Catastrophe nationale : Il y a trois ans,  le Sir Gaëtan sombrait…

… et toute l’île Maurice pleurait quatre de ses enfants

- Publicité -

Un candlelight pour la vérité aux familles organisé jeudi dernier

En août 2020, les catastrophes se sont enchaînées à Maurice, mais ces deux incidents ne sont pas dus à la fatalité. L’infortune de mer du MV Wakashio sur la côte sud-est a été malheureusement suivie de la tragédie humaine du remorqueur Sir Gaëtan au nord-est, qui a fait trois morts, un disparu et quatre rescapés sont les conséquences, sans discussion, d’erreurs humaines, de négligence des autorités, mais aussi d’une volonté manifeste du pouvoir à tout faire pour que la vérité ne leur porte pas préjudice, un sacrement de tous les dirigeants du monde entier, qui porte localement le célèbre sceau du renoncement à la responsabilité : « Kot mo’nn fote ? »…

- Publicité -

L’exploitation du remorqueur Sir Gaëtan devait s’achever en 2019. Dix ans plus tôt, des experts avaient exigé des réparations et son remplacement à court terme. En juillet 2020, une expertise avait alerté que la coque était pourrie. Fin août, le Sir Gaëtan coulait, emportant avec lui quatre marins. Un autre rapport d’une mission britannique en 2009 (!) avait déjà conclu que 8 des 13 embarcations gérées par le port, dont le Sir Gaëtan, avaient été contrôlées en très mauvais état et que des réparations majeures étaient indispensables pour le conserver en service jusqu’en 2019. Un mois avant le naufrage, un expert du giron la commission d’enquête avait dressé une liste importante de réparations à effectuer en urgence du fait qu’une partie de la coque étant pourrie. En envoyant en mission de renflouage pour le Wakashio, le Sir Gaëtan vers Pointe d’Esny et retour vers Port-Louis, c’est huit marins qu’on envoyait à l’échafaud. Quatre ont pu être sauvées.

Kot rapport Court of
Investigation Angoh ?

- Advertisement -

Les quatre autres sont décédées, dont une famille — celle du Capitaine Bheenick, qui est resté sur le pont de son Titanic jusqu’au bout. La plaie de la douleur familiale au cœur et à la raison demeure encore ouverte, trois ans après, car son corps n’a jamais été restitué par la nature pour des obsèques dignes et parce qu’elle est sans la moindre nouvelle des conclusions des investigations…

Pour l’histoire, l’accident est survenu le 31 août 2020. Le 8 août, le Sir Gaëtan tracte la barge L’Ami Gaëtan à proximité du Wakashio et rentre à quai après un incident qui contraint le remorqueur à rester trois jours en mer, où il demeure jusqu’au 31 août. Ce jour-là, le Sir Gaëtan quitte la rade de Port-Louis pour aller récupérer la barge L’Ami Constant.

Sur le chemin du retour, l’amarre du remorqueur cède, entre autres, sous les coups de boutoir d’une mer démontée au large de Poudre d’Or. La masse métallique contenant le fuel du Wakashio percute le remorqueur. Le Sir Gaëtan sombre par 40 mètres de fond, emportant avec lui ses infortunés marins…

C’est en mémoire de ce jour fatidique et en mémoire des quatre naufragés du remorqueur Sir Gaëtan qu’un Candlelight s’est tenu, jeudi soir, devant l’Hôtel du Gouvernement. « Justice pour Mosadeck, Sylvain, Sujit et Lindsay », « 4 lavi perdi ! », « Bann koupab lamor sa 4 inosan bizin peye divan lazistis », pouvait-on lire sur des pancartes brandies par les participants à cette occasion.

Alain Malherbe, l’expert en affaires maritimes ayant plus de 45 ans de carrière dans ce secteur et actif sur les réseaux sociaux et sur le terrain, est à l’origine de cette initiative. Il était en compagnie de Julia Lemaire, Nishal Joyram, un ex-employé de la MPA, d’autres activistes, et les parlementaires du PTr Fabrice David et Arvind Boolell.

La cible a été bien évidemment le gouvernement, « ki travay dan lopasite, indiferan, insansib ek insousian de problem de sa bann dimounn kinn viktim ek finn retrouv zot san enn sou. Nou bizin konn laverite lor nofraz Sir Gaëtan. Kot rapor Court of Investigation Angoh ? »

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques