Blue Penny Museum : la beauté des poissons à travers l’abstraction

Aux couleurs, lignes et motifs multiples et divers, les poissons ont été l’élément inspirant de l’artiste Emmanuel Richon qui en propose une série en abstraction dans le cadre d’une exposition “Sea, Happiness and the Lagoon” au Blue Penny Museum qui s’est ouverte la semaine dernière. Au Mauricien, il explique sa démarche : « C’est pour traiter que le beau. »

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Loin des campagnes de sensibilisation à la protection des lagons et de ses espèces et de l’utilisation des mots savants, ou encore celle de proposer un programme sur l’histoire naturelle, Emmanuel Richon a souhaité explorer la beauté visuelle qu’ils offrent, en particulier, les poissons, à tous ceux, « Mauriciens et étrangers, sachant nager ou pas » mais qui, un jour ou l’autre, les « ont vus et admirés » dans le lagon. « C’est un spectacle magnifique qu’ils nous offrent », dit-il en se remémorant des souvenirs avec son fils de 12 ans.

« L’idée était de reproduire les motifs des poissons et les couleurs. Je voulais quelque chose de simple, sans explication. C’est uniquement pour le regard. » Laffe volant, Picasso, le poisson papillon… L’artiste a travaillé à partir de photos mais aussi des recherches sur Internet. « Si on fait abstraction de la forme du poisson, on remarque que les motifs, les lignes et les couleurs sont de l’art abstrait. » Ainsi, il a extrait cette dimension visuelle pour la travailler à sa manière en utilisant différentes techniques et matières – au pinceau, au tire-ligne, au tranché… gouache, aquarelle, acrylique.

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Le visiteur se retrouve face à une explosion de couleurs et de formes. Tantôt, il reconnaît le poisson inspirant, tantôt, « cela ne représente rien », comme le dit l’artiste lui-même si ce n’est que la beauté qui en rejaillit en l’entraînant dans un état contemplatif. Parfois, cette recherche du beau dans le travail amène, à la fois l’artiste et ses visiteurs, loin des mondes marins pour leur rappeler des formes architecturales sur terre.

Les peintures ornent les murs et elles sont accompagnées d’une exposition de coraux et de coquillages ainsi que d’objets philatéliques – timbres-poste et enveloppement du premier jour -, présentant des poissons du monde entier. « C’est un couple d’ami, qui a souhaité garder l’anonymat, qui m’a prêté ces collections pour les besoins de l’expo », dit-il, en soulignant qu’elle en accueille 1 500. Emmanuel Richon indique que le visiteur pourra s’amuser à retrouver les motifs peints en abstraction sur les poissons qui figurent dans les timbres. Normalement, ils sont dans les vitrines à proximité des tableaux. « Ce n’était pas calculé d’avance », ajoute-t-il. « Une heureuse coïncidence. »

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Lors de cette visite qui se fait avec un fond sonore marin, le visiteur se retrouve nez à nez avec un cœlacanthe « un poisson emblématique datant de plus de 300 millions d’années qu’on croyait disparu et qui vit dans les profondeurs des régions est et ouest de l’océan Indien ». Il s’agit d’un faux, affirme notre interlocuteur, en précisant « qu’il est interdit d’en avoir un empaillé ». Idem pour l’espadon. 
Emmanuel Richon, également conservateur au musée Blue Penny, indique qu’une autre exposition en provenance de Madagascar était au programme pour cette période. Cependant, un fâcheux contretemps avec un des sponsors l’a fait échouer. Par conséquent, il a proposé sa propre exposition prévue pour plus tard dans l’année au Centre Nelson Mandela pour la culture africaine, à La Tour Koenig. Il avait commencé à travailler dessus à la suite de la dernière sur la passion du Christ en avril dernier. L’exposition est ouverte au public tous les jours, de 10h à 16h30, sauf dimanche et jours fériés. L’entrée est libre.

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