Patrick Parrot (attaché de Coopération éducative de l’ambassade de France) : « J’aimerais qu’on puisse ouvrir une Webradio dans les écoles »

Suite au succès de la formation des enseignants au module webradio, l’attaché de Coopération éducative de l’ambassade de France à Maurice, Patrick Parrot, a émis le souhait que des établissements mauriciens ouvrent une webradio.

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C’était à l’occasion d’une rencontre avec Le Mauricien, vendredi dernier, à l’occasion de la cérémonie de remise de certificats aux participants et de la clôture d’une semaine de formation intense de la première université régionale BELC (Bureau pour l’enseignement pour la langue et la civilisation française) que Maurice a accueillie à la fin d’avril. Cent trente enseignants du français dont 45 issus des pays de la région Afrique australe et océan Indien y ont participé.

Dès les premières communications sur le BELC Maurice, Patrick Parrot a évoqué le module webradio. À la fin de cette formation, il a expliqué son importance à l’école dans le cadre de l’enseignement : « La webradio est un module qui n’avait, je crois, jamais été proposée dans un BELC. On était content de pouvoir le proposer. On avait un formateur de grande qualité de La Réunion. Je pense que c’est un travail très intéressant. »

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L’attaché a fait ressortir que les stagiaires, passionnés par leur travail, ont produit une émission de 45 minutes. « C’est un énorme travail à faire en une semaine. Cela permet de travailler beaucoup de dimensions, non seulement de la langue mais de méthodologie. On n’improvise pas une émission radio. Il faut écrire un scénario, préparer et structurer une trame quand on fait une émission documentaire par exemple. Il faut savoir de quoi on va parler et interviewer des personnes, peut-être même dans la rue avec un micro-trottoir. Il faut des illustrations sonores. C’est très structurant et ensuite, effectivement, il permet de travailler tous les aspects de la langue française ; faire des questionnaires, des interviews, des présentations claires dans un français correct. »

Selon Patrick Parrot, ce serait aussi valorisant pour les élèves lorsqu’ils verraient de quoi ils seraient capables concrètement. Il a affirmé : « Cela favorise la créativité et c’est extrêmement important. Il y avait plusieurs enseignants mauriciens, motivés et dynamiques dans ce module. J’aimerais bien qu’on puisse ouvrir une webradio dans leurs établissements ou dans un groupe d’établissement. Par exemple, le SeDEC (Service diocésain de l’éducation catholique) avec les collèges Lorette, en faisant participer l’ensemble de leurs collègues. L’ambassade de France à Maurice et l’IFM seraient ravis d’être à leur côté dans cette aventure. »

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L’intervenant a noté que cela ne demande pas de gros investissements : « Le module de webradio pendant le BELC s’est fait avec un micro, un ordinateur perfectionné pour que tout soit quand même assez fluide. Cela ne demande pas beaucoup de matériel. On n’a pas besoin de caméra par exemple qui est nécessaire pour la télévision. »

Il a souligné que l’université des Mascareignes, qui avait une participante à cette formation, pourrait « ouvrir une webradio également ». Et que cela « illustrerait son caractère multiculturel car elle accueille beaucoup d’étudiants francophones de l’Afrique ».

Lors de cette rencontre, Patrick Parrot devait également parler du soutien que l’ambassade de France à Maurice et l’IFM pourraient accorder au ministère de l’Éducation des Seychelles s’il décide de proposer un dossier pour accueillir le prochain BELC régional. Il a souligné que tout a commencé lundi à la soirée d’ouverture lorsque cinq enseignantes venues des Seychelles et qui travaillent au ministère de l’Éducation lui ont demandé pourquoi on n’organiserait pas le prochain BELC aux Seychelles.

Selon Patrick Parrot, « l’idée plairait sans doute mais c’est au ministère de l’Éducation des Seychelles de porter ce projet ». Et de préciser qu’il y a une ambassadrice en poste aux Seychelles ainsi qu’une antenne de l’Alliance Française (AF) mais qu’il n’y a pas de services consulaires et pas de service culturel non plus.

Cependant, il estime que « l’AF sera en mesure de le faire » mais que « l’ambassade de France à Maurice et l’IFM pourraient apporter leur soutien ». Il a précisé : « Si le ministère de l’Éducation des Seychelles s’engage fortement, c’est déjà une aide très précieuse comme on en a eu à Maurice. Sans cet appui très significatif, on ne peut pas organiser un tel événement. »

Et de poursuivre : « Les BELC régionaux tournent. Ils essaient de privilégier des BELC à peu près dans toutes les régions du monde. Peut-être que tous les ans, il n’y en aura pas un dans la région Afrique austral/océan Indien mais s’il y a une candidature de qualité, elle pourra être retenue, surtout si c’est un pays nouveau. C’est l’occasion de promouvoir la francophonie, l’enseignement du français, la qualité de l’enseignement par la formation des enseignants. Aux Seychelles, cela pourrait être un signal très fort des autorités éducatives pour marquer cette appartenance à la francophonie. »

Une université régionale du BELC, selon Patrick Parrot, pourrait toucher des pays comme l’Inde, les Maldives ainsi que d’autres de la région. Il note que le BELC à La Réunion, avec la collaboration du programme de coopération régionale de l’Union européen, avait accueilli en 2018 des enseignants de l’Australie.

Patrick Parrot rappelle que « le BELC est multiculturel ; ces universités servent en outre à promouvoir la francophonie dont le centre d’intérêt est de promouvoir non seulement le français mais la diversité linguistique et culturelle ».

Le BELC à Maurice a été un succès, a-t-il dit. « Cette semaine a été très intense et tout s’est merveilleusement bien passé. Les participants semblaient ravis à la fois de l’accueil qui leur a été réservé, les prestations fournies et les repas, l’accueil à l’hôtel et de la qualité de la formation. La cérémonie de clôture le prouve. »

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