Joanna Bérenger ainsi que Daniella Bastien et Hishaam Ibrahim de la Commission du développement durable du MMM, a affirmé avec force, hier lors d’une conférence de presse, qu’il n’est plus question de prendre la protection de l’environnement à la légère. Ils ont par la même occasion exprimé leur solidarité avec toutes les familles et tous ceux qui ont été affectés par le passage du cyclone Belal lundi, qu’ils ont qualifié de « lundi noir ».
Joanna Bérenger affirme que la rencontre avec la presse avait essentiellement pour but d’attirer l’attention sur tout ce qui a contribué à la dégradation de l’environnement. Elle a commencé par dénoncer le retard enregistré par le ministère de l’Environnement pour apporter des amendements à l’Environment Protection Act qui, a-t-elle souligné, est outdated et contient des lacunes et ne remplit plus son rôle consistant à protéger l’environnement. Ce qui fait qu’il y a beaucoup de développements sauvages dans le pays qui impactent l’environnement. Elle a reproché au ministre de l’Environnement, Kavy Ramano, d’avoir promis d’apporter des amendements depuis 2019 qui n’ont jamais été introduits au Parlement jusqu’aujourd’hui.
Elle a fait une série de propositions d’amendements, à commencer par l’introduction de la notion de Strategic Environmental Assessement qui constitue un outil plus large qu’un Environmental Impact Assessment (EIA). Il prend en considération l’impact financier, le social environnemental d’un projet de manière plus holistique qu’un EIA. Elle suggère aussi que le public puisse commenter, objecter à l’octroi de licence Strategic Environmental Assessment dans un délai plus long, ce qui nécessite la redéfinition de « agreed party ». Elle considère également qu’il faut obliger au ministre de justifier la raison pour laquelle il accepte de donner un permis EIA ou SEA ou la raison pour laquelle il rejette la demande.
Joanna Bérenger estime que la liste des raisons pour exiger l’octroi d’un permis EIA soit revue afin de combler des lacunes qui donnent lieu à des abus. Elle se demande si les amendements appropriés ne sont pas apportés afin de permettre aux développeurs ou des proches du pouvoir de se lancer dans des développements sans avoir à faire des études ou d’obtenir un EIA. Elle a cité un projet en cours à Wolmar par une proche du gouvernement qui se fait dans les limites de la loi actuelle. Elle déplore également qu’un projet peut à la demande du Premier ministre être exempté de EIA. Cela a été le cas pour la piste d’atterrissage à Agalega ainsi que celle de Rodrigues. « À quoi sert il d’avoir une loi qui n’est pas mise en œuvre par le gouvernement ? » Elle déplore également que le EIA effectué dans le cas de Metro Express n’ait jamais été rendu public. Elle se prononce pour l’institution d’une agence de développement durable et déplore également que le comité interministériel sur le changement climatique ne fonctionne pas.
Daniella Bastien estime que depuis le passage du cyclone Belal, personne ne se sent en sécurité, même dans sa maison.