Redécoupage électoral – Le PM : « Ils continuent avec leur sale besogne de décrédibiliser les institutions »

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a, lors de son Summing-Up, déploré l’absence des parlementaires de l’opposition au Parlement pour la validation du rapport de l’Electoral Boundaries Commission (EBC) de 2020. « Ils sont en train de boycotter le rapport de l’EBC. Ils montrent le mépris qu’ils ont pour cette commission indépendante. Cela ne me surprend plus maintenant.

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Après avoir critiqué injustement la commission électorale, l’Electoral Supervisory Commission (ESC), après que Paul Bérenger, Navin Ramgoolam et Arvin Boolell, parmi d’autres, ont demandé la démission d’Irfan Rahman, l’Electoral Commissionner, et Yusuf Aboobaker, président de l’ESC, je crois qu’il faut s’attendre à tout », a-t-il déclaré.

Qualifiant ses adversaires de « farceurs », il poursuit : « we commend the excellent work undertaken by the EBC in the elaboration of this report. I also wish to put on record our appreciation for the support extended by the Electoral Commissionner and his staff to the commission. » La présentation du rapport de l’EBC à l’Assemblée, a soutenu le Premier ministre, est en soi « un tournant de l’histoire, car c’est une première depuis 23 ans », dira-t-il.

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Pravind Jugnauth se dit ainsi d’avis que l’opposition « se pose des questions sur le timing de cette motion, avec des théories spéculatives », mettant en avant qu’il s’agit d’une stratégie politique. « Whatever would have been the timing of the motion, be it earlier or later, the recommendations would have taken effect as from the next dissolution of Parliament », fait-il comprendre.
Il dit aussi avoir pris note des accusations de Gerrymandering  du député travailliste Osman Mahomed, tout en estimant que ce dernier semble pointer du doigt l’EBC. « Ils continuent avec leur sale besogne de décrédibiliser nos institutions », avance-t-il.

« The opposition has since their defeat at the last general elections, for the past three years, been putting all their efforts in all sorts of gimmicks and frivolous election petitions so that the EBC’s report may have slipped out of there minds. »

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Le Premier ministre a réfuté de manière catégorique l’argument d’Osman Mahomed à l’effet que ce redécoupage des circonscriptions concerne environ 90 000 votants. « This is totally inaccurate. Hon Mahomed should get his figures right. Je ne sais pas quel genre de calculatrice il a utilisé. Maybe the same computer that was used by Rama Sithanen and others for the 2014 general elections. In fact the change concerns only 45 589 electors who are being distracted from their current consitituency and added to a different constituency », ajoute-t-il.

Ce dernier a également affirmé que les délimitations pour les circonscriptions et celles pour les municipalités et les conseils de district sont deux choses différentes. Et de dire ne pas comprendre « comment l’opposition peut venir dire que cette motion pour valider le rapport de l’EBC intervient à la veille des élections générales » alors qu’il a clairement indiqué que le gouvernement ira jusqu’au bout de son mandat. « The general elections, legally speaking, elections can be held as far as 2025 », a-t-il laissé entendre.

Pravind Jugnauth se dit aussi surpris que le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, ait choisi de ne pas intervenir lors de ces débats, alors que des changements sont en passe d’intervenir à Belle-Rose/Quatre-Bornes (No 18). « Il est en train de manquer l’histoire politique », estime-t-il.

ALAN GANOO, MINISTRE DU TRANSPORT: « Le No 14 subit le changement le plus important de cet exercice »Le ministre du Transport et du Métro, Alan Ganoo, dira d’emblée avoir « beaucoup de peine », car devant se « séparer de 16 000 électeurs venant de la Route Bassin, de Résidence Kennedy et de Palma, que j’ai eu le privilège de représenter au Parlement ». Et d’estimer qu’avec ce transfert de « 16 233 électeurs exactement », la circonscription de Savanne/Rivière-Noire (No 14) « subit le changement le plus important de cet exercice de redécoupage électoral ».

