Rétrospectif 2023 : Les élections dans tous les esprits

Les élections générales sont au centre de toutes les préoccupations après la contraction économique des années Covid. La reprise est en cours, mais elle varie selon les secteurs d’activité.

- Publicité -

Pour ceux liés à l’exportation ou aux paiements en devises étrangères, c’est une aubaine, mais pour d’autres, en particulier ceux qui achètent leurs intrants en devises étrangères, la marge de manœuvre est minime en raison de la dépréciation de la roupie. Dans tous les cas, et surtout pour le gouvernement qui se prépare aux prochaines échéances électorales, le renflouement des caisses de l’État permet des largesses pour célébrer les fêtes de fin d’année, bien que certains considèrent le budget comme « labous doux », amèrement, compte tenu de l’inflation et du recul du pouvoir d’achat qui ont suivi les cadeaux généreux. Ce sont en particulier, ceux en bas de l’échelle qui ont vu  ou verront leur rémunération mensuelle augmenter, ce qui n’est que justice.

Au vu de l’actualité de cette année, personne ne peut nier que le pays est déjà en campagne pré-électorale, avec des surenchères et des yeux rivés sur les confrontations entre les partis au pouvoir et l’alliance de l’opposition, sans oublier le rôle de trouble-fête que les petites formations rêvent de jouer. Quoi qu’il en soit, nous sommes en route pour des duels épiques, et ce qui en résultera dessinera les contours du deuxième quart du 21e siècle mauricien. Nous avons déjà eu un aperçu des confrontations et des joutes verbales qui animeront cette campagne électorale, avec ce qui se passe déjà à l’Assemblée nationale où malheureusement le débat a été confisqué au bon vouloir du perchoir actuel, marquant cette législature par un parti pris jamais vu jusqu’à présent en faveur des bancs du GM, au détriment de l’opposition parlementaire. En l’année électorale à venir, ce sera aussi la reprise du pouvoir par la masse de votants de ce pays. La voix populaire se sera exprimée. Vox Populi, Vox Dei. L’heure politique est maintenant à l’attente du retour aux urnes, qui pourrait prendre toute l’année, si tel est le souhait du PM.

- Publicité -

Si de nombreuses affaires ont secoué le pouvoir, en particulier le Black Label & Stag Party de la région de Grand Bassin, l’affaire de la grâce présidentielle au fils du Commissaire de Police et l’arrestation de Franklin pour affaire de drogue, le Premier ministre peut s’enorgueillir d’avoir remporté haut la main au Privy Council le procès intenté par l’opposant rouge Suren Dayal, qui avait brandi la carte d’élection truquée contre lui. Mais il est indéniable que le sentiment de victoire s’est estompé rapidement, tout comme l’effet du remaniement ministériel de septembre dernier.

Ce qui a entaché l’année, ce sont les libertés menacées et les abus de pouvoir au sein d’organismes de l’État qui sont restés impunis. Ainsi, sous le patronage de Airports Holding Ltd, Air Mauritius a licencié abusivement la syndicaliste Yogita Babboo à la suite d’un comité disciplinaire bidon, pour avoir fait son travail de syndicaliste en dénonçant les travers de la compagnie dans une émission radio. Jusqu’ici, malgré le soutien de syndicats locaux et internationaux, la direction de MK, prise dans les mailles du filet dans une affaire alléguée de corruption, n’a pas bougé d’un iota pour réintégrer cette mère de famille qui n’a fait que son devoir. Celui d’avoir obtenu que la compagnie réintègre tous ceux et celles qui, comme elle, n’avaient pas fait le vaccin du Covid, se retrouvant l’unique exclue de cette injustice flagrante pour celle qui s’est battue sans compter pour cela ! À la tête de l’Église catholique mauricienne, l’accession au rang d’évêque de Jean Michel Durhône en remplacement du Cardinal Piat marque un tournant majeur de l’institution à Maurice !
Si la politique et les affaires ont dominé l’actualité, il convient de rappeler que les Mauriciens ont fait flotter haut le drapeau quadricolore lors des Jeux des Îles de Madagascar, malheureusement endeuillés par le drame de la cérémonie d’ouverture qui a fait une vingtaine de morts. Le pays a également été endeuillé par la disparition de personnalités qui ont marqué l’histoire du pays, à savoir Pierre Guy Noel, Binod Bacha, Serge Lebrasse et Raj Dayal.

- Advertisement -

L’année 2023 a également été marquée par l’influence du changement climatique, avec une sécheresse inquiétante en début d’année et des inondations répétées en fin d’année. Plus grave encore, la remontée en flèche des accidents de la route mortels aurait pu connaître un bilan encore plus catastrophique si le camion fou de l’autoroute M1 avait fait de nouvelles victimes. Les neuf rescapés blessés doivent une fière chandelle à la protection divine ou autre. Cela doit servir de mise en garde, toutefois, pour rappeler que le Mauricien, dans sa bulle d’une fête sans tracas, ne doit pas oublier les accidents de la route à la pelle qui ont déjà fait trop de victimes inutiles. Attention à la vitesse, à l’alcool et, pire, la drogue au volant ! Il est grand temps de dire : Stop à l’hécatombe !

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques