XLD : « Le report des municipales est un déni de démocratie »

Xavier-Luc Duval, qui avait la responsabilité de lancer les débats au nom de l’opposition, estime que le renvoi des élections municipales par le gouvernement n’est rien d’autre qu’un déni de démocratie. Il maintient qu’il n’existe pas de démocratie sans les élections ou en l’absence des élections. Il considère que la démarche gouvernementale va contre l’esprit de la Constitution qui définit Maurice comme un pays un Sovereign Democratic State.
« Ce renvoi est illégal et anticonstitutionnel », a-t-il affirmé. Il a rappelé que les dernières élections municipales remontent à 2015 après les élections générales avec une victoire de 120/0 en faveur du gouvernement d’alors auquel le PMSD faisait partie. 36 candidats du PMSD avaient alors été élus.

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Les élections municipales auraient dû être organisées en 2021. Elles ont été renvoyées à 2022 en raison de la pandémie, puis à 2022 toujours en raison du Covid-19 et cette fois, elles sont reportées au plus tard à 2025. Ainsi, les conseillers qui devaient être élus pour six ans se retrouvent avec un mandat de 10 ans. Ils sont fatigués et à bout d’idées. D’où l’importance de nouvelles élections qui auraient été remportées par l’opposition mais qui auraient surtout apporté du sang nouveau et de nouvelles idées dans les municipalités.
Au lieu de cela, ce renvoi des élections vient confirmer l’impression de V-DEM, une organisation internationale respectée, qui avait classé Maurice parmi les dix pays où la démocratie est le plus menacée sur une liste de 193 pays et qui est sur la voie irrémédiable pour devenir un pays autocratique.

Xavier-Luc Duval rappelle qu’autocratie veut dire un pays où les libertés civiles sont menacées où il y a des arrestations arbitraires, où il n’y a pas de liberté d’information et où les institutions ne sont pas indépendantes et où le gouvernement contrôle tous les aspects de la vie et la culture.

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Il dénonce le fait qu’à Maurice le Parlement vote régulièrement des législations, donnant davantage de pouvoirs aux fonctionnaires dont au gouvernement autocratique. « Nous ne voulons pas de cela car c’est une attaque directe contre la démocratie », a-t-il dit.
Il est d’avis que les raisons avancées par le vice-Premier ministre ne sont pas crédibles. Il rappelle qu’en 2015 alors qu’il était Premier ministre adjoint, il avait présidé un comité technique sur la réforme électorale jusqu’à son départ du gouvernement en 2016. Le relais était assuré par feu sir Anerood Jugnauth. Huit ans plus tard à la veille du renvoi des élections municipales, le gouvernement revient à la charge avec un comité technique que préconise encore plus d’interférence des ministres, des PPS et députés dans les affaires municipales.

«  La réforme la plus urgente n’a rien à faire avec la réforme des administrations régionales. Ce qu’il faut c’est élire une équipe compétente de conseillers et de maires pour gérer les administrations régionales. L’équipe en place depuis 2015 est à bout de souffle », s’insurge-t-il.

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Xavier-Luc Duval déclare qu’avec le retrait de cette loi, les élections seront organisées et les administrations régionales avec les conseillers de l’opposition auraient revu complètement les administrations régionales à commencer par la gestion des ressources humaines, l’introduction de la motivation, de la méritocratie, de la productivité et de l’efficience.

Le leader de l’opposition regrette que les municipalités aient perdu leurs âmes compte tenu qu’aucune activité populaire n’est organisée, les conseillers des municipalités ont perdu leur pouvoir au profit des PPS, de la NDU avec des interventions des ministres dans l’administration.

« Le pire est que l’environnement dans les villes et les villages a connu une nette détérioration au point où le Premier ministre a été obligé de créer une National Cleaning Environment Agency au sein de son bureau pour s’occuper du nettoyage dans des villes et des villages », prend-il à témoin.

Il déplore que pratiquement toutes les crèches qu’il avait créées alors qu’il était responsable du portefeuille de l’Autonomisation sont fermées faute de finances et de motivation. Il a réitéré l’appel au vice-Premier ministre pour le retrait de ce texte de loi afin de permettre la tenue des élections municipales et l’arrivée d’une nouvelle équipe à tête des municipalités.

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