Albion – La passerelle piétonnière rongée par la rouille : Une étude en cours pour décider de la marche à suivre

La lumière au bout du tunnel pour les commerçants ?

Cinq mois se sont écoulés depuis que le District Council de Rivière-Noire a décidé de fermer l’accès au public à la passerelle piétonnière en fer, dégradée par la rouille et la corrosion, menant vers la plage publique d’Albion du côté du Club Med.

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Frustrés par cette fermeture, pique-niqueurs, restaurateurs et commerçants verront-ils prochainement la lumière au bout du tunnel ? Le démarrage d’une enquête par des consultants, précédé par le démantèlement du pont, témoigne d’une volonté d’avancer de la part des autorités, bien qu’il faut surtout donner du crédit à Christian Lafraisiere, conseiller du district de Rivière-Noire et résident d’Albion, dont l’intervention a valu son pesant d’or dans ce coup d’accélérateur.

Albion se métamorphose au début des années 2000. Les maisons poussent comme des champignons. Les terrains vagues sont transformés en morcellements et villas. L’ouverture du village de vacances Club Med en 2007 insuffle un élan considérable à la fréquentation touristique et locale autour de la plage publique du côté du complexe hôtelier qui, flairant le bon filon, ne lésine pas sur les moyens pour accroitre l’attractivité autour de sa zone de démarcation. Une somme de Rs 25 millions est mise à la disposition du gouvernement pour le développement d’Albion et pour l’embellissement de la plage.

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Le Club Med fait aussi aménager une passerelle piétonnière en fer, enjambant un cours d’eau, pour relier l’avenue des Carpes à la plage, évitant aux pique-niqueurs de faire le long détour par l’autre partie de la plage publique. Forcément, la responsabilité de la maintenance de cette structure, longue d’une centaine de mètres, incombe au District Council de Rivière-Noire. Or, si l’on se fie à l’état de délabrement dans lequel elle se trouve, 17 ans plus tard, tout porte à croire que les autorités ont failli à leur tâche ! Rongé par la rouille et menaçant de s’effondrer, le pont a tout naturellement été interdit d’accès au public, en janvier dernier.

Le conseil de District et le gouvernement auront beau claméerque les coûts astronomiques demeurent à l’origine de ce manque d’entretien, toujours est-il que la sécurité des personnes n’a pas de prix, et ça, ils devraient le savoir.

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Ce chamboulement n’est pas sans conséquence pour les baigneurs, mais surtout pour les restaurateurs ayant pignon sur rue, qui voient leur clientèle se réduire comme peau de chagrin. Veenabye Jeewajee, présidente du District Council, avait confié à Week-End, le 25 mars dernier, qu’ « un consultant allait être recruté, lequel nous soumettra un rapport avant de décider de la marche à suivre. L’option d’une rénovation ou d’un renforcement de la structure demeure une priorité, mais il n’est pas exclu qu’on fasse construire une passerelle en béton. » Elle concédait, toutefois, que le manque de ressources financières constituait un frein à la mise en œuvre de ce projet « dans l’immédiat. » Sauf que Christian Lafraisiere, conseiller du district de Rivière-Noire et résident d’Albion, ne l’entendant pas de cette oreille, s’est démené pour trouver un atelier et un consultant en ingénierie, habitant Albion, pour respectivement démanteler l’ouvrage et faire le diagnostic gratuitement.

« Il était inconcevable d’attendre de longs mois pour que le gouvernement consente à nous octroyer l’argent nécessaire pour entreprendre ces travaux. Trouver des professionnels acceptant de faire le travail sans toucher un sou n’a pas été une mince affaire. Je les remercie infiniment », confie Christian Lafraisiere, qui a assisté à la première étape du démantèlement qui a consisté à enlever le tablier du pont. Le constat est sans appel et laisse peu de place au doute quant au niveau de dégradation de la structure. Rongées par l’oxydation, la rouille et la corrosion, les rambardes et les pièces composant le sol ont commencé à se désolidariser. Des matériaux que les travailleurs ont récupéré, plutôt que de les laisser sombrer au fin fond du ravin.

Les consultants en ingénierie, qui ont pris le relais pour sonder l’état du pont, devront soumettre un rapport au conseil de District et au gouvernement dans les jours à venir. C’est du moins ce que soutient Christian Lafraisiere qui lance un appel au gouvernement pour prévoir un financement conséquent pour ce projet lors du prochain exercice budgétaire : « On m’a informé que le rapport sera prêt très vite. C’est en quelque sorte un ouf de soulagement pour les habitants, les touristes et les restaurateurs, quand bien même tout le monde attend ces conclusions avec appréhension, compte tenu de l’état de dégradation de la passerelle. Je croise les doigts pour qu’un budget digne de ce nom nous soit octroyé en ce sens. »

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