Mare aux Joncs : Entre sentiers sinueux et rivières rocailleuses

Il faut compter trois heures à l’aller et trois heures au retour pour le tracé Mare aux Joncs, qui se situe au sein des gorges de la Rivière-Noire. La cascade, spot idéal pour se poser, offre un coin de fraîcheur pour les promeneurs. Par contre, bien que balisé, son itinéraire entre forêt et une dizaine de rivières comporte des difficultés variables…

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Au parc national de Rivière-Noire, certains circuits nécessitent plus d’efforts et d’entraînement que d’autres. Comme celui de Mare aux Joncs, où le sentier sinueux, entouré d’arbres, est rocailleux, irrégulier, se rétrécissant par endroits et comportant des pentes abruptes, boueuses et glissantes. Le parcours peut devenir passablement accidenté notamment lors de la traversée des rivières tapissées d’amas rocheux. C’est un circuit où il faut bien voir où on met les pieds, en s’arrêtant souvent pour s’assurer que tout le monde suit et en s’aidant les uns les autres, surtout sur les rochers glissants. Il peut être très facile de se perdre si tout au long de ce parcours de 6 km on ne suit pas du regard la prochaine balise pour savoir dans quel sens se diriger.

Pour accéder à la cascade, il faut traverser des sentiers boisés. Sur le parcours, le regard est alors essentiellement tourné vers les végétaux. À certains endroits où les pistes semblent se rétrécir, des branches se rejoignent pour former un tunnel qui laisse difficilement passer les rayons du soleil. La nature dévoile ses merveilles et attire notre attention : les racines s’entremêlent, s’unissent, s’embrassent, d’autres semblent s’étrangler. Certains arbres s’auto-enroulent de leurs tiges pour progresser vers le haut, sans doute à la recherche de la lumière. Ainsi se forment à différents endroits d’étonnantes spirales, des tresses de tiges extrêmement serrées. On dirait qu’il s’agit d’une oeuvre humaine.

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A part ces petites merveilles de la nature, le parcours qui mène à la chute est plutôt monotone. Nous sommes bien loin des autres sites du parc national de Rivière-Noire qui regorge de panoramas, de paysages et d’étendues naturels.

En ce matin, l’endroit est peu fréquenté. On y croisera plus tard de rares promeneurs. Tandis que nous avons l’impression de progresser seuls sur les sentiers étroits, nous entendons des coups de hache qui claquent sur les troncs. Plus loin, nous croisons trois officiers revenus de l’entretien des pistes de randonnée. Ils nous expliquent qu’ils veillent au balisage et à l’entretien des circuits. Et nous apprennent que des flèches colorées ont été installées récemment pour permettre aux hikers d’atteindre la cascade plus facilement. La gestion des sentiers de randonnée semble bien être organisée.

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Deux heures et demie après le départ, un grondement se fait entendre. Mais la chute d’eau est encore bien loin. Cette dernière partie du circuit Mare aux Joncs va s’effectuer dans un environnement rude avec des pentes raides et abruptes. C’est en fait la partie la plus difficile. Plus d’une quinzaine de minutes de marche alternant parties en forte pente et pistes boueuses et qui demandent dextérité et équilibre. Le grondement continu se fait de plus en plus entendre à mesure qu’on se rapproche. La cascade apparaît enfin. Haute de plusieurs mètres, de l’eau claire s’écoule à flot sur les rochers. La petite vasque au pied de la cascade forme une piscine naturelle d’eau fraîche et cristalline, invitant certains visiteurs à s’y baigner. Il n’est pas recommandé de se rapprocher des chutes en posant les pieds sur les rochers mouillés au risque de glisser et de se faire mal comme nous au genou.

L’espace ici est suffisamment ombragé pour rester au frais, déployer sa nappe pour un pique-nique ou faire une sieste et se détendant au son des chutes d’eau. Si pour certains ce parcours est une déception, d’autres estiment que la fraîcheur et la tranquillité qu’offre Mare aux Joncs en valent le détour.

Après trois heures pour l’aller, il reste trois heures pour le retour, et le même sentier parsemé de roches et la même dizaine de rivières à traverser. Les jambes affaiblies et endolories par la chute, il faut parfois s’accrocher aux branches pour éviter de descendre plus vite que prévu et se faire davantage mal.

Pour rappel, sur ce tracé, il est recommandé de porter des chaussures adaptées et surtout d’être accompagné. Car au milieu de cette forêt dense, le réseau internet est inaccessible et une chute entraînant des blessures peut gâcher la ballade.

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