Il reste encore une semaine aux amoureux de l’histoire, notamment celle de la ville Port-Louis, pour voir la magnifique exposition de photographies datant de 1882, au Blue Penny Museum.
L’exposition Port-Louis Lontan a été rendue possible grâce à une collaboration entre le Blue Penny Museum, les archives départementales de La Réunion et l’Iconothèque historique de l’océan indien.
À Le Mauricien, le conservateur du musée Blue Penny, Emmanuel Richon, souligne qu’« en 2016, le musée et l’Iconothèque historique de l’océan Indien (IHOI) prenaient les premiers contacts ». Il ajoute : « L’iconothèque qui se trouve physiquement à Saint-Denis de La Réunion cherchait des correspondants à Maurice pour des échanges virtuels de patrimoine. Il s’agissait notamment des images anciennes de Port-Louis qui étaient en possession des archives départementales de la Réunion. »
C’est ainsi que le Blue Penny Museum qui avait, lui, une centaine de photographies de La Réunion de 1930, s’engagea dans ce projet de grande envergure. Il s’agissait de pouvoir échanger ces images et de les mettre gratuitement à la disposition du public sur Internet. D’ailleurs, elles peuvent être vues sur le site de l’Iconothèque.
À la suite des discussions, l’IHOI a organisé des cours de formation à l’intention du personnel des institutions concernées dont le Blue Penny Museum. Le musée situé au Caudan a reçu du matériel de numérisation et s’engagea dans la numérisation à haute définition des photos de l’île sœur pour ensuite les communiquer à l’IHOI.
Dans un rapport de réciprocité, qui est fortement apprécié d’Emmanuel Richon, Les Archives Départementales de La Réunion lui donnent accès à sa collection de photos sur Maurice datant de 1882. Le Blue Penny Museum les accueille volontiers. Commence alors un autre vaste programme d’impression de ces images en utilisant de l’encre grasse.
Une série d’images en noir et blanc inédites, de photographes inconnus, « car il y en avait plusieurs, ouvrent une fenêtre sur l’histoire de la capitale », précise Emmanuel Richon.
Le visiteur est ainsi plongé dans ces années-là. Il est amené aux champs des courses, le Champ-de-Mars, fait connaissance avec la foule, admire le monument du tombeau Malartic, découvre le bâtiment historique de la gare Victoria, ou encore le tout jeune Mauritius Institute, plus connu comme le musée de Port-Louis. Son regard se balade dans le port, s’arrête sur le chemin de fer longeant le port avec des bâtiments toujours existants.
Des images qui lui font prendre la pleine mesure de la richesse de son patrimoine bâti mais aussi naturel avec la chaîne de montagnes en fond de décor, ou qui se trouve au bout d’une rue. Si souvent, il arrive à s’y retrouver, parfois des doutes surgissent puisqu’une rue peut lui semblait familière mais tout le paysage ne concorde pas avec la réalité qu’il connaît… Qu’importe, l’exposition vaut le détour. Elle est ouverte tous les jours jusqu’au 20 mai de 10h à 16h30, sauf le dimanche et les jours fériés. L’entrée est gratuite.
Emmanuel Richon : « La IHOI crée une dynamique coopérative au niveau régional »
Avec la création de l’Iconothèque historique de l’océan Indien (IHOI), en 2011 le Conseil départemental de La Réunion « met à la disposition du public une base de données d’images numériques sur les îles de l’océan Indien ». Elle permet ainsi, selon Emmanuel Richon, conservateur du Blue Penny Museum, « de créer une dynamique coopérative au niveau régional ». Il rappelle que des discussions sur d’autres projets d’envergure ont lieu déjà avec des partenaires malgaches, mozambicains, seychellois ou comoriens. Il annonce la tenue d’une exposition de photographies en collaboration avec le Musée de la photographie de Madagascar, intitulée « Ramilijaona, poétique du chic, humour et mise en scène » en juin prochain au Blue Penny Museum, grâce à la MCB Madagascar et Radaylall Rony, « un ami ». Le musée de la MCB accueillera, par la suite, une exposition sur les brèdes. « Ce sera une exposition itinérante dans les pays de l’océan Indien et elle est appelée s’enrichir, à mesure qu’elle bouge », soutient notre interlocuteur. Ainsi Emmanuel Richon voit, « dans les développements engendrés une vraie dynamique régionale culturelle de laquelle tout le monde sortira certainement gagnant ».