La commission de l’Emploi dit n’avoir aucune objection à autoriser un entrepreneur à procéder au recrutement de 350 travailleurs étrangers venant de l’Inde, du Népal et de pays faisant partie du COMESA et de la SADC. Couverts par un contrat de travail de 11 mois, ces travailleurs étrangers opéreront sur le chantier de rénovation et d’extension de l’hôtel Cotton Bay. Le contracteur a en tout cas fait une demande dans ce sens aux autorités concernées.
Cette décision de la commission de l’Emploi ne fait cependant pas l’unanimité. La Rodrigues Private Industries and Allied Workers Union (RPIAWU) et la Rodrigues Government Employees Association (RGEA) avaient déjà envoyé une correspondance commune à ce sujet au commissaire Alain Wong So, avec copie au chef commissaire, Johnson Roussety, et au Minority Leader, Franchette Gaspard Pierre Louis, le 29 août dernier, soit avant même que le Conseil exécutif ne prenne note de la « no objection » de la commission de l’Emploi.
Dans leur lettre, les deux instances syndicales font état de leur désaccord avec cette autorisation de recrutement. Elles soulignent ainsi entre autres que le commissaire de tutelle « a le devoir de sauvegarder les intérêts des travailleurs rodriguais quand il s’agit d’emploi ».
Par ailleurs, expliquent ces syndicats, « le commissaire devrait être au courant de la situation de l’emploi à Rodrigues, vu qu’il n’y a pas de chantier de grande envergure actuellement dans l’île et que le pourcentage de chômage est élevé, malgré le fait que les sans-emploi sont qualifiés ».
La RPIAWU et la RGEA font également ressortir que les conditions de vie des travailleurs étrangers dans l’île « ne sont pas conformes aux lois qui régissent le Health and Safety » et que « le bureau de l’Emploi n’a pas les compétences nécessaires pour s’occuper des travailleurs étrangers, qui ne parlent ni le kreol, ni l’anglais, ni le français ».
Raison pour laquelle ils avaient demandé au commissaire Wong So de ne pas donner son aval à ces recrutements aussi longtemps que les travailleurs rodriguais qualifiés n’auraient pas été recrutés « sur une base satisfaisante, et en leur offrant une chance de se faire embaucher ». Ce qui n’aura pas empêché la commission, le lendemain, d’autoriser le recrutement de ces 350 travailleurs étrangers.