L’Université des Mascareignes a lancé une nouvelle formation jeudi au campus de Rose-Hill, à savoir le Master ESPOIR (E-Santé Publique pour les Populations de l’Océan Indien Régional). D’une durée de deux ans, ce Master est déjà accrédité par l’Université de Limoges tandis qu’il est en cours d’accréditation à l’Université de La-Réunion et l’Université de Fianarantsoa (Madagascar).
Des acteurs de la société civile (médecins mauriciens, l’Observatoire de la Santé de La-Réunion, des ONG oeuvrant dans le domaine de la santé, ainsi que la Commission de l’océan Indien (COI) sont également impliqués, et ce, alors que ce Master a bénéficié du soutien de l’ambassade de France à Maurice.
Au total 23 étudiants se sont inscrits pour ce Master, soit quatre
Mauriciens et 15 Malgaches, les quatre autres venant des Comores, du Burundi, de France et du Rwanda. À la fin de leur formation, ils pourront accéder à des doctorats ou à des postes à responsabilités dans le secteur public ou dans le privé, et ce, dans le domaine de la santé publique.
Le Dr Sabeena Dowlut, responsable du Master à l’Université des Mascareignes, explique : « l’accès aux soins dans les zones tropicales est un important défi sur les plans politique et sanitaire. Cela s’inscrit dans un contexte où la prévalence des maladies non transmissibles, souvent chroniques, augmente progressivement par rapport aux maladies transmissibles.»
Il soutient par ailleurs que le Master ESPOIR permet d’acquérir des compétences en épidémiologie et bio-statistique, en sciences humaines et sociales (définition et évaluation des enjeux territoriaux, promotion de la santé, etc.) et en informatique (e-santé, intelligence artificielle…). « Ce Master répond spécifiquement aux nouveaux défis de santé publique pour les populations des îles de l’océan Indien», précise-t-il.
Le Master est par ailleurs dispensé à distance. À ce propos, le Pr Farid Boumédiène, responsable du Master ESPOIR à l’Université de Limoges, fait ressortir que « les étudiants ont un accès à une plateforme e-learning 24/24h », où ils disposent de cours enregistrés, de dossiers pédagogiques et d’exercices corrigés. « L’enseignement par visioconférence permettra de vérifier et de renforcer les acquis pédagogiques. Des séminaires ont cependant lieu en présentiel durant deux à trois semaines chaque semestre », ajoute-t-il.
Harimanana Ramanantsoa, médecin exerçant à Madagascar, dit avoir choisi ce Master sur les conseils de ses supérieurs, qui partent à la retraite et qui l’ont encouragé à suivre une formation en santé publique, le secteur demandant en effet d’être grandement amélioré dans la Grande île. Et d’ajouter qu’il a pris connaissance de l’existence de cette formation à la suite d’un article écrit par le président de l’Ordre des médecins à Madagascar.
La ministre de l’Intégration sociale, de la Sécurité sociale et de la Solidarité nationale, Fazila Jeewa-Daureeawoo, était présente jeudi pour le lancement du Master.