Entre les mandants de ces trois localités et lui, « cela aura été une très belle aventure », dit-il. « Et une aventure humaine avant tout. Une histoire d’amour, M. le président, qui aura duré ces 41 dernières années. Ceux qui me connaissent savent que j’ai toujours été à l’écoute de mes mandants. De leurs attentes, de leurs préoccupations et de leurs aspirations. »

Alan Ganoo poursuit : « Je vais manquer ce contact chaleureux avec mes amis de Bassin, Palma et Kennedy. Cela aura été un honneur de les servir. Mais ils savent qu’ils peuvent toujours compter sur moi. D’ailleurs, dans le cadre de ce nouveau redécoupage, leurs localités seront annexées à la circonscription de Belle-Rose/Quatre-Bornes (No 18), et au cours de ces dernières années, nos deux circonscriptions ont développé un lien un peu spécial, grâce notamment à l’engagement de la PPS Tania Diolle, ma collègue de parti. »

Sur un plan plus général, il estime que « l’esprit de la Constitution et l’intérêt supérieur du pays doivent primer. En tant que politicien ou politicienne, il nous faut toujours être prêts à retrousser nos manches et à affronter de nouveaux challenges. »

Ainsi, tout en disant regretter l’excision de ces trois localités de sa circonscription, « la plus grande géographiquement » (environ 330 kilomètres carrés), il dit être « déjà prêt, avec mes collègues de la circonscription, à reprendre la conquête de l’Ouest et du Sud-Ouest, et de maintenir notre suprématie dans la nouvelle circonscription, qui est découpée ». Avant de conclure en se disant motivé par « un optimisme inébranlable ».Le DPM Steven Obeegadoo
« Une démarche honteuse du leader de l’opposition»
Le Deputy Prime Miister, Steven Obeegadoo, a d’emblée fait remarquer qu’il y a de tout temps toujours eu « presque une convention » à l’effet que les débats concernaient le Premier ministre qui présentait la motion et que le leader de l’opposition parle au nom des membres de l’opposition. « Il y a eu quelques exceptions. Cette fois, on s’attendait que ce soit les leaders des partis de l’opposition qui prennent la parole. » Le plus « étonnant », selon lui, « est que le PMSD se soit abstenu de tout commentaire », ce qui constitue « une première historique ».
« Pour la première fois, un leader de l’opposition n’a aucun commentaire à faire au sein de l’hémicycle sur le rapport de l’Electoral Boundaries Commission (EBC). En 1976, 1986, 1999… chaque fois, le leader de l’opposition a reconnu l’importance de cet exercice constitutionnel et aura livré son opinion. Mais cette fois, ni le leader de l’opposition, ni aucun autre membre du PMSD ne s’est exprimé. Personne n’a commenté cela », poursuit Steven Obeegadoo.

En revanche, dit-il, le leader du MMM, Paul Bérenger, s’est exprimé pour son parti, comme à l’accoutumée. « Pour le Ptr, tout le front bench était absent. On nous a dit qu’ils étaient au Samadhi de SSR, mais ils ne sont jamais revenus. Notre Premier ministre a posé la question de savoir s’ils étaient toujours au Samadhi. Donc, tout le front bench du Ptr a pris exemple sur le leader de l’opposition et décidé de bouder la séance précédente. »
Il souligne qu’il n’y avait pas de manifestation ce jour-là, et que seul le député Osman Mahomed s’est exprimé. « Nous présumons qu’il le faisait en tant que porte-parole du Ptr », dira Steven Obeegadoo. Et de rappeler que le député Mahomed a commencé son intervention en disant que « now the opposition is solidely formed ». Ajoutant : « Le PMSD se tait et la seule critique du leader du MMM est que le rapport ait été déposé à la veille des prochaines élections générales, alors que nous avons un an jusqu’à la fin de notre mandat. »

Steven Obeegadoo a aussi rappelé qu’Osman Mahomed a affirmé que ce rapport « constitue un ca de Gerrymandering ». Il poursuit : « J’ai parcouru tous les débats à l’Assemblée et jamais aucun député ne s’est attaqué frontalement à l’Electoral Boundaries Commission. Et il dit qu’il n’y aurait pas dû y avoir de modifications dans les circonscriptions jusqu’à ce qu’une réforme électorale soit effectuée. Donc, selon lui, la prochaine fois, ce serait dans une trentaine d’années. »

Revenant sur les propos du député concernant l’unité de l’opposition, il affirmera : « ils sont incapables de s’entendre quant à la position à adopter sur le rapport de l’EBC, qui est prêt depuis trois ans. C’est une alliance de la haine et de la honte ayant pour seul et unique objectif de renverser le gouvernement. »

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