Humour — Caudan Arts Center : Alexandre Martin, d’un one-man-show à Sugar Daddy

Rassurez-vous, on reste toujours dans le rire avec l’humoriste Alexandre Martin. Après son premier one-man-show, Mwa & Mwa l’an dernier, il revient les 10 et 12 février au Caudan Arts Center pour présenter Sugar Daddy. Dans la peau de Gustave, 72 ans, Alexandre se trouve devant un choix cornélien. Sa famille ou sa nouvelle copine ? Cette fois, il sera encadré par sa troupe d’acteurs. Toutefois, on a voulu revenir sur son premier one-man-show, Mwa & Mwa qui met en exergue sa vie, histoire de mieux connaître Alexandre hors de sa troupe.

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Découvrir une autre facette d’Alexandre Martin a été pour ainsi dire surprenant. Si sa bonne bouille fait craquer son auditoire, il a prouvé lors de son tout premier one-man-show, l’an dernier au Caudan Arts Center, qu’il n’était pas uniquement l’humoriste qui sait soulever les foules par son côté populaire, mais aussi un homme simple avec ses talents et ses travers.

Son one-man-show prenait, dès le départ, un ton d’amitié, comme une conversation entre deux potes. Mais il avait eu à composer avec le public. Déjanté, sans tabou, Alexandre Martin déballe tout dès son entrée en scène, ne posant aucune limite sur sa vie personnelle, privée ou professionnelle. Il s’allège de ce poids qu’il avait sur le cœur et raconte qu’enfant, il était le trublion de la famille, ce qui lui a valu « des coups de rotin bazar répétés ». Ses bêtises étaient vite repérées par sa mère…
Avec sa bonne humeur qui le caractérise, Alexandre parle « des chaos et des crises de mélancolie » de son enfance. Il relate l’histoire du Labour Ward, où dix femmes étaient sur la liste d’attente pour accoucher. Sa mère était huitième et juste lorsqu’elle allait quitter les couloirs de l’hôpital Candos car l’accouchement ne se présentait pas comme on l’attendait, Alexandre raconte qu’il est finalement arrivé à minuit.

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« Mo touzour inpe sedikter »

Son talent de comédien inné, il le découvre à cinq ans, au cours d’un spectacle de danse à l’école L’Oiseau bleu, à Rose-Hill, auprès de Miss Motah. La danse, Rikiki et son violon font danser les filles, l’a poursuivi toute sa vie… Alexandre se décrit comme un charmeur sur les bancs de la maternelle, hésitant entre Sharon et Poonam. « Mo touzour inpe sedikter.» Petit clin d’œil…

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Lui, il a vécu dans une maison en tôle avec des journaux collés au mur. Et un jour, en voulant fumer comme un grand, il a failli mettre le feu aux poutres. Sans l’œil vigilant de sa maman, ses bêtises auraient pris une tournure plus grave. Il raconte qu’il était mauvais élève, faisait le pitre pour masquer son malaise. Enfant, il avait trouvé l’astuce idéale pour ne pas faire d’exercices physiques en compagnie de ses oncles. « Monn deklar asmatik. Mo mama finn absan travay pou dokter dir li mo pe anbet li. Finn koupe dan la pay mo mama, mo finn manti. Dife lor mwa ! »

Le rapport d’Alexandre avec son public semble toujours intime, ce dernier riant de ses blagues. « Ou riye, pa kone komien kout rotin bazar la mark de Zorro ena lor mo le kor. » Il se dévoile avec une grande sincérité et ce ton décalé qui plaît à son public.
En parlant de lui pour la première fois, Alexandre a eu chaud, mais c’était important pour lui de se présenter, car son public ne connaît de lui que l’humoriste mais ne soupçonne pas que derrière sa carapace du rire se cache un homme vulnérable. Alexandre raconte son sentiment d’insécurité, sa rencontre avec Amanda, la femme de sa vie qui lui a fait poireauter de 10h à 16h, à Mahébourg avant qu’elle ne se pointe à son premier rendez-vous… Il n’hésite pas à parler du bonheur d’être papa. « Finn fer pak avan karem, mo finn pran desizyon marye. Amanda était écrite dans ma destinée. »
Changer le style de son écriture, mélanger ses blagues avec des sujets touchants comme l’histoire du crayon la mine, en posséder un, c’était comme atteindre le Graal, à entendre Alexandre Martin. « Mo finn kokin Rs 50 dan Rs 100 leson pou aste krayon la mine, ti rest tigit cash ankor, monn aster gato. Bel problem, mama bat ar mwa. Ki arive ? Komite rotin bazar reuni… »

Entre malaise, incompréhension, émotion, Alexandre sait toujours s’attirer la sympathie des spectateurs. Sa punition, il la décrit comme un passage « devant un cartel de grands barons », sauf que là, il s’agit d’une punition corrective avec des membres de sa famille qui comprenait sa mère, ses oncles, son grand-père pour lui inculquer les bonnes manières. « Zame mo fer mem erer de fwa, mo sanz mo senaryo. » Il évoque aussi un passage qu’il qualifie de gênant : « Mo pa ti kontan begne. Ki fer ? Lontan pa ti ena zel dous, ni gan debin, ti tir enn plot lapay koko dan matla ek sa ki ti servi kom gande bin, frot sa lor mwa ziska la po plise. Dilo pa ti mo fami. Apre bin, mama aplik ode twalet Bien-être. Imazin inn plim la pay koko lor ou le kor aster met Bien-être, ala mo la po brile. »

Au final comme il le dit, son histoire n’est plus, comme le titre de son spectacle, Mwa & Mwa mais plutôt «Mwa ek Zot ». Car c’est ce même public qui lui a permis d’accroître sa notoriété d’humoriste. Si le cœur vous en dit, n’hésitez pas à réserver vos places au Caudan Arts Center, les 10 et 12 février, pour le nouveau show déjanté d’Alexandre Martin en Sugar Daddy. Du fou rire garanti !

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