Anil Sooklaul, 53 ans, habitant du village de Chamouny, est bouleversé par ce que son père, Jaylall Sooklaul, 83 ans, a subi entre les mains de trois individus qu’ils soupçonnent d’être des toxicomanes.
« Ils l’ont enlevé et l’ont séquestré dans un endroit pendant plus de six jours, à environ 200 mètres d’une boutique non loin du terrain de football de la localité. J’ai alerté la police de la localité. Des battues ont été organisées avec l’aide des proches et des voisins. Pa finn trouv li. Ce n’est que la semaine dernière qu’un habitant de la localité m’a informé qu’il avait retrouvé mon père qu’il connaissait, complètement affaibli et avec de multiples blessures au corps. Letan mo al sirplas, mo pa ti rekonet li, li pa ti kapav marse ni pronons enn mo. Il était traumatisé. J’ai signalé cela à la police et l’ai transporté d’urgence à l’hôpital », raconte-t-il.
D’habitude, confie Anil Sooklaul, son père ne sortait jamais seul. Il restait tout le temps à la maison. « Li dir mwa sa zour la li ti anvi sorti inpe pou al fer enn ti letour ek li finn pran enn ti kas li finn met dan so pos. Li ti pe marse letan trwa individi, vizibleman sou linfluans enn zafer me pa lalkol finn fors li swiv zot », raconte-t-il.
Selon le quinquagénaire, les trois suspects l’ont forcé à les accompagner et ils l’ont ligoté avant de l’emmener dans un bois et de le laisser sur place. « Li dir mwa, li pa finn ni manze, ni bwar enn gout delo. Li ti pe komans gagn febles. Enn gran sans li kapav reziste tou sa zour la. Mon père qui, d’habitude, est un homme gai et jovial ne parle plus. Il reste pensif dans son coin. Il est très perturbé et traumatisé depuis », poursuit-il. La police a ouvert une enquête.
Manif pour dénoncer les trafiquants
Ayant appris la nouvelle, les forces vives de la localité, les conseillers de village, des groupes de jeunes et des élèves se sont rencontrés et ont pris la décision d’organiser une manifestation le précédent dimanche dans la région pour dénoncer les trafiquants de la drogue qui, disent-ils, commencent à pourrir la région.
Rajesh, 54 ans, habite Chamouny depuis sa naissance, témoigne : « cela fait des années que la drogue a fait son entrée à Chamouny. La situation a empiré ces derniers temps. Jamais, nous n’avions connu une telle recrudescence du trafic de drogue ici à Chamouny. »
Les toxicomanes ne sont pas que les résidents de cette région, fera part Samuel. Il faut attendre l’après-midi pour voir les étrangers. Ceux qui résident ailleurs y viennent s’approvisionner en drogue. « Kouma komans fer nwar, tou kalite loto nek monte desan dan Chamouny », dit-il.
Dans le quartier, les petits revendeurs ne gardent jamais les produits chez eux. Dans d’autres coins de la région, des jeunes pour la plupart s’adonnent au business des drogues synthétiques. Alors que du côté du poste de police de Chemin-Grenier, on ne semble pas s’y inquiéter outre mesure du trafic qui prend de plus en plus d’ampleur.