Ayant dans le viseur des crèches qui opèrent illégalement, c’est-à-dire sans permis, le ministère de l’Égalité des Genres et du Développement de l’Enfant aura du pain sur la planche. Il n’est un secret pour personne que de nombreuses crèches accueillent des bébés sans pour autant être enregistrées auprès de la Early Childhood Development Section du ministère cité plus haut et ne détiennent pas les différents permis autorisés à cet effet.
Cela concerne notamment le permis du bâtiment des administrations régionales, le Fire Certificate, un certificat de moralité, des certificats médicaux des membres du personnel et de Food Handlers dans les crèches où les repas sont préparés. Outre ces différents permis, le personnel doit être qualifié et disposer des certificats/diplômes en conformité aux règlements.
La croisade qu’a décidé de mener le ministère de l’Egalité des Genres devrait inquiéter environ 210 crèches, c’est le nombre de structures qui ne disposeraient pas ou plus de permis d’opération. Il y a au total 371 garderies dans l’île. Pourtant, cela fait plus d’une année que le rapport du Public Account Committee a attitré l’attention sur ces 210 crèches illégales. Il a donc fallu qu’un bébé, en l’occurrence Grace Cadapen, quatre mois, décède dans une crèche sans permis, à Stanley, qu’une petite fille de 7 mois, inscrite à une crèche dans le sud-est, rendue à ses parents avec des traces de blessures et d’ecchymoses sur diverses parties de son corps cette semaine, qu’un autre bébé âgé de 9 mois aurait subi des brûlures aux pieds pour que les autorités concernées se réveillent et s’intéressent aux établissements qui ne sont pas en règle.
Pour aller à la chasse aux garderies illégales, le ministère de l’Égalité des Genres compte envoyer ses officiers sur le terrain. Disposant d’une liste d’établissements inscrits pour un certificat d’enregistrement, cela ne devrait pas être difficile pour le ministère de retracer les contrevenants dans la base de données de la Early Childhood Development Section. Ainsi, des inspections vont être menées dans des garderies dont le permis n’a pas été renouvelé. Les plaintes consignées à la police par des parents d’enfants victimes de négligence alors qu’ils étaient en garderies seront aussi déterminantes.
Par ailleurs, le ministère compte sur le public pour dénoncer des crèches qui ne fonctionnent pas selon les normes établies. Toutefois, une question demeure : qu’adviendra-t-il des crèches sanctionnées, seront-elles appelées à fermer leurs portes ? La réponse, si ce n’est plus d’éclaircissements sur l’avenir des crèches clandestines qui seront mises à jour, se précisera cette semaine. En effet, la députée du Parti travailliste Stéphanie Anquetil adressera des questions en ce sens à la ministre de l’Égalité des Genres, Kalpana Koonjoo-Shah, à l’Assemblée nationale à la reprise du Parlement ce mardi.