Une Special Council Meeting prévue aujourd’hui au Conseil sur une Motion of No Confidence « plantée » contre le président en anticipation à la nomination de trois nouveaux conseillers
Cette démarche tactique rendra impossible toute nouvelle censure subséquente du favori du ministre Hurdoyal
Tout est mis en place pour sauver le Chairmanship de Kishore Jeewooth au sein du conseil de district de Flacq et préserver la mainmise contestée du MSM sur cette collectivité locale à l’Est. En dépit des amendements du vice-premier ministre et ministre des Collectivités locales, Anwar Husnoo visant à verrouiller le processus de déclarer vacants les sièges des conseillers des villes et des villages, la tension politique est palpable au sein du District Council de Flacq. Comme Le Mauricien de mardi en a fait état, le rapport des forces politiques entre les circonscriptions Flacq/Bon Accueil (No 9) et Montagne Blanche/Grande Rivière Sud-Est (No 10) est ces jours-ci ébranlé par une instabilité découlant des sièges des conseillers des villages déclarés vacants et qui perdent aussi leurs places au sein du conseil de district de Flacq. Le constat est que les amendements Husnoo arrivant visiblement trop tard, des manœuvres téléguidées ont été enclenchées ces derniers jours en vue de maintenir le Chairperson Kishore Jeewooth en poste.
L’astuce élaborée dans la conjoncture se présente sous la forme déguisée d’une Motion of No Confidence, « plantée » hier en cours de journée d’hier et la convocation d’une Special Council Meeting urgente aujourd’hui. Les recoupements d’information de Le Mauricien tendent à indiquer que face au spectre de pouvwar sap dan lame, pressions et marchandages politiques seraient de mise au niveau du conseil de district ces deux dernières semaines. Si à ce stade l’on compte six démissions intervenues au sein des conseils des villages, trois d’entre elles impactent directement le rapport des forces au niveau du conseil de district avec les sièges de Chetram Sangam (Saint Julien), Mariam Toofail (Brisée Verdière) et de Sawan Racktoo (Trou D’eau Douce).
Étant prise de court par ces trois vacances, l’équipe dirigeante du District Council avec à sa tête Kishore Jeewooth a, semble-t-il, activé depuis lundi une série de démarches pour éviter le pire dans les prochaines semaines, soit un possible renversement du rapport des forces politiques parmi les 26 conseillers des 23 villages siégeant au conseil. Afin d’éviter toute surprise avec la nomination des trois postes vacants, le conseiller représentant le village de Camp Ithier au District Council, Kailash Awotar, connu pour être proche des ministres du No 9, Deepak Balgobin et Sudheer Maudhoo, a soumis en son nom hier une motion de blâme contre le Chairperson Jeewooth.
La motion, qui devrait être débattue en début d’après-midi aujourd’hui lors de cette Special Council Meeting, met en avant que « The Chairperson Kishore Kumar Jeewooth no longer commands a majority to run the District Council of Flacq ». Cette tactique est perçue comme étant une ruse politique concoctée pour consolider Kishore Jeewooth à son poste avec la motion de No Confidence vouée à l’échec aujourd’hui, sauf surprise de dernière minute, le rapport des forces au sein du conseil de district considéré comme étant très Tricky depuis la dernière élection du Chairperson et de son adjoint, Kavindranath Seetohul en décembre dernier.
En effet, Chandradeo Ramrup et Kishore Kumar Jeewooth, s’étaient opposés pour le poste de président. Donné grand favori et soutenu par deux ministres, Vikram Hurdoyal et Deepak Balgobin, Kishore Kumar Jeewooth avait dû avoir recours à deux tours des élections pour se faire élire président. Au premier tour, les deux candidats avaient obtenu 13 votes chacun. Au deuxième tour, Kishore Jeewooth avait battu son opposant sur le fil, avec 14 votes contre 12.
Dans la conjoncture, on laisse entendre dans les milieux politiques avisés aux Nos 9 et No 10 que la donne allait changer avec les trois postes vacants qui doivent être remplis d’ici la semaine prochaine. Ainsi, pour parer à toute éventualité, dont le risque que le Chairmanship du District Council ne soit plus entre les mains d’un conseiller soutenu par les ministres MSM, cette motion de blâme d’aujourd’hui a été sciemment proposée pour rester en ligne avec les provisions de la Local Government Act.
« Only one motion of no confidence shall be allowed during the tenure of office of a Lord Mayor, Mayor or Chairperson of District Council or Village Council, and no such motion shall be allowed during the first 6 months of his tenure of office », préconise en effet la loi régissant les Collectivités locales. Depuis la fin de la semaine dernière, différents moyens sont envisagés pour essayer d’éviter toute défection potentielle visant à nuire au contrôle du District Council. Des informations indiquent que des conseillers seraient aussi sujets à des pressions et à des marchandages, avec des menaces de Tay Kart de leurs business aussi évoquées. Certains sont aussi promis des récompenses politiques au tournant. « Pou le moman, bann ki ena pouvwar pe fer tou kalite manigans. Me la fin pa lwin. Tou ban linzistis ki pe deroule, nou pou gagn lokazion regle sa bann kont la dan pa lontan », fait comprendre un membre du conseil de district de Flacq.
Les six élus du gouvernement au niveau de deux circonscriptions de l’Est suivent cette situation de près. Mais, chacun aurait son point de vue sur ce qui se passe au conseil de district avec surtout trois d’entre eux qui seraient même à couteaux tirés.
Affaire à suivre…
