Une convention de partenariat tripartite a été signée, hier, entre l’Agence française de Développement, Business France et l’ Economic Development Board. Le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, qui intervenait à cette occasion, soutient que ces dernières années ont été marquées par plusieurs crises, avec un impact néfaste sur les fondamentaux économiques des pays.
Dans la conjoncture, Maurice n’a d’autre choix que de continuer à s’adapter et mettre en place des réformes structurelles pour renforcer sa résilience, et attirer davantage d’investissements pour soutenir la croissance économique et l’emploi. Renganaden Padayachy a salué l’engagement de la France auprès de Maurice, avec une relation « fondée sur le respect mutuel » et une volonté de développer une coopération durable et inclusive.
La France est un partenaire commercial de premier plan, a souligné le ministre, que ce soit en termes d’investissement direct étranger que d’arrivées touristiques, et d’échanges commerciaux. Les entreprises françaises représentent 28% du flux total d’investissements directs étrangers vers Maurice. En outre, de nombreuses entreprises françaises ont choisi Maurice comme plateforme d’investissement vers l’Afrique et l’Asie.
Par ailleurs, selon le registre des Français établis hors de France, au 1 er janvier 2023, il y avait 10 254 Français résidant à Maurice. Le ministre Padayachy a évoqué la contribution des touristes français et réunionnais à notre économie. À eux seuls, ils représentent plus d’un quart des arrivées touristiques globales.Il a salué le rôle de l’EDB, soutenant que les investissements directs étrangers ont atteint « le montant record de Rs 27,7 milliards » en 2022. Il a aussi mis l’accent sur la promotion des secteurs émergents de l’économie et le partenariat public-privé.
Le ministre des Finances a rappelé que la stratégie économique du pays repose sur trois piliers : diversification, innovation et inclusion. « Nous sommes fermement engagés dans l’inclusion économique. Nous croyons que chaque Mauricien doit avoir la possibilité de participer à la croissance économique », affirme-t-il. Il a cité les mesures comme la Prime a l’emploi. Il s’est félicité de « l’efficacité de nos politiques publiques » et s’est réjoui que la dette publique et le taux de chômage « continuent à diminuer. »
Laetitia Habchi, directrice de l’AFD, a déclaré que cette convention constitue une « première » et que la coopération est prometteuse entre les deux pays. Elle a rappelé que la France et Maurice collaborent sur plusieurs thèmes comme la finance durable et l’économie circulaire. La convention permettra de renforcer les capacités institutionnelles de l’EDB et renforcer les échanges commerciaux – notamment en termes d’exportations et d’investissements croisés. Cette convention prévoit aussi le détachement d’un expert-résident de Business France auprès du CEO de l’EDB, Ken Poonoosamy.
Florence Caussé-Tissier, ambassadrice de France à Maurice , a fait ressortir que la convention soutiendra le développement économique international de Maurice. Elle a parlé de l’engagement du gouvernement mauricien « pour une gouvernance économique moderne. » Elle a ajouté que l’EDB et BF partagent des points communs, notamment au niveau de leurs mandats qui sont équivalents et qui visent à servir les intérêts économiques des deux pays. Elle s’est référée à ces deux institutions comme « des leviers de la diplomatie économique. »
La signature de cette convention augure un programme de travail ambitieux, a poursuivi Florence Caussé-Tissier, à l’issue duquel (après deux ans) les deux institutions se retrouveront « renforcées. »