Fayzal Ally Beegun (Syndicaliste) : « Confusions autour du recrutement et de la nationalité des ouvriers »

- « De mémoire, il n'y a jamais eu de restrictions sur la nationalité des ouvriers étrangers qui contribuent à l'économie du pays »

Une foule de « zones d’ombre, relativement au recrutement de travailleurs étrangers, spécifiquement s’agissant de leur nationalité » amène le syndicaliste Fayzal Ally Beegun à « émettre mes craintes et faire appel tant au Premier ministre qu’au ministre du Travail, pour y mettre de l’ordre et donner un éclairage sur la question ».
F.A. Beegun explique que « plusieurs propriétaires de compagnies, petites, moyennes et grandes confondues, m’ont approché, ces derniers temps, avec les mêmes interrogations : est-ce qu’il y aurait un nouveau règlement en vigueur, une nouvelle mesure prise au niveau du gouvernement, relatif à la nationalité dans le processus de recrutement des travailleurs étrangers ? »

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Ces employeurs expliquent que, quand ils entament des démarches auprès des autorités concernées, pour recruter des travailleurs venant du Bangladesh, précisément, les préposés dans ces unités leur répondent « qu’ils doivent recruter de la main-d’œuvre de l’Inde ou de Madagascar, mais pas du Bangladesh ». Ces opérateurs économiques précisent « qu’aucune raison ni justification n’est avancée par ces représentants des autorités publiques ».

Fatzal Ally Beegun se demande : « est-ce qu’il y a eu des problèmes avec les travailleurs venant du Bangladesh, des incidents rapportés, des manquements dans leurs comportements ? Ce qui motiverait une décision de ne plus recruter de la main-d’œuvre venant de ce pays. » En l’absence de nouveaux règlements relatifs au recrutement des ouvriers bangladais, « cela donne lieu à des rumeurs et des ragots », a ajouté le syndicaliste.

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Ce qui l’amène à « inviter tant Pravind Jugnauth que Soodesh Callichurn à apporter un éclairage et des réponses franches sur la question, car il y a trop de spéculations et de confusions ». Il indique que « certains trouvent là une connotation communale, et d’autres laissent entendre des arguments farfelus et qui ne font pas du tout honneur au pays ». Pour notre interlocuteur, ce genre de situation prête à trop d’amalgames dans la tête des gens. « Surtout quand on sait qu’à Maurice, les gens adorent tirer des conclusions hâtives ! »

Fayzal Ally Beegun souligne que « depuis une trentaine d’années, Maurice fait appel à la main-d’œuvre étrangère . Que ce soit pour ses usines de textile ou d’alimentation, mais également dans divers autres secteurs. Les travailleurs étrangers ont contribué à l’économie et l’avancement du pays. Nous devons saluer leur apport. » Et durant toutes ces années, il dit militer « pour le respect des droits humains de ces travailleurs, peu importe les pays dont ils sont originaires ». Le pays d’où ils viennent m’importe peu. « Ma priorité, c’est que les conditions de travail et de vie ne sont pas bafouées et qu’ils ne sont pas maltraités. »

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De surcroît, note-t-il, durant toutes ces années, à aucun moment, « zame okenn gouvernma pa finn inpoz ki pey inporte travayer ». C’est la première fois qu’il entend une telle chose, dit-il. « Je demande au gouvernement de clarifier la situation rapidement, car il y va de l’image du pays. Déjà avec les différents rapports internationaux qui sont négatifs, nous n’avons pas besoin de perdre encore des points ! »

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