C’est un sentiment d’amertume qui anime des éléments de l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU) après l’échec de l’exercice de Controlled Delivery suivant l’arrestation d’une passeuse venant de Bolivie avec deux kilos de cocaïne au Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport, le 13 novembre.
Les limiers de l’ADSU étaient à deux doigts d’interpeller le contact local d’Ercilia Parada Saucedo (30 ans). Sauf que la Mauritius Revenue Authority (MRA) avait déjà communiqué officiellement l’information de cette saisie de drogue le soir alors qu’une opération de police était en cours à Quatre-Bornes.
Au quartier général de l’ADSU, il y a eu confirmation que l’équipe sur le terrain attendait un rendez-vous du contact local alors que la communication avait déjà été établie entre ce Mauricien et la Bolivienne.
Toute l’affaire avait débuté lundi matin avec l’arrivée du vol EK 701 en provenance de Dubaï. Les éléments de la Customs Anti Narcotics Section (CANS) examinaient la liste des passagers et ont été intrigués par l’arrivée d’une Bolivienne. Les officiers devaient scruter alors ses mouvements dans le hall d’arrivée.
Dès qu’Ercilia Prada Saucedo s’est apprêtée à quitter le Green Channel avec son bagage, ils l’ont appréhendée pour la questionner. La Bolivienne a déclaré être un reporter et qu’elle a obtenu un passeport le 29 septembre. « La date était trop récente pour un voyage supposément planifié », estime la CANS. La Bolivienne a prétendu avoir fait tout ce chemin car elle souhaitait avoir plein de souvenirs de Maurice d’autant que son anniversaire est le 23 novembre. Ses explications n’ont pas convaincu les officiers qui ont passé son bagage au scanner. Puis, ils ont retiré ses effets personnels sans rien trouver. Mais le sac était anormalement lourd.
Les éléments de la CANS ont coupé alors le fond et sont tombés sur une poudre blanche soupçonnée d’être de la drogue. Après des analyses, les autorités ont confirmé qu’il s’agissait de cocaïne d’une valeur marchande de Rs 30 millions. Dans un premier temps, la Bolivienne a dit ne pas comprendre la présence de cette substance et avancé que c’est un homme qui lui avait donné ce bagage en Bolivie. Mais elle a fini par accepter qu’elle avait transporté de la drogue pour la livraison à Maurice.
L’ADSU a été alertée et devait prendre en main ce cas, montant une opération de Controlled Delivery. Aucun contact ne s’est pointé à l’aéroport pour accueillir Ercilia Prada Saucedo, et elle a suivi les instructions de la police pour se rendre dans un appartement à Quatre-Bornes.
Et dans la journée, la police a appris qu’un individu avait appelé la réception pour confirmer si la Bolivienne était arrivée. Alors que dans l’après-midi, la mule a reçu des instructions d’un numéro étranger pour passer un appel vidéo via WhatsApp. L’expéditeur de la drogue voulait s’assurer qu’il n’y avait personne d’autre dans la chambre. Il lui a fait comprendre qu’un Mauricien viendrait réceptionner la drogue bientôt.
Ainsi, l’ADSU était prêt à accueillir le contact local. Pour une raison inconnue, l’information sur l’arrestation de la Bolivienne a été communiquée plus tôt que prévu par la MRA. Finalement, la police a dû annuler l’exercice.