Ruisseau du Pouce — Après une réunion hier : Les marchands rejettent l’option du VUT

La vingtaine de marchands opérant au Ruisseau-du-Pouce se sont concertés, hier, afin d’établir la marche à suivre quant à la menace d’évacuation pesant sur eux. Comme promis par le lord maire Isoop Najuraully, vendredi dernier, les étals n’ont pas été détruits et c’était « business as usual » en ce début de semaine.

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Néanmoins, les contestataires sont conscients qu’à tout moment, les inspecteurs de la mairie peuvent placarder un Notice leur enjoignant de vider les lieux. Beaucoup d’entre eux ne sont pas contre un départ du Jardin de la Compagnie à condition que les autorités leur trouvent un emplacement approprié.

Ils sont catégoriques en ce qui concerne le Victoria Urban Terminal (VUT) en affirmant des plus catégoriquement que « nou pa pou al laba ». D’ailleurs, des marchands ont rendu leurs étals au VUT pour revenir au Ruisseau du Pouce.

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Bibi, une marchande fait appel aux autorités pour traiter leurs cas avec davantage d’humanisme. « Je suis divorcée et j’ai un enfant de huit ans à nourrir. En plus, je dois payer le loyer, l’électricité et d’autres factures. Comment puis-je vais pouvoir payer une location de Rs 4 000 mensuelle au VUT ? J’acquitte déjà un loyer auprès de la mairie pour mon emplacement au Ruisseau-du-Pouce », fait-elle ressortir.
« Mo pa pou sorti, mo pou res la-mem. Mo pa gagn pensyon mwa, mo bizin travay pu pey mo det ek mo bann depans », ajoute cette habitante de Vallée-Pitot. D’ailleurs, sa situation est précaire et une association dans son endroit l’aide chaque fin du mois.
« Banla donn mwa enn komisiyon sak la fin di-mwa. Mo pe travay mem, me pa pe resi zwenn le de-bout. San sa ed la, mo pa kone ki pou fer. Aster zot pe rod tir nou depi sa plas travay la », dit-elle. Les contestataires demandent à la mairie de respecter leurs démarches en Cour. « Atann sa zafer lakour-la vini ek gagn enn zizman avan zot pran bann desizion », proposent-ils.
Muslim Peerbaccus, un autre marchand, s’interroge pour quelle raison seulement le lieu où opèrent les marchands doit être détruit. « Lors des récentes inondations (cyclone Belal), il n’y a pas eu beaucoup d’eau où nous opérons alors qu’à côté à la rue La-Poudrière et à La-Chaussée c’était le déluge. Oken loto pann nwaye lor ruiso. Bizin grandi pont kot mize ek kot Garden Tower laba. Pont laba-la ki tipti ek tou delo refoul lor sime », affirme-t-il.
Il déplore qu’après chaque accumulation d’eau dans la capitale, les autorités ciblent les marchands ambulants et le Ruisseau-du-Pouce.
«Li pa bon sak fwa gagn delo, zot sible zis nou mem, zot vinn fatig nou. Li pa korek », regrette-t-il.
Les marchands maintiennent « nou aksepte pou ale, me donn nou enn plas korek. Me pa dan sa terminal-la. Terminal li pa pou minisipalite. Zot pa kapav vinn fer santaz ar nou pou al dan terminal. » Ils réitèrent le fait que l’option VUT n’est économiquement pas viable pour eux.
« Nous avons des preuves que des marchands ont rendu leurs étals car la vente est mince et certains ont même dû emprunter de l’argent pour s’acquitter du loyer. Nou pa kapav travay ek la fin di-mwa nou pe perdi kas ek nou pe bizin pran det pou ranbourse », déclarent-ils.

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