Yougendranath Audit : « Des personnes douteuses opérant pour deux Koler Lafis font la pluie et le beau temps »
Depuis quelques jours, le président de l’Airport Taxi Operators Association (ATOA), Yougendranath Audit, multiplie les réunions pour faire entendre la détresse des chauffeurs de taxi de l’aéroport. Ainsi, dit-il, des individus recrutés par des personnes proches d’un ministre pratiqueraient un canvassing agressif auprès des touristes et appliqueraient des tarifs exorbitants. De plus, ils n’auraient pas de permis pour opérer comme taxi à l’aéroport.
Cette situation, explique Yougendranath Audit, dure depuis environ deux ans, mais elle s’est aggravée ces derniers temps. Le secrétaire de l’ATOA a même été agressé physiquement par des individus opérant illégalement à l’aéroport. « Il y a environ une trentaine de taxis illégaux qui opèrent régulièrement à l’aéroport SSR. Il y a des taxis marrons, des voitures privées et même des chauffeurs de taxi basés dans des villages avoisinants. Or, contrairement à eux, nous détenons un permis de la NLTA pour travailler à l’aéroport », fait-il comprendre.
Parmi ces chauffeurs illégaux, poursuit le président de l’ATOA, certains auraient été recrutés par deux Koler Lafis proche d’un ministre. « Ils engagent des toxicomanes pour faire ce travail. Ces gens sont agressifs envers nous et représentent un danger pour les touristes. » S’il multiplie les démarches pour faire entendre la voix des chauffeurs de taxi réglementés, c’est non seulement pour sauver son gagne-pain, mais également l’image du pays, dit-il. « Ces gens font du canvassing agressif et réclament des sommes exorbitantes. C’est mauvais pour l’image du pays. »
Yougendranath Audit déplore à ce titre l’inaction des policiers basés à l’aéroport. Il dit cependant avoir rencontré un haut gradé des Casernes centrales pour en discuter et réclamer plus de sécurité dans l’enceinte de l’aéroport. Il y a quelque temps, ajoute-t-il, un chauffeur de taxi a même été pris à partie par les individus en question. « Il avait proposé Rs 2 000 à des touristes pour une course quand ces gens sont arrivés et ont dit qu’ils pouvaient la faire pour Rs 1 500. Quand le chauffeur a résisté, ils l’ont passé à tabac et lui ont fracturé un bras. Quelle image donne-t-on aux touristes ? » dénonce-t-il.
Ces derniers, poursuit-il, s’adonneraient également à un trafic de cartes Sim, qu’ils vendent à des prix prohibitifs aux touristes. « Et pourtant, nous, pour vendre une carte avec un touriste, nous devons faire une photo de son passeport et avoir une preuve d’adresse pendant son séjour. Eux, ils ont des ruses pour acheter en quantité. Le directeur d’une succursale d’un opérateur téléphonique est même venu à l’aéroport pour s’en plaindre, mais ils continuent. »
Yougendranath Audit affirme avoir cherché le soutien de politiciens dans cette bataille, ainsi que de Ken Arian, Chief Executive Officer (CEO) d’Aiport Holdings Ltd, de même que la direction de la NLTA, pour trouver une solution. « J’ai également parlé au ministre en question, mais il m’a dit qu’il est actuellement en campagne et qu’il doit être en bons termes avec tout le monde », dit-il.
En 32 ans de carrière comme chauffeur de taxi à l’aéroport, Yougendranath Audit affirme n’avoir jamais vu une situation aussi catastrophique. « Mafia pe fer lalwa », déplore-t-il. Et d’indiquer que l’ancien président et vice-président de l’ATOA se sont retirés « car ils ont subi trop de menaces ». Ayant pris la barre depuis quatre mois, il se dit déterminé à ramener la sérénité à l’aéroport, à la fois pour les chauffeurs de taxi et les touristes.
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Réunion d’urgence
La Permanent Secretary du ministère du Transport, Shakuntala Devi Gujadhur-Nowbuth, a présidé une réunion avec les représentants de l’Airport Taxi Operators Association (ATOA) pour passer en revue la situation à Plaisance. Le président du Taxi Operators Welfare Fund, Parvez Nunnoo, était également présent. Les chauffeurs de taxi ont ainsi fait part des difficultés qu’ils rencontrent au quotidien, avec la présence de taxis illégaux et l’insécurité. Ils ont demandé aux autorités d’agir afin qu’ils puissent faire leur travail dans de meilleures conditions.