Messe de la St Louis : Mgr Durhône parle des relations Église-État « au service de la dignité humaine »

Les relations Eglise / Etat «au service de la dignité humaine » ont été au centre de la prédication de Mgr Jean-Michaël Durhône, nouvel évêque de Port-Louis vendredi lors de la messe de la Saint Louis, Saint Patron du diocèse catholique local. Une célébration en la cathédrale Saint Louis tout juste rénovée qui s’est déroulée en présence de nombreux de fidèles. Les évêques de la Conférence des Diocèses de l’Océan Indien (CEDOI) dont le président en exercice, Mgr Alain Harel, évêque de Port-Victoria, Seychelles ainsi que l’évêque émérite de Port-Louis, le cardinal Maurice Piat étaient parmi les autres concélébrants.

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Comme c’est de tradition, cette cérémonie religieuse s’est déroulée en présence des autorités de l’Etat dont le président de la République p.i., Eddy Boissezon, le Premier ministre adjoint, Steven Obeegadoo, le leader de l’Opposition, Xavier Duval, le lord-maire, Mamode Issoop Nujuraully ainsi que des ministres et des députés.

Dans sa toute première homélie en tant que nouvel évêque de Port-Louis, Mgr Durhône a, d’emblée, exprimé sa profonde reconnaissance pour le « soutien fraternel » dont on lui a exprimé après sa nomination à la tête du diocèse de Port-Louis. Un soutien qui, a-t-il souligné, est venu non seulement de la communauté catholique mais aussi des personnes d’autres confessions ainsi que des autorités de l’Etat.

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Alors qu’il commence tout juste à « apprendre à être évêque », Mgr Durhône dit prendre la pleine mesure des relations Eglise / Etat. Des relations qui, pour lui, s’inspirent de trois éléments : (i) être au service de la dignité humaine ; (ii) vivre un partenariat responsable et (iii) savoir discerner les signes d’espérance.
«La dignité humaine avant tout»

« L’Eglise et l’Etat doivent être au service de la dignité humaine », a fait valoir le nouveau prélat. « A l’image de Saint Louis, il convient de voir la dignité humaine avant tout ». Jean-Michaël Durhône déclare qu’il est conscient qu’un jour viendra où il ne sera plus évêque. Toutefois, dit-il, sa dignité en tant qu’humain demeurera.« En toute chose comme en politique aussi, le poste ou la responsabilité que l’on occupe s’arrêtera un jour ou l’autre mais notre dignité perdurera. Nul ne prend naissance dans un costume. Il arrivera un jour où l’on aura à l’abandonner. Mais la dignité d’une personne dépasse la fonction que l’on occupe ». Le nouvel évêque de Port-Louis a expliqué que comme l’Etat, l’Eglise est au service de la dignité humaine « au nom d’un partenariat responsable ». L’Eglise est engagé dans ce partenariat avec l’Etat dans des domaines aussi variés que l’Education, la Santé, la lutte contre la pauvreté, le logement social ou la réhabilitation des toxicomanes, dit-il.

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Il rappelle, dans ce dernier cas, comment des remarques méprisables du genre « ces drogués qui l’ont bien cherché méritent de mourir comme des chiens » va à l’encontre même du respect dû à la dignité des toxicomanes. Au plan de l’engagement dans la lutte contre la pauvreté, Mgr Durhône a mis en avant la « collaboration fructueuse » entre l’Eglise à travers Caritas et l’Etat durant la crise Covid.

«Dans le respect des uns et des autres»

Le nouvel évêque de Port-Louis contemple, enfin, de voir émerger des signes d’espérance dans les relations entre l’Eglise et l’Etat « quand aucun Mauricien n’aura le sentiment d’être un citoyen de deuxième ou de troisième grades ». Ou encore, « quand l’ensemble des élèves, indistinctement, sortiront des classes du Primary School Achievement Certificate (PSAC) en sachant lire, écrire et compter… »

Mgr Durhône n’a pas aussi manqué de réitérer comme ses prédécesseurs que l’Eglise ne s’est jamais opposé au gouvernement élu du jour mais que, bien évidemment, comme dans tout partenariat, des divergences peuvent surgir « dans le respect des uns et des autres ». Il a, en conclusion, terminé sa prédication en appelant les fidèles à prier pour lui.

La célébration a pris fin par la Prière de la République avant que l’orchestre de la police n’entame l’hymne national. A noter qu’au tout début de la célébration, le nouvel évêque a tenu à présenter ses sympathies à Mme Kobita Jugnauth et à son époux, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, suivant le décès de leur père et beau-père, sir Kailash Ramdanee.

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