Pèlerinage au caveau du Père Laval – Mgr Durhône : « Anou valoriz talan ek kapasite nou bann zenes »

L’évêque de Port-Louis, Mgr Jean-Michaël Durhône, avec un langage très terre-à-terre, a adressé un message d’espérance à l’île Maurice en dépit de la conjoncture difficile, soit Dan Pins, comme il le dit lui-même. S’appuyant sur l’exemple de l’apôtre de l’île Maurice, le Père Laval – qui avait dressé un constat des plus dramatiques des affranchis et des anciens esclaves à son arrivée à Maurice il y a 182 ans de cela – l’évêque a demandé à tout un chacun de ne pas baisser les bras. Il a surtout lancé un appel pour une meilleure compréhension de la jeunesse. « Anou valoriz talan ek kapasite nou bann zenes », a-t-il fait ressortir comme un cri du coeur en affirmant que cette jeunesse est un des signes d’espérance. Il n’a pas manqué d’attirer l’attention sur les conséquences du changement climatique.

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Partant du thème des célébrations du pèlerinage du Père Laval, à savoir Pou Swiv Zezi, anou swiv Per Laval, Mgr Durhône a rappelé qu’en ce jour de la Fête de La Croix Glorieuse il y a 182 ans, l’apôtre de l’île Maurice s’était retrouvé en face d’un état des plus pitoyables, avec d’un côté 80 000 Noirs, qui se cherchaient encore et de l’autre côté « tout le luxe, telle la vanité ».

« Per Laval pa ti debarke kouma enn Zoro ek drese partou. Il avait fait preuve de réalisme et de lucidité pour mener à bien sa mission dans le Christ », rappelle l’évêque de Port-Louis, qui s’est appesanti sur les difficultés de l’heure. D’abord, les cas des familles divorcées. Il a cité les dernières statistiques avec une hausse de 8,8% l’année dernière du nombre de demandes de divorces logées en Cour suprême ou encore 2 831 cas de divorce sanctionnés par les instances compétentes. « Kan nou al dan lekol, dan enn klas 30/40 selev, lamwatie viv bann fami inn separe, swa pe viv avek mama swa avek papa ou ankor avek granmer », ajoutera-t-il.

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Mgr Durhône fera aussi état du nombre de victimes d’accidents de la route, qui a déjà dépassé la barre de 100, avec un accent sur ces cas cruels de Hit and Run. Il n’a pas passé sous silence le cri du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres sur l’effondrement climatique en soulignant que personne n’est à l’abri de toute catastrophe écologique. En passant, il devait saluer les efforts du Père Maurice Labour avec le projet de Tiny Forest sur l’esplanade de la cathédrale Saint-Louis.

« Faut-il pour autant désespérer? Eski nou dir beh zafer dan pins. Nou bes lebra », se demande Mgr Durhône, qui revient sur l’expérience et l’espérance du Père Laval, qui « a avancé et qui a fait avancer les autres ». « Zame ou perdi kouraz », lâchera-t-il en faisant état des signes d’espérance.

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« Dans notre pays, il y a des signes d’espérance », affirmera l’évêque en faisant état de cette jeunesse qui s’es distinguée aux récents Jeux des Iles de l’océan Indien (JIOI). Il a mis en exergue les handisportifs, qui ont su faire la démonstration de l’effort, et de générosité de soi, surtout à l’exemple de ce handisportif mauricien allant encourager son camarade réunionnais, qui a faut une chute.

C’est à ce stade que Mgr Durhône a fait un plaidoyer pour une meilleure compréhension de la jeunesse. « Souvan, nou dir bann zenes-la dan pins. Zot dan dife. Ki pou fer ar zot? Mais les générations précédentes étaient-elles meilleures? Chaque génération a ses problèmes. Li inportan nou valoriz bann talan ek kapasite bann zenes, ki bann lider de demin. Nous avons besoin de croire dans la capacité des jeunes », maintient-il en rappelant que la communion de la fougue de la jeunesse et la sagesse des aînés peut faire avancer.
En conclusion, sur une note plus religieuse, Mgr Durhône soutient que comme « Pierre, Jean Jacques et le Père Laval, il faut croire que le Christ est toujours à nos côtés et dans n’importe quelle épreuve ».

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