ICAC : Roshi Bhadain conteste les procédures de sa convocation

Roshi Bhadain conteste les procédures de sa convocation à l’Independent Commission against Corruption (Icac) dans le sillage d’une enquête initiée sur le recrutement du consultant Andrew Stephenson en février 2015. A cette époque, il  était ministre de la Bonne gouvernance dans le gouvernement de feu sir Anerood Jugnauth.

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Il estime en effet que les enquêteurs devaient émettre un ordre  pour qu’il vienne répondre des allégations faites à son encontre. Il a brandi l’article 50 de la Prevention of Corruption Act (PoCA) et un jugement de la Cour suprême sur l’affaire Dwarkasingh. « Ziska ler mo pa ankor kone ki Icac pe repros mwa », a-t-il lancé à sa sortie du QG de l’ICAC en fin d’après-midi hier.

L’ICAC souhaite obtenir des détails auprès de Roshi Bhadain par rapport au recrutement du consultant Andrew Stephenson au sein du ministère de la Bonne gouvernance en février 2015. Les enquêteurs seraient en présence d’informations selon lesquelles ce recrutement n’aurait pas été effectué dans les normes, vu que ce consultant et Roshi Bhadain étaient très proches dans le passé.

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L’équipe de Navin Bheekarry a appris que les deux protagonistes se connaissent depuis les années 2000, alors qu’ils travaillaient tous deux au sein de la firme De Chazal Du Mée (DCDM). Le duo avait mis en place un département Forensic Auditing au sein de cette compagnie. Par la suite, tous deux ont monté la compagnie Insight Forensics Ltd. Ils sont également liés par leur parcours professionnel, car Roshi Bhadain et Andrew Stephenson avaient rejoint l’ICAC sous contrat en 2002. Ils avaient d’ailleurs travaillé ensemble sur l’enquête du scandale MCB/NPF.

Le directeur de la commission anti-corruption était Navin Bheekarry.
Vu le parcours des deux hommes, les enquêteurs veulent tirer au clair les dessous du recrutement d’Andrew Stephenson en tant que consultant alors que Roshi Bhadain était ministre de la Bonne gouvernance. Même si leur relation s’est détériorée, le leader du Reform Party ayant même logé une plainte contre son ancien associé, l’accusant d’avoir fait une vidéo-montage contre lui pendant les élections villageoises.
Pour le moment, Roshi Bhadain a expliqué que le ministère de la Bonne gouvernance était un nouveau ministère crée après les élections de 2014. « Pa ti ena mem latab, sez, batiman. PMO inn dir gagn drwa pran enn konsiltan pou get sa bann zafer-la », dit-il.  Il insiste sur le fait que ce n’est pas le ministre qui décide de ce recrutement, mais un Board au sein du ministère, avec à sa tête le Permanent Secretary. Problème : l’ex-PS Somduth Nemchand est décédé en 2018.

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A ce stade, Roshi Bhadain avance que « Icac pa ankor dir mwa ki zot pe repros mwa ». Accompagné de Mes  Yash Bhadain et Rouben Mooroongapillay, le leader du Reform Party a été autorisé à quitter l’ICAC hier, mais il devra retourner ce mercredi pour compléter sa déposition.
Auparavant, l’ICAC avait envoyé une correspondance à Roshi Bhadain lui demandant de se présenter au Réduit Triangle la semaine dernière. Mais le leader du Reform Party avait refusé de s’y rendre et avait envoyé une lettre à la commission pour expliquer sa décision. « L’Icac m’avait envoyé une Request to Attend. Or, je n’ai aucune obligation de le faire. Il y avait un jugement d’un Full Bench de la Cour suprême dans l’affaire Dwarkasing, où l’ancien chef juge Bernard Sik Yuen et le juge Prithviraj Fekna avaient estimé que ce n’était pas une offense de ne pas répondre à une Request. J’ai demandé à l’ICAC d’émettre un Order pour que je vienne. Mais la commission est partie voir le bureau du commissaire de police pour solliciter un Warrant of Arrest contre moi », déclare-t-il.
Roshi Bhadain se demande pour quelle raison l’ICAC l’a convoqué huit ans après ce recrutement. « Je n’ai même pas des documents datant de 2015. Pourquoi tout ce temps ? » se demande le leader du Reform Party. Il estime que ce Move de l’ICAC « est purement politique ». Il ajoute sur un ton de persiflage : « Licac pa pe kapav apel Gobin, li pe apel mwa ! »

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