Cheshta Randhay marque l’histoire en devenant la première lauréate du Collège Lorette de St-Pierre. Elle décroche ainsi la première place côté filles des Additional Scholarships de la filière scientifique.
Le Couvent Lorette de St-Pierre a, en effet, commencé à accueillir les élèves pour le Higher School Certificate (HSC) depuis 2013, pratiquement dix ans de cela. « Mo pa ti expect me mo’nn fer bokou zefor pou vinn lorea. Je suis très heureuse. J’aime bien les sciences, les mathématiques, la chimie, la physique. Des matières comprenant davantage de logique que de mémorisation. Nous avons plus de choix avec les sciences dans le monde du travail. Je pense que je vais me concentrer désormais sur la Mechanical Engineering », laisse entendre cette jeune fille issue du village de Dagotière.
Les parents de Cheshta Randhay se disent très fiers de cette performance. « Se enn zanfan ki bien kontan lir. Parfwa li ti pe dormi ek so liv dan so lame. Mo ti pe kriy ar li pou dormi inpe. Li finn bien donn depenn. Li’nn toultan fer so bann devwar, pann bizin met presion lor li. Mo ti atann ki li lorea. Li merite parski linn fer bokou zefor », affirme avec une assurance certaine sa maman, employée à l’Open University.
Son père, quant à lui, parle d’un rêve qui se réalise. « Azordi dimounn pou rekonet mwa ek zot pou dir sa Cheshta, lorea so papa. Mo bien fier de li », avance ce père de trois enfants, la dernière venant d’être primée pour la cuvée 2023.
« Lekol tre kontan. Nou bann profeser, nou personel non ansegnan, nou bien bien kontan.
Se enn gran lazwa pou nou. Nou espere pou ena ankor lezot a lavenir. Nous encadrons nos filles. Dans les classes il y a ce contact humain professionnel pour l’aspect académique. Nous avons cette partie de Pastoral Care. Nous mettons l’accent sur les deux », fait ressortir le recteur du Collège Lorette de St-Pierre, Michael Appavoo.
Il se dit toutefois peiné d’apprendre que 40% des filles vont monter en Lower 6. « Cela fait 60% des filles qui sont en dehors du système. Il faut que nous trouvions des solutions avec tous les Stakeholders pour motiver les jeunes à obtenir le nombre de Credits requis pour passer dans d’autres sections », fait ressortir le recteur.
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Cheshta Randhay, 18 ans (Collège Lorette de St-Pierre) : « Le KM fait partie de notre histoire »
« Si nous pouvons enseigner l’anglais ou le français dans les établissements scolaires de Maurice, pourquoi pas le Kreol Morisien ? Bien sûr que oui. C’est notre langue maternelle.
« Le Kreol Morisien fait partie du patrimoine du pays, de notre histoire. Je pense que cela permettrait aussi à de nombreux élèves de progresser sur le plan éducatif. Ils auront la chance d’exceller dans un sujet qui a une connotation nationale.
« Moi je suis pour que le Kreol Morisien soit une matière à part entière et que les élèves mauriciens aient le choix pour les examens à Maurice. C’est une revendication légitime ! »