Est-ce un aveu d’échec ? En tout cas, une semaine après la Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition Xavier Duval entourant l’Extended Programme et le “historical failure” qu’a connu l’Extended Programme, cumulant 96,4% d’échecs aux examens du NCE, la vice-PM et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun annonce des changements au programme.
En conférence de presse la semaine dernière, la ministre a, certes, défendu son programme qui n’a pourtant fait que 3,6% de réussite aux examens du NCE 2022, parmi les candidats de l’Extended Programme (EP). Elle a indiqué qu’un nouveau système d’évaluation sera introduit l’année prochaine. Dès cette année, des changements seront apportés, a-t-elle laissé comprendre. Ainsi, alors que jusqu’ici, le National Certificate of Education (NCE) était le passage obligé, les élèves admis dans la filière de l’EP n’auront pas à prendre part au même examen que leurs camarades du mainstream à l’avenir.
Refusant d’admettre l’échec, la ministre a fait ressortir que les changements qui seront introduits découlent de propositions qui ont été faites. Comme elle l’avait indiqué lors de la PNQ, elle souligne que l’efficacité de l’EP est évaluée constamment depuis sa mise en application. Et un comité de suivi recommande des solutions en vue d’améliorer le programme et l’apprentissage des enfants. C’est dans cette optique qu’un nouveau système d’évaluation sera introduit. “Nous avons eu le courage d’évaluer notre propre programme. Le rapport de la Banque mondiale dont on parle fait partie de ce processus. Nous voulons la transparence, contrairement au Prevoc qui était un programme opaque puisqu’il n’a jamais été évalué”, a fait ressortir la vPm
Critique envers l’opposition qu’elle accuse de faire de la politique sur le dos des enfants, Leela Devi Dookun-Luchoomun avance que la presse est aussi responsable de la démotivation des étudiants et des enseignants. Brossant un tableau du nouveau système, elle indique que, dans un souci de transparence, la nouvelle évaluation sera plus “pratique”. C’est dans cette optique que des changements seront introduits petit à petit, dès cette année. La ministre s’est aussi attardée sur la nécessité d’un apprentissage holistique et de l’importance d’encadrer les élèves quant à l’estime de soi. C’est pourquoi, pense-t-elle, il serait judicieux, outre le système d’évaluation, de revoir d’autres aspects du programme, dont le choix des matières.
Toutefois, la ministre de l’Éducation maintient, en s’appuyant “sur des recherches internationales”, qu’il est trop tôt à 10 ans d’embarquer les enfants dans la formation technique, directement après l’école primaire. Elle est d’avis que les étudiants doivent disposer tout de même du bagage et de la maturité nécessaire pour progresser ainsi.