Alain Jeannot (PRAT) :  « La situation sur la route a empiré »

« Depuis le début de l’année, la situation sur la route a empiré en comparaison aux trois années précédentes. Si au 5 août nous affichions 88 victimes, à la fin de l’année, nous en aurons plus de 170 si la tendance se maintient. Il faut que nous en prenions la mesure ! » observe Alain Jeannot, de l’organisation PRAT (Prévention Routière Avant Tout). Cet observateur et militant pour la sécurité routière souligne que les piétons et les personnes voyageant en deux-roues motorisées constituent 71,5% des victimes. « Il convient non seulement à ces derniers d’être très prudents, car ils sont plus vulnérables, mais il est tout aussi vital que les chauffeurs de quatre-roues pratiquent la conduite défensive tout en respectant les limites de vitesse, sachant qu’ils partagent la route avec des usagers de grande fragilité ». Par ailleurs, note le président de PRAT, 45% des accidents fatals sont survenus le samedi et le dimanche. « Cela pourrait être une indication d’un certain relâchement, de la prise de produits intoxicants au volant ou encore de manque de repos », dit-il.

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Autre constat de PRAT : une augmentation de 50% des victimes âgées de +60 ans par rapport à la même période l’année dernière. « Nos aînés doivent être encore plus préparés à la route et nous devons être plus vigilants et patients. L’important c’est de prendre la mesure des limitations liées à la vieillesse, notamment les réflexes qui diminuent, les problèmes de santé, les comportements erratiques, la perte de mémoire, la somnolence, etc. Tout cela ne fait pas bon ménage avec la route », dit-il.

En outre, il est aussi nécessaire de maintenir encore plus les infrastructures, par exemple, les marquages de routes qui ont pâli et les panneaux avertisseurs cassés, rouillés ou obstrués par des branchages, recommande la PRAT en guise de mesure de prévention routière. L’état des véhicules en circulation doit être irréprochable, estime par ailleurs l’organisation. « Les véhicules fumigènes, par exemple, sont non seulement dangereux pour l’environnement, mais aussi pour la sécurité routière, car la fumée peut aveugler les autres usagers », remarque Alain Jeannot.

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Le militant pour la sécurité routière fait par ailleurs ressortir qu’il y a 50 millions de blessés graves par an sur les routes du monde contre 1,3 million de morts par an. À Maurice, il y a une moyenne de 500 victimes qui sont gravement blessées lors des accidents de la circulation par an. « Ces victimes sont, dans des cas extrêmes, paralysées. La famille est hypothéquée psychologiquement, physiquement et financièrement par ce genre de tragédie. Même dans le cas des accidentés qui nécessitent des soins de plus de 24 heures, ils ne peuvent travailler et, par conséquent, la cuisine ne roule pas ! Les collisions, c’est la fragilisation de la famille », souligne-t-il.

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