nos radios privées au quotidien.
L’éducation est un des piliers de notre société. Le développement politique, économique, social, environnemental de notre pays dépend de la qualité de notre éducation. Cet incident est une opportunité à saisir pour comprendre ce qui ne va pas dans notre société et dans notre système éducatif. Une enquête indépendante par une équipe pluridisciplinaire pourrait situer non seulement les responsabilités, mais identifier les racines de ce malaise social et ses liens avec l’enseignement dans nos écoles.
Faut-il sanctionner un tel acte ?
Sanctionner un tel acte est la solution la plus facile mais certainement pas la plus efficace. De plus en plus de jeunes contemporains réagissent mal face aux répressions. Les éducateurs sont relativement démunis face à ce phénomène car ils n’ont pas reçu une formation adéquate et appropriée pour le faire avec efficacité. Le mauvais comportement est un symptôme.
Traiter le symptôme n’est certainement pas la solution. Il faut chercher les causes profondes et les analyser pour ensuite dégager une stratégie d’accompagnement pour les élèves. Un suivi psychologique par une équipe multidisciplinaire comprenant des pédagogues, des psychologues, des sociologues etc. est bien plus approprié. L’équipe fera appel à l’intelligence émotionnelle des élèves en mettant l’accent sur la responsabilisation, la négociation, la coopération, l’autonomisation, la pensée positive, etc. Cela pourrait paraître utopique dans notre contexte mais c’est monnaie courante dans beaucoup d’autres pays.

On a souvent dit que la jeune génération est moins sectaire, plus ouverte, vivant naturellement la différence et s’épanouissant dans la pluralité. À quoi attribuer cette perte des valeurs ?
J’attribuerais cette perte des valeurs en partie aux parents – pas tous toutefois – qui ont abdiqué devant leurs responsabilités pour différentes raisons, mais surtout à notre système éducatif. C’est un système élitiste, centralisé et rigide qui se focalise aveuglément sur les connaissances académiques, les examens et les certificats. Le 9-year Schooling introduit dans le but de permettre aux jeunes enfants de savourer leur enfance et de combattre l’élitisme, l’exclusion, la compétition à outrance, les leçons particulières a malheureusement eu l’effet inverse. Avec les académies, la compétition est devenue encore plus féroce, laissant peu d’espace pour le savoir être. Les valeurs humaines et citoyennes et le savoir-vivre sont totalement absents des programmes d’études.
La pédagogie adoptée en général est passive, ressemblant à un bourrage de crâne suivi d’un surdosage de rituels consistant à répondre aux anciens questionnaires d’examens. Cependant, une pédagogie active basée sur la réflexion, la pensée critique et créative, les études de cas, le travail de groupe, l’application des connaissances acquises dans la vie au quotidien, etc. pousserait les élèves à plus de motivation, de responsabilité et d’autonomie.
Les changements doivent venir de quel côté ?
Le changement doit venir d’une révision en profondeur de tout le système éducatif qui repose sur quatre piliers : le curriculum, la formation des enseignants, l’administration des écoles et l’évaluation. C’est le curriculum qui doit être le moteur du système et pas les examens. Ce curriculum doit être révisé à intervalle régulier (chaque trois à cinq ans) suite à des recherches empiriques sur le terrain. Il est primordial de mettre sur pied une institution spécialisée et bien équipée en équipements et ressources humaines pour prendre en charge toutes les opérations.

En conclusion…
Mon souhait est de voir l’organisation des assises de l’Éducation avec la participation de tous les acteurs du système éducatif et qui déboucherait sur une feuille de route pour la révision en profondeur du système dans le but de combattre les nombreux problèmes sociaux qui s’aggravent inlassablement. Est-ce un cri de cœur de plus dans le désert ?

VASANT BUNWAREE (EX-MINISTRE) : « C’est l’école de l’échec ! Je suis indigné ! »

Sur les réseaux sociaux circule une vidéo montrant des jeunes d’un des collèges les plus cotés de l’État proférant des paroles insultantes envers une section de la population. Votre sentiment face à cette attitude de jeunes élites alors que Maurice fête ses 55 ans d’indépendance ?
Je condamne ce langage ordurier. Ils font partie de la crème, ils devraient comprendre le message que cela envoie, le sens propre et le sens figuré des paroles. Ils devraient maîtriser cela mieux que n’importe quel élève. C’est hautement condamnable !
Je condamne cet acte mais il faut voir comment comme cela a pu se produire. Ce qui me choque, c’est qu’il y a une dégradation sans précédent de la discipline, des valeurs et de la moralité dans les établissements scolaires. J’avais pourtant prôné une éducation pour la vie quand j’étais ministre de l’Éducation.
Quand l’élève quitte le secondaire, il doit être un individu mauricien préparé à la vie. Les examens qu’il passe en fin de parcours sont académiques mais cela ne suffit pas. Il aurait aussi fallu passer l’autre examen : celui de la vie. Là, nous constatons qu’ils ont excellé sur le plan académique mais ont lamentablement échoué sur le plan de la vie. C’est clair qu’ils n’ont reçu aucune formation au niveau de l’éducation extracurriculaire et holistique alors qu’ils fréquentent un des collèges les plus cotés de l’île.

