Le nouveau président de l’Association mauricienne de Badminton, Gaurav Heerowa est déjà au four et au moulin. Cet habitant de Gros-Cailloux, qui succède à Sharma Nundah compte bien faire retrouver au badminton local ses lettres de noblesse. « Je ne suis pas un nouveau venu dans le giron sportif. J’ai baigné dans le sport depuis ma plus tendre enfance, notamment aux inter-collèges ou j’y figurais régulièrement. À un moment, comme beaucoup de jeunes Mauriciens, j’ai dû faire un choix entre le sport et les études, et j’ai privilégié le deuxième », indique cet habitant de Gros Cailloux. Avant de poursuivre, « De 2007 à 2012, j’ai apporté ma contribution au sein de l’Association de Pétanque île, comme membre exécutif, puis en tant que secrétaire général. C’est en 2016 que j’ai rejoint la famille du badminton ».
Gaurav Heerowa précise toutefois que pour l’Assemblée générale élective de 2020 n’a pas favorisé ses desseins. « Je n’ai pas été élu cette année là et je pensais que le prochain AGE se tiendrait en 2024. Je me suis réuni avec ma petite équipe et nous avons discuté. Je suis très heureux d’avoir été nommé à la présidence et je compte bien apporter du renouveau à cette discipline en y injectant du sang neuf et une vision beaucoup plus élargie. »
Le nouvel homme fort du badminton local avoue qu’il y a « Trop d’ingérence des parents de badistes siégeant sur le comité. Je suis navré de le dire mais il faut que ça change. Chacun doit rester à sa place. Qu’on le veuille ou non, travaillé en toute transparence est aujourd’hui devenu très compliqué. Pour ma part, je suis père de trois enfants en bas âge qui ne font pas partie de la famille du badminton, et j’estime avoir les capacités nécessaires pour mener ma barque à bien, étant une personne agissant en toute neutralité. »
Casser ce concept de « Petit Prince et Princesse »
Le président a aussi fait état du fait que certains joueurs locaux se comportaient comme des petits princes et princesses. « Malheureusement à Maurice, certains sportifs sont tellement protégés, dorlotés et se croient intouchables. De ce fait, ils manquent de discipline et ne sont pas aptes à écouter. Je peux passer pour quelqu’un ayant une mentalité dite ‘Old School’ mais je serai très à cheval sur la discipline. Je suis d’avis que pour être performant et réussir, il faut du respect et de la droiture. »
Gaurav Heerowa a fait ressortir qu’il existe deux types de joueurs, le « Club Player » et le « Free Lance Player ». « Nous allons enregistrer tous les badistes ainsi que les coachs et officiels ainsi que les académies privées. Crée une base de données en bonne et due forme, car j’ai constaté qu’il n’y en a pas à la fédération et ce n’est pas normal. J’ai l’intention de mettre en place un « Hall of Fame » du badminton comme un musée dédié à nos champions, que ce soit du passé ou d’aujourd’hui. Sans oublier un projet Grassroot, visant à ramener au moins cent enfants au sein de la famille du badminton d’ici la fin de 2024. Nous allons effectuer des descentes dans les différents établissements scolaires de l’île pour initier les jeunes au plaisir de ce sport », ajoute-il.
Heerowa reconnait aussi que « des écoles de badminton sont fermées depuis maintenant trois ans. Mon objectif d’ici le 4 février prochain est de les rouvrir. Il faudra impérativement travailler sur la nouvelle vague de badistes car pour l’instant, il n’y a pas de relève. L’accent sera aussi mis sur le développement du Air Badminton et je tiens à faire ressortir que nous avons postulé pour l’organisation du All Africa Air Badminton Championship à Maurice et, bonne nouvelle, cette compétition se tiendra chez nous en novembre 2024. Le Para Badminton demeure également l’une de mes priorités ».
Une « Ligue » pour faire progresser les badistes
Le président de la fédération veut aussi « Crée une ligue pour que les joueurs tirent le maximum de leurs potentiels. Cela commencera par le ‘Premier Badminton League’ qui réunira les huit meilleurs badistes du pays qui s’affronteront dans un format ‘Round Robin sur huit tours. À la fin du tournoi, le champion sera désigné, que ce soit en simple et double. Sans compter une ligue pour la première division, A et B et une autre pour la deuxième division (A et B également). Il y aura plus de compétitions. Aujourd’hui, il y a trop d’entrainements et pas assez de frottements. Nous comptons y remédier », spécifie-t-il. Gaurav Heerowa qui compte aussi s’entretenir avec le Head Coach bangladéshi Mohammad Moynul Islam Munna dit « Coach Munna » qui s’occupe de l’équipe senior. « Il est actuellement en wedding leave et sera de retour au pays ce samedi 6 janvier. Nous allons parler de la marche à suivre car il est impératif de mettre une structure en place, étant donné qu’il y a eu trop de complaintes dans le passé. Je voudrais aussi savoir si c’est possible de mettre en place un centre de ‘High Performance ‘ pour le badminton. Si ce n’est pas possible, quels sont les autres alternatives qui s’offrent à nous ? Je ne suis pas là pour chômer », avance notre interlocuteur qui milite aussi pour que la communication soit fluide avec les journalistes et que les informations arrivent en temps et en heure.
Pour rappel, les 11 élus sont : Gaurav Heerowa (président), Vishal Sawaram (vice-président), Russean Mahundranath (secrétaire), Sachin Ramessur (assistant-secrétaire), Gavin Veerasamy (Trésorier), Aktar Gohobur (assistant trésorier), Roziah Beebeejaun, Soopayah Veerasamy, Madhaven Yagambrun, Vikash Savoo et Jose Sookanah (membres). Ils étaient au nombre de 17 candidats à se disputer les suffrages pour 11 postes en jeu, dans le but de constituer le nouveau bureau pour les quatre prochaines années. Il est à noter que Sharma Nundah ne pouvait postuler à la présidence, après avoir exercé deux mandats consécutifs.
