Effort et persévérance. Telle est la devise d’Ojash Bappoo (19 ans), lauréat du Collège Royal de Port-Louis (côté sciences). « Je récolte aujourd’hui les fruits de mon labeur », dit cet habitant d’Henrietta. Il faut dire qu’il a dû consentir à beaucoup de sacrifices pour obtenir ce précieux sésame. Un mode de vie qu’il qualifie lui-même de « fatigant ».
« J’étudiais jusqu’à fort tard dans la nuit. Je dormais parfois très peu, moins de cinq heures par jour… » Le jeune homme explique qu’il se levait à 5h et était à l’arrêt de bus très tôt. « J’arrivais à Port-Louis à 7h30 au plus tard ! » Après sa journée au collège, il se rendait ensuite aux leçons particulières, à Quatre-Bornes. « Je rentrais chez moi vers 19h ou 20h. Après le dîner, je plongeais dans mes études jusqu’à tard le soir… »
« De fwa kan mo ti rant lakaz, mo ti ekstra fatige. Me mo pa les tonbe. Mo dir mo kontan persevere ek mo kontan fer mo zefor pou gagn enn bon rezilta. » Ses parents, qui travaillent dans une quincaillerie, l’ont beaucoup aidé moralement. « Ils ont fait beaucoup de sacrifices pour moi. Je leur suis reconnaissant, de même qu’envers mes enseignants ! » concède-t-il.
L’objectif d’Ojash Bappoo n’était cependant pas de devenir lauréat à tout prix. « Je savais que la compétition allait être féroce cette année. De plus, j’ai eu des doutes après avoir mal travaillé un ou deux papiers lors des examens… » Au point que le jour de la proclamation des résultats, le jeune homme n’y croyait pas trop. « En entendant les noms de mes amis comme lauréats, j’étais très heureux pour eux. Et à un moment donné… j’ai entendu le mien. Ma mère m’a embrassé. J’avais les larmes aux yeux. J’ai pleuré comme un enfant. Les sacrifices auxquels j’ai consentis ne sont pas tombés à l’eau.», confie-t-il.
Ojash Bappoo explique que son parcours n’a pas été facile, surtout pendant la pandémie de Covid-19. Il avait d’ailleurs pris part aux examens de School Certificate à titre privé. Et avec le chamboulement du calendrier scolaire, ses amis avaient entamé le Grade 12 (Lower VI) depuis juin 2021. « Mwa, mo’nn sote, monn rantre an 2022. Mo’nn rat enn bon parti silabus ! ».
C’était une période stressante pour le lauréat. « Je ne comprenais pas grand-chose en classe. J’étais très en retard », dit-il. Malgré tout, pas question pour lui de baisser les bras. « Kan profeser ti pe eksplike, mo pa ti pe konpran. Mo’nn fer mo zefor, mo’nn pran mo letan lakaz. Mo reget mo bann not ek mo fer tou bann devwar. »
Ses enseignants lui seront d’un grand secours et iront au-delà de leur travail en l’aidant après ses heures de classe. Mais Ojash Bappoo a également pu compter sur un groupe d’amis. « Mo bann kamrad ti pe ed mwa boukou; nou aprann ansam. Ti ena mem enn kamrad so mama ti pe ed mwa aprann. »
Dans ce petit groupe se trouvait Lakshya Boodnah, autre lauréat du RCPL. C’est ainsi que le jeune homme a pu obtenir de bons résultats dans ses Main Subjects (chimie, physique et mathématiques). Désormais, le jeune homme souhaite entamer des études supérieures en finance ou en mathématiques. Et même s’il n’a pas encore fait son choix, Ojash Bappoo pense à la possibilité de mettre le cap sur la Malaisie ou Singapour.
Il conclut en adressant un message aux jeunes. « Ena konfians dan zot mem. Pa less personn dir zot ki pa kapav arive dan lavi ! » lance-t-il.