L’état du monde de l’emploi : Le secteur privé définit les contours d’engagement des employés

Un point fort: avec 66%, Maurice se place au-dessus de la moyenne mondiale et une faiblesse avec un taux inférieur chez la Mauricienne par rapport à la contrepartie masculine Madhavi Ramdin-Clark : « Des employés engagés sont la clé du succès pour les entreprises et l’économie du pays »

Les résultats du National Engagement Employee Survey, initié pour la première fois à Maurice par Business Mauritius avec le soutien du Human Resource Development Council (HRDC) et du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) a été rendu public hier. L’enquête indique un taux d’engagement relativement élevé de la part des employés interrogés, soit à hauteur de 66%. Quelque 21 600 salariés venant de 267 entreprises ont participé à cette enquête menée par le cabinet international de conseil en gestion Willis Towers Watson.

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« Nous arrivons aujourd’hui à terme d’un travail de longue haleine avec le National Engagement Employee Survey. Et cela ne fait que commencer. Les données que nous avons pu récolter permettront à présent aux entreprises de mettre en place des stratégies pour améliorer le bien-être au travail, attirer et retenir les talents mais aussi positionner Maurice, dans la région comme à l’international, comme une destination où il fait bon travailler. Les employeurs peuvent aussi capitaliser sur ces informations pour mieux comprendre les facteurs qui influencent l’engagement des employés et identifier les opportunités d’amélioration pour nos entreprises. Nous sommes convaincus que des employés engagés sont la clé du succès pour les entreprises et l’économie du pays et que le taux d’engagement est supérieur à la moyenne mondiale », souligne d’emblée Madhavi Ramdin-Clark, présidente de la commission sur le capital social de Business Mauritius.
Pradeep Pursun, Chief Operating Officer au sein de l’organisation patronale, constate que  : « le plus grand enseignement que nous pouvons tirer c’est que le taux d’engagement est supérieur à la moyenne mondiale. Nous sommes rassurés que l’employé mauricien est très bien engagé. Certes, dans certains secteurs, il y a encore des efforts à faire. Le sondage a été réalisé à un moment où le taux d’inflation était élevé et certains ont pu s’exprimer sur la cherté de la vie .»

Le rapport indique que ceux qui sont en place depuis longtemps sont bien installés et les nouveaux venus et rejoignent le monde du travail sont emballés. « Même si dans des cas et après quelques années de service, certains constatent une certaine monotone. Il faut donc travailler pour que cette catégorie de travailleurs ne soit pas désengagée. Il faut motiver ceux qui ont travaillé pendant un certain nombre d’années », ajoute-t-il.
Le taux d’engagement des femmes au sein de l’entreprise est inférieur aux hommes. Le rapport indique que sur les sujets phares, une politique plus détaillée pour promouvoir l’emploi des femmes dans le monde du travail se révèle une priorité. « Les entreprises ont déjà mis en place des mesures pour faciliter la réconciliation des obligations parentales avec les obligations professionnelles. Il y a eu des avancées au niveau de la loi mais nous devons travailler davantage pour accroitre le taux de participation des femmes dans les activités économiques », poursuit-il

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D’un point de vue général, Maurice compte un taux d’engagement des employés de 66 % au sein de leur travail, soit un pourcentage supérieur à la moyenne mondiale, qui se situe à 60 %. L’étude a révélé que parmi les principales raisons pour lesquelles un employé souhaite quitter un emploi figure la quête de récompense et de reconnaissance. « Celle-ci ne se limite pas à la rémunération mais aussi au soutien de l’employeur, à la flexibilité, aux pratiques inclusives et la transparence, soit des notions en ligne avec les tendances mondiales », met en avant le National Engagement Employee Survey.
Ces résultats sont également accompagnés d’un ensemble de recommandations pour les différents secteurs,
le développement des capacités de gestion et du leadership ;
la mise en place du talent au cœur du changement ;
la refonte des programmes de rémunération et des avantages et
le développement et le renforcement des capacités.

Au cours des prochains mois, l’équipe de la commission sur le capital social de Business Mauritius, et les consultants de Willis Towers Watson organiseront des ateliers, des webinaires et d’autres activités de mobilisation visant à résoudre les problèmes et à mettre en œuvre des solutions pour les entreprises.

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« Aujourd’hui, les entreprises ont l’opportunité d’utiliser ces données, les adapter à leur réalité et d’être en phase avec les tendances mondiales quant à l’engagement des employés. Business Mauritius tient à remercier toutes les entreprises et les salariés qui ont participé à cette enquête, ainsi que le cabinet Willis Towers Watson pour son professionnalisme et son expertise. Nous remercions les organisations qui ont apporté leur soutien à cet exercice, notamment la United Nations Development Programme, et le HRDC. Cette collaboration vient démontrer une fois de plus que les efforts concertés entre secteurs public et privé produisent des résultats fructueux. Il est clair pour nous que le travail autour de l’engagement des employés au sein de la communauté des entreprises ne fait que commencer », déclare Anil Currimjee, président de Business Mauritius.

Par ailleurs, le Dr Raj Auckloo, directeur du HRDC, abonde dans le même sens. « Notre collaboration avec Business Mauritius dans le cadre de cette enquête nationale témoigne de notre engagement en faveur du développement du capital humain. L’un des objectifs du HRDC est de constituer un vivier de talents résilients et facilement accessibles que les entreprises peuvent exploiter pour garantir la viabilité à long terme de leur activité. Les lacunes et les inadéquations de compétences à l’échelle macroéconomique peuvent être maîtrisées grâce à des solutions visant à aborder l’engagement des employés. L’identification des différents facteurs d’engagement des employés fournira également des pistes sur la nécessité de la formation et du développement dans différents secteurs », rassure-t-il.

Points saillants du National Engagement Employee Survey

•Bien que faisant partie des métiers les mieux rémunérés à Maurice, les secteurs financier et informatique présentent un faible taux d’engagement.
•Il y a un taux d’engagement plus élevé chez les plus âgés. Les employés plus jeunes (en particulier ceux du groupe d’âge de 31 à 35 ans) sont plus susceptibles de changer d’emploi.
•Le plus fort taux d’engagement a été enregistré dans le secteur hospitalier, incluant l’hébergement et de la restauration, ainsi que celui de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche.
•A contrario, le plus faible taux a été enregistré dans les secteurs finance, informatique et éducation.
•L’écart entre les employés hommes et femmes est nettement plus élevé à Maurice par rapport à la moyenne mondiale, avec une différence d’environ 6 % en termes d’engagement. Ce faible engagement n’est pas pour autant lié à la rémunération mais aux cultures de travail dans lesquelles les femmes se sentent moins épanouies.
•Ce que les employés recherchent le plus : compensation financière, un bon management, le respect, la reconnaissance et des procédures internes.

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