Mgr Jean-Michaël Durhône, qui a fait son entrée à la cathédrale Saint-Louis en tant que nouvel évêque de Port-Louis, hier, à l’occasion de cette première sortie publique, a défini les paramètres des relations entre l’Église et l’État. Elles s’articulent autour de trois éléments fondamentaux : être au service de la dignité humaine ; vivre le partenariat responsable et discerner les signes d’espérance. Il a tenu à présenter ses condoléances à l’épouse du Premier ministre Kobita Jugnauth et aux familles affectées par le décès de sir Kailash Ramdenee.
La cérémonie a été placée sous le signe de l’ouverture. Ainsi, les représentants des différents partis politiques, à savoir Joanne Tour du MSM, Fabrice David du PTr et Joanna Bérenger du MMM ont participé à la prière universelle alors que d’autres personnalités dont le lord-maire ont participé à la procession des offrandes.
Dans son homélie, Mgr Jean-Michaël Durhône a remercié tous ceux qui l’ont soutenu depuis sa nomination. « Depuis ma nomination et mon ordination, j’ai été témoin du soutien fraternel des catholiques, des frères et sœurs venant d’autres communautés et religions. Je voudrais aussi souligner le soutien des autorités civiles du pays, les différents services publics, ainsi que des mots d’encouragement reçus des hommes et des femmes engagés dans la vie sociale, économique et politique du pays. Je voudrais aussi remercier les journalistes de la MBC, des radios privées ainsi que ceux et celles de la presse écrite qui ont couvert largement cet événement. À travers votre engagement, des personnes ont pu suivre d’Agalega, de Rodrigues et dans d’autres pays du monde, ce temps fort de l’Église et de la société mauricienne. À vous tous et à chacun de vous, je voudrais vous remercier pour votre professionnalisme et votre dévouement », a-t-il décaré d’emblée.
Le nouvel évêque s’est appesanti sur le fait que les relations entre l’Église et l’État et tout gouvernement d’aujourd’hui et demain reposent sur trois éléments forts : être au service de la dignité humaine ; vivre le partenariat responsable et discerner les signes d’espérance. Pour illustrer l’importance d’être au service de la dignité humaine, il a rappelé que Saint-Louis, même s’il était roi et vivait dans un château, s’était occupé des plus pauvres.
« Il ne regardait pas les gens selon leurs fonctions et rang dans la société mais comme un être humain avant tout. Nou vinn lor la ter san linz, san gran kitsoz ek enn zour, nou pou ale ek nou kit tou sa la. L’Église, comme l’État, est au service de la dignité humaine qui nous rappelle l’égale valeur de chaque citoyen de notre société. Promouvoir la dignité de chaque citoyen nous amène à vivre le partenariat entre l’Église et l’État », a-t-il dit.
Mgr Jean-Michaël Durhône a aussi plaidé pour un partenariat responsable. « L’Église est engagée avec l’État et tout gouvernement sur les enjeux de société : éducation gratuite, pauvreté. » Il a rappelé que cette collaboration fructueuse a pu être vécue durant le Covid-19 où les services de Caritas et les organismes de l’État ont été proches des plus pauvres de la société. « Dans le respect mutuel, dans nos responsabilités, l’Église et l’État veulent servir le peuple avec lequel nous sommes attachés. Ce partenariat responsable nous aide à discerner les signes d’espérance », dit-il.
Pour ce qu’il s’agit du discernement, Mgr Jean-Michaël Durhône a relevé que l’Église trouve des signes d’espérance en étant heureuse de soutenir un projet de lutte contre la toxicomanie au nom de la dignité de la personne et des familles touchées par ce fléau. « L’Église est heureuse de soutenir tout projet éducatif en partenariat avec l’Etat pour prendre soin des enfants et des jeunes en échec scolaire. Quelle espérance si dans notre pays, tout enfant mauricien sort du cycle primaire en Grade 6, PSAC, sachant lire, écrire et compter ! », a-t-il rajouté.
Il a conclu en concédant que les divergences entre l’Église et l’État peuvent se produire quelques fois. « Dans tout partenariat, il y a des idées différentes et divers points. Mais dans le respect des uns et des autres et dans le dialogue, nous construirons une société mauricienne plus fraternelle, plus juste et plus solidaire avec les plus faibles », laisse-t-il entendre.
À la fin de la cérémonie, plusieurs personnes ont attendu la sortie de l’évêque de Port-Louis devant la cathédrle pour prendre des photos souvenirs. Une réception conviviale a été organisée à l’évêché en l’honneur des personnalités présentes à cette occasion.