Me Rama Valayden demande au Directeur des Poursuites publiques (DPP), Le Rashid Ahmine, d’examiner en profondeur les réponses fournies par le surintendant Ghoorah de la Major Crime Investigation Team (MCIT) en Cour durant la semaine écoulée. Cette prise de position s’inscrit dans le cadre de l’enquête sur les graves incidents à La-Citadelle le samedi 21 octobre avec un escadron semant la panique dans le public et malmenant artistes et organisateurs.
«Le SP Ghoorah a lui-même concédé qu’une personne Mentally Impaired a identifié certaines personnes qui sont en détention. J’insiste pour dire que les vrais coupables sont encore dehors », avance Rama Valayden lors d’un point de presse hier. Il dit avoir fourni des éléments à la police, confirmant que certains individus arrêtés n’étaient pas à Port-Louis dans la soirée du 21 octobre.
« Il y a un accusé qui était dans un mariage et il y a une vidéo intégrale montrant sa présence lors de cet événement que les avocats ont remise à la police. Mais, il est toujours en détention. Un autre qui installait des banderoles a été identifié par un policier qui a confirmé que la personne n’a pas participé aux actes de violence, mais il est toujours en cellule. Il y a d’autres encore qui ont fourni des alibis», poursuit-il.
L’homme de loi a fait un appel à la MCIT en vue d’accélérer l’enquête, mais « de faire attention pour ne pas appréhender des innocents parce qu’il y a une certaine pression d’en haut pour des résultats ». Il se demande également pour quelles raisons des personnes arrêtées n’ont pas participé à des exercices d’identification.
«Il y avait des personnes sur l’estrade au concert. Pourquoi la police ne leur a pas demandé d’identifier les accusés qui ont détruit les instruments? Nous savons déjà la raison car certains parmi ceux arrêtés sont innocents », s’insurge-t-il.
Me Valayden croit savoir que les fauteurs de trouble, qui sont arrivés à La-Citadelle dans deux véhicules, pourraient faire partie d’un gang, qui avait saccagé la maison d’un couple de retraités à Vallée Pitôt en juillet. Les suspects encagoulés étaient munis de revolvers et de sabres et ils avaient commis leur acte car le fils du couple en Angleterre dénonçait des agissements sur des réseaux sociaux. « Depuis longtemps, nous avons fait pression sur la police pour faire démanteler ce gang, mais sans succès », dit-il encore.
Par ailleurs, Rama Valayden réclame que les fauteurs de troubles soient arrêtés et punis par la loi. « Nous sommes solidaires avec les artistes et nous condamnons tout acte de violence. Il ne faut pas faire d’amalgame à ce sujet », déclare-t-il.
D’ailleurs, il a dénoncé « une campagne communale menée par Pravind Jugnauth » sur ce dossier et il soutient que « ce dernier fera tout pour s’agripper au pouvoir. Ils sont prêts à semer la division communale à un an des élections. À Plaine-Verte, ils parlent un langage, et dans d’autres endroits ils changent de discours ».
Il a aussi demandé à la police d’examiner le cellulaire d’un Parliamentary Private Secretary (PPS), sans citer son nom, au sujet des incidents à La-Citadelle. Sans donner beaucoup de détails dessus, il croit savoir qu’il y aurait des informations qui auraient circulé avant l’arrivée des fauteurs de trouble au Grand Konser Solidarite.
De son côté, Me Anoup Goodary a souligné que « notre loi garantit la présomption d’innocence » et demande à la police « ankete bien pou pa fer erer ». L’ex-policier et actuel avocat Assad Rujub a, lui, demandé que l’enquête se déroule en toute impartialité. « Je comprends que c’est une enquête complexe. Nous, les avocats, sommes prêts à aider la police pour trouver la vérité », dit-il. Me Naushad Paurobally a demandé à la police de prendre des sanctions contre de faux profils sur les réseaux sociaux fomentant la haine communale.