On a souvent dit que la jeune génération est moins sectaire, plus ouverte, vivant naturellement la différence et s’épanouissant dans la pluralité. À quoi attribuer cette perte des valeurs ? Est-ce le système éducatif qui fait défaut ? Sont-ce les parents ? Où situer les failles ?
Quand j’étais ministre, avec les techniciens du ministère, nous avons travaillé pendant six ans et nous avons sorti un document avec tout un programme (NICE) pour justement éviter de telles choses. L’interculturalité y figurait et était introduite dans le curriculum. Le programme avait été lancé en 2010 par le MIE. « The philosophy behind the Intercultural Education is to enable learners to inculcate a deeper understanding of one another, acceptance of the differences based on ethnicity, religion, race and culture but also realise that the differences are as catalyst towards sustaining the country in the unflagging pursuit of peace and harmonious co-habitation. »
En 2013, Nou Kiltir Nou Rises a été introduit, visant à mieux faire comprendre aux jeunes les concepts tels que le respect, l’amour et la paix. Il y avait aussi des activités extracurriculaires dans l’Enhancement Program. C’est ce qui apprenait aux jeunes à penser autrement et savoir vivre ensemble.
L’équipe qui est venue après n’a pas voulu comprendre ce que nous faisions, a maintenu quelques orientations et il y a eu un laisser-aller extraordinaire. Aujourd’hui, on se focalise sur le côté académique, on n’entend rien sur le plan holistique alors que c’était obligatoire en 2008 et après. Ce n’est plus l’école de la vie. Ce n’est plus l’école de la réussite, c’est l’école de l’échec ! Je suis indigné ! L’épisode du RCC est la goutte d’eau qui est venue faire déborder le vase.

Êtes-vous d’avis qu’il faut sanctionner un tel acte ?
Je ne suis pas là pour condamner qui que ce soit mais le recteur était au courant des copies de cette chanson qui circulaient avant le jour de la proclamation des lauréats. Ce n’est que quelques jours après qu’il a réagi. Qu’a fait la direction du collège pour prévenir un tel dérapage ? Si cette tendance se maintient, il y aura pire.
Dans les collèges d’Etat, les élèves, surtout les garçons, ont un langage ordurier qui se traduit non seulement dans la communication verbale mais aussi corporelle dans le dos des enseignantes ! J’ai honte ! À quand introduire ce que j’avais préconisé : deux enseignants, dont un homme, par classe ? L’enseignante, même si elle est forte intellectuellement, a parfois des difficultés. Il faut une armada de professionnels dans les collèges : sociologues, psychologues… Où sont les Discipline Masters ?

Qu’espérez-vous dans un tel contexte ?
Il y a une crise. Cette crise est grave. Si nous ne prenons pas de mesures rapides, urgentes, adéquates, émergera une nouvelle génération qui mènera le pays on ne sait où. Toutefois, je crois toujours qu’il y a une solution et cette solution passe malheureusement par des sanctions aussi. Je suis 100% d’accord avec le père Labour qu’il faut sanctionner un tel comportement.

Quelles sanctions ?
Il faut appeler ces jeunes et essayer de comprendre leur psychologie. Pour leur faire prendre conscience, il faut des sanctions au niveau du collège. Il y a eu un laisser-aller au niveau du collège. Ne venez pas nous dire que vous leur avez dit de ne pas chanter cette chanson mais qu’ils l’ont quand même chantée. Cela signifie que vous n’avez pas la capacité de gérer un collège. De simples excuses ne vont pas résoudre le problème. Il faut prendre des sanctions non seulement envers le rectorat mais aussi envers ces jeunes qui ont repris la chanson.
Je n’ai pas la responsabilité des collèges de l’Etat mais je suis convaincu qu’il y a des choses à faire pour réussir. Il faut faire prendre conscience à ces jeunes de la gravité de leur acte, leur donner des responsabilités. Maintenant qu’ils réalisent les répercussions de leur acte, il leur faut un soutien. Le soutien ne veut pas dire qu’ils s’en sortent libres. La plupart d’entre eux s’apprêtent à quitter le collège. Mais, quand ils quittent le collège, seront-ils scot-free ? Il faut appeler ces jeunes en question afin qu’ils répondent de leurs actes. Ils ont fauté mais les sanctions doivent quand même prendre en considération tous les aspects des droits de l’enfant et de l’homme. La plupart sont majeurs ou presque parmi eux. D’ailleurs, il faut que la Brigade des mineurs change d’appellation. Il faut une Brigade des élèves. Il faut que tous les collégiens de l’île sachent que cet acte était inexcusable.

Pour conclure…
Ce qui est vraiment urgent, c’est un Forum des principaux partenaires de l’Éducation autour de cette question qui permettra de trouver la lumière au bout du tunnel.

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