- Un cinquième cadre de la compagnie aérienne rapportée à trois reprises au bureau du travail devant l’inaction de la compagnie à son égard
La compagnie aérienne Air Mauritius fait face à de nouvelles turbulences avec la suspension cette semaine d’un quatrième cadre, Kaviraj Boodnah, responsable du Talent Management and Shared Services, suite à des allégations de harcèlement signalées par un membre du personnel opérationnel. Alors que la réactivité du management d’Air Mauritius face à de telles allégations est généralement rapide, cette suspension soulève des questions persistantes sur la cohérence des mesures disciplinaires au sein de l’entreprise.
Cette affaire survient après le rejet inattendu de certaines revendications similaires par la direction de MK par le passé, jetant un doute sur la manière dont d’autres cas de harcèlement impliquant des cadres ont été traités. Les employés expriment des inquiétudes quant à la cohérence de l’application des politiques disciplinaires de MK, souhaitant une approche équitable pour tous les cas.
Victimisation et harcèlement allégués
L’affaire la plus récente concerne un ancien pilote devenu Head of Corporate Safety, accusé de victimisation et de harcèlement. Trois lettres d’accusations contre ce haut cadre et dénonçant l’inaction de la direction d’Air Mauritius ont été adressées au Permanent Secretary du ministère du travail, déclenchant une enquête sur des “damning allegations.” Des questions sont soulevées quant à la gestion de cas similaires et à la cohérence des enquêtes internes dans le passé.
Le cadre en question est accusé d’avoir interdit à une employée l’accès au Corporate Safety Office, suscitant des inquiétudes quant à une forme de victimisation. Dans ce qui s’apparente à une escalade, des appels sont lancés au ministère du travail pour une réunion urgente, mettant en cause le supérieur hiérarchique du cadre accusé, l’Officer-in-charge, Laurent Recoura, qui est accusé de le protéger. Les employés demandent des réponses sur l’absence d’actions disciplinaires dans ce cas et s’interrogent sur la sécurité au sein d’Air Mauritius.
Cette nouvelle affaire s’ajoute à une série de suspensions déjà en cours. Ravind Ramroop, Senior Manager des services de maintenance des avions, a été suspendu en raison de problèmes techniques persistants affectant la flotte d’Air Mauritius. Des enquêtes distinctes impliquant le CEO, Krešimir Kučko, et le Chief Finance Officer, Jean Laval Ah Chip, sont en cours depuis septembre dernier, suite à des allégations d’hébergement privilégié à l’étranger. Presque six mois après les suspensions et son enquête, PricewaterhouseCoopers (PwC), n’a toujours pas remis ses conclusions à AIr Mauritius Ltd.
Air Mauritius se retrouve ainsi sous les projecteurs, confrontée à des questions cruciales sur la gestion des affaires disciplinaires et la préservation d’un environnement de travail respectueux pour tous ses employés. Les prochains jours pourraient apporter des réponses cruciales quant à la direction que prendra la compagnie pour surmonter ces défis internes.
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’AMCCA LUNDI DERNIER : Fort soutien des membres à l’exécutif
L’Air Mauritius Cabin Crew Association (AMCCA) a tenu lundi dernier son assemblée générale au GSEA Hall à Royal Road, Beau Bassin, pour évaluer les implications du rejet de ses 17 revendications par l’Employment Relations Tribunal (ERT). Malgré l’absence de certains membres en vol ou à l’étranger, la réunion a été marquée par un soutien massif à l’exécutif et une ambiance positive prônant une suite à cet échec dans le combat pour de meilleures conditions de travail.
La mobilisation significative des membres témoigne d’un soutien indéfectible envers le syndicat, renforçant la détermination de l’AMCCA à défendre les droits du personnel navigant. Malgré des rumeurs de contestation de l’exécutif actuel en faveur d’une approche plus conciliante avec la direction, les membres ont clairement exprimé leur position, soulignant la résilience de l’AMCCA.
Les discussions ont également porté sur la demande d’un moratoire visant à permettre une évaluation approfondie par des avocats de l’AMCCA du ruling de l’ERT. Les décisions finales seront prises lors de la prochaine AGM en mars, lorsque les avocats fourniront des orientations sur la meilleure stratégie à adopter.
L’enjeu est crucial et compris par une grande majorité de membres : l’inaction face à la décision de l’ERT pourrait compromettre 30 ans de luttes de l’AMCCA. Les membres pourraient être appelés à contester activement cette décision pour protéger leurs droits et conditions de travail.