Lutte contre le plastique : PIM plaide pour une approche collective

L’Environmental Reporting deviendra obligatoire pour les entreprises

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L’entreprise PIM, qui encourage depuis plusieurs années l’utilisation responsable des plastiques, et le groupe MCB ont organisé une conférence sur le thème Mieux comprendre les défis, les enjeux et les perspectives autour des plastiques, afin de mieux sensibiliser les acteurs du secteur privé sur l’urgence de la situation et les avantages à mettre en œuvre des solutions collectives. Cela d’autant qu’il existe un réel potentiel économique pour une filière de valorisation des déchets plastiques.

Membre de SigneNatir de Business Mauritius et adhérente de Made in Moris, PIM explore toutes les options pour parvenir à une utilisation responsable des plastiques. Depuis 2020, l’entreprise s’appuie sur une nouvelle signature de marque, Rethinking Plastics in a Changing World, et lancera prochainement sa filiale PIM Recycling afin d’être une force de propositions durables aux entreprises.

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Eric Corson, Managing Director de PIM, explique qu’à ce jour, « personne ne peut promettre que l’on peut venir à bout de toute la pollution plastique engendrée par l’incivisme et par des décennies de production industrielle ». Par contre, ce qui peut être fait, c’est apprendre et s’informer. « Ce que nous pouvons faire, c’est comprendre les défis, les enjeux et les perspectives autour des plastiques », ajoute-t-il.

Eric Corson est d’avis qu’il faut repenser la filière plastique ainsi que le rapport à ce matériau industriel, « qui sera toujours utile, quoi qu’on en dise ». Mais l’une des solutions pour limiter considérablement l’usage du plastique reste le développement d’alternatives durables. Il met l’accent sur le fait que cette démarche n’aboutira que si tous les Stakeholders sont alignés, disposent des mêmes informations et ont la même compréhension des réalités autour des plastiques, de leur production, leur cycle de vie et les options de réutilisation, de remplacement, de recyclage et de valorisation.

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Les modes de production, d’opération et de consommation doivent évoluer. PIM est convaincue qu’une transition vers une l’utilisation responsable des plastiques est possible. Depuis 2016, l’entreprise a donc stoppé net la production de pailles et petites cuillères en plastique.

Un choix qui va à l’encontre de toute stratégie commerciale, mais qui répond aux enjeux de l’environnement. Au fil des années, PIM est aussi devenu partenaire d’opérateurs comme PhoenixBev, Sofap, Quality Beverages et Décathlon, entre autres pour des solutions de recyclage des déchets plastiques.

Un réseau pour collecter et recycler

PIM a voulu organiser cette conférence également en vue de créer une prise de conscience de l’importance d’une action collective dans la lutte contre le plastique, car cette dernière pollution génère des effets dramatiques sur les océans, les rivières et les sols, et même sur la faune et la flore. D’où la nécessité d’agir rapidement et collectivement.

PIM a déjà fait évoluer sa production en utilisant moins de plastique et en favorisant des matériaux recyclables et des solutions alternatives. L’entreprise espère que les autres suivront, même si ces changements peuvent sembler coûteux et complexes. La compagnie plaide pour des dispositifs de tri sélectifs et des conteneurs de collecte au sein des entreprises afin de développer un réseau pour la collecte de déchets et le recyclage.
Eric Corson s’appesantit sur la nécessité de cette filière REP (Responsabilité Elargie du Producteur) et demande aux autorités d’abolir la TVA sur les poubelles de tri fabriquées à Maurice pour encourager leur utilisation à grande échelle.

Xavier Bathfield, Head of Mauritian and Regional Corporates au sein du groupe MCB, explique que le recyclage est une problématique que le groupe tient à cœur, tout comme la réduction de son empreinte carbone et le développement durable. « PIM montre l’exemple depuis plusieurs années. Le plastique ne va pas disparaître, mais nous devons l’utiliser de manière plus responsable », dit-il. Il y a un mouvement global en faveur du développement durable, « qui est une source nouvelle d’opportunités ».

Le groupe MCB a déjà lancé son guichet de Sustainable Loans, une offre de financement visant à accompagner les entreprises dans leurs projets de transition. Ce plan de financement, à hauteur de Rs 10 milliards, est destiné aux grandes entreprises ainsi qu’aux PME locales, et est assorti d’un taux préférentiel. Il vise à les inspirer et les accompagner financièrement dans leur transition vers un modèle d’affaires bas carbone et plus soucieux de l’environnement. « Nous prenons ainsi l’engagement d’œuvrer pour une économie locale dynamique et responsable. »

Kavy Ramano, ministre de l’Environnement, est d’avis que les plastiques ont offert de multiples avantages à l’humanité, notamment en révolutionnant la médecine, en allégeant le poids des véhicules et des avions, et en facilitant la croissance des énergies propres, comme l’éolien et le solaire.

« Mais aujourd’hui, le plastique est devenu une menace pour la planète et a provoqué un désastre planétaire. Si la production, la consommation et le traitement des déchets plastiques se poursuivent comme d’habitude, la production devrait tripler, passant de plus de 400 millions de tonnes métriques en 2019 à plus de 1,2 milliard en 2060 », fait ressortir le ministre.

Des obligations contraignantes

« D’où l’urgence de répondre à la crise du plastique. Pour inverser la tendance, il y aura des obligations  juridiquement contraignantes pour toutes les parties, couvrant le cycle complet de vie du plastique, de l’extraction et de la fabrication jusqu’à sa fin de vie »,  affirme le ministre.

Parallèlement, Kavy Ramano évoque l’importance de l’Environmental Reporting pour les entreprises : « On ne peut gérer que ce qu’on peut mesurer. L’Environmental Reporting nous forcera à mesurer et, ce faisant, les entreprises seront mieux équipées pour gérer leurs impacts sur l’environnement. »

Il a aussi parlé de l’introduction d’un cadre juridique et réglementaire pour rendre obligatoire le Reporting  sur les aspects environnementaux, ajoutant que cela commencera par les grandes entreprises. Quant aux autres entreprises, le ministre leur conseille de  se préparer le plus tôt possible.

La conférence sur le plastique a été animée par trois experts de Qualitropic, cabinet réunionnais et accélérateur d’innovation. Son expertise porte, entre autres, sur la durabilité des procédés industriels et l’éco-conception. Jérôme Vuillemin, directeur de Qualitropic, était accompagné de deux collègues ingénieurs, Virginie Gallet et Jim Noury.

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