Pêche – Mesures budgétaires : Réunion fructueuse au ministère des Finances

En marge des consultations pré-budgétaires, le Syndicat des Pêcheurs avait attiré l’attention du ministre des Finances, Renganaden Padayachy, sur le fait qu’une bonne partie des mesures des deux derniers budgets n’avaient pas été mises en application. Deux réunions de suivi ont depuis eu lieu sous la présidence du secrétaire financier, Dev Manraj. Ce dernier a dû par moments taper du poing sur la table pour avoir des informations concrètes des fonctionnaires.

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En recevant les associations des pêcheurs le 16 mars, le ministre des Finances s’attendait à recevoir des propositions pour le prochain budget. Toutefois, les représentants, dont ceux du Syndicat des Pêcheurs, étaient venus plutôt avec des doléances. Judex Rampaul, le porte-parole, avait estimé que plusieurs mesures annoncées n’avaient pas été appliquées. Il avait cité en exemple l’amnistie qui devait être accordée aux familles des pêcheurs disparus, qui ont encore des dettes auprès de la Development Bank of Mauritius (DBM). « Il y a de pauvres veuves qui vivent avec la menace que leurs maisons soient saisies », avait-il déclaré.

Lors de la réunion de suivi, animée par Dev Manraj, les représentants de la DBM avaient en effet été invités à s’expliquer à ce sujet. Ils ont laissé entendre que les dettes de 36 familles avaient déjà été rayées. Toutefois, ils étaient dans l’incapacité de soumettre des documents à cet effet. Ce qui a amené le secrétaire financier à se montrer exigeants et à leur demander de revenir avec les documents nécessaires à la prochaine réunion. Ce qui a été fait.

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Pour Judex Rampaul, il y a malheureusement un manque de communication à ce niveau. « On a dit que des dettes ont été rayées, mais est-ce que les familles ont été avisées ? Est-ce que les liens sur leurs maisons ont été enlevés ? Ce sont autant d’éclaircissements qui étaient nécessaires et j’espère qu’à l’avenir, la DBM tiendra les familles informées de la situation », dit-il encore.

L’autre item qui était à l’agenda concerne le Grant pour l’achat de bateaux semi-industriels. Provision avait été faite pour six bateaux dans un premier temps. A ce jour, seuls trois ont été octroyés à des coopératives de pêche. D’où la demande au ministère de la Pêche de dévoiler les noms des autres coopératives bénéficiaires.

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Mohamedally Lallmamode, autre porte-parole du Syndicat des Pêcheurs, indique que lors de la réunion, les officiers du ministère de la Pêche avaient informé qu’il y a eu cinq bénéficiaires jusqu’ici. « Nous avons voulu savoir qui sont les autres bénéficiaires, malheureusement, nous n’avons pas eu de réponse. Il faut savoir si ce sont des pêcheurs qui ont profité de ce grant ou des fonctionnaires, par exemple. De même, nous voulions savoir si on a acheté des bateaux neufs ou si on a utilisé l’argent du grant pour acheter des bateaux de seconde main », regrette-t-il.

Les représentants du Syndicat des Pêcheurs ont aussi abordé la question de la surveillance concernant les petites espèces pélagiques sur les bancs de Saya de Malha, et annoncé dans le dernier budget, au coût de Rs 35 M. Selon eux, ce serait un gaspillage de fonds qui aurait pu être investi dans d’autres bateaux de pêche afin de renforcer l’industrie locale. « Les petits pélagiques sur les bancs, tels les maquereaux, sont peu pêchés dans nos eaux. Sur les bancs, ils servent de nourriture aux plus gros poissons. Si on permet à des senneurs de venir gratter les fonds marins sur les bancs, c’est toute cette chaîne alimentaire qui sera interrompue. Cela aura certainement un impact sur notre activité. »

Le Syndicat des Pêcheurs espère qu’il y aura des éclaircissements sur les questions restées en suspens jusqu’ici. De même, il plaide pour d’autres réunions de suivi après le prochain budget afin de s’assurer que les mesures annoncées soient mises en œuvre.

 

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