XLD : « Sur les plans législatif, administratif et institutionnel, nous aurons tout à revoir ! »
Bérenger prend l’engagement : « Nous ne voulons pas que les erreurs du passé se répètent »
Les trois leaders de la plateforme de l’opposition parlementaire PTr-MMM-PMSD, nommément Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Xavier-Luc Duval, étaient au Port-Louis Waterfront, hier, pour une cérémonie parallèle du drapeau en ce 12 mars. Devant une foule composée de partisans des trois partis, tous trois ont pris la parole pour commenter l’enjeu politique de ce 12 mars.
« Il y a 56 ans, sir Seewoosagur Ramgoolam, sir Abdool Razack Mohamed et Sookdeo Bissoondoyal ont accompli le plus grand combat dans notre pays. Ils nous ont donné notre liberté ! 56 ans après, notre pays est en ruine ! Tou anbalao ! Aujourd’hui, notre liberté est menacée. Notre style de vie, la prospérité du pays, l’unité nationale, la démocratie sont menacés ! » déclare Navin Ramgoolam en s’appuyant sur les dernières conclusions du rapport V-Dem. « Ce rapport établit que Maurice n’est plus une démocratie, mais une autocratie. Vous réalisez à quel point c’est grave, ce constat ? Et c’est une chose que nous, au sein de l’opposition, répétons depuis un bon bout de temps, que Maurice est un simulacre de démocratie. Enn sanblan demokrasi ! Et cette institution internationale est venue tout confirmer ! » s’est-il appesanti.
L’ancien Premier ministre n’a nullement épargné le gouvernement de Pravind Jugnauth. « Le pays est dirigé par une clique qui favorise le népotisme, la corruption et les passe-droits. Ils ont gangrené notre pays. C’est la raison pour laquelle nous devons faire cet effort et changer tout cela. Je suis convaincu que la grande majorité des Mauriciens souhaite cela », dit-il.
Navin Ramgoolam ajoute : « voulez-vous être gouvernés par des menteurs, voleurs et amateurs ? Mais attention, votez de manière intelligente : ne remplacez pas des amateurs par d’autres amateurs ! Votez une équipe qui a tant l’expérience qu’une jeunesse dynamique, une équipe qui saura sortir notre pays de ce précipice et qui saura mettre de l’ordre où sévit le chaos. »
Prenant la parole en dernier, le leader des Bleus a abondé dans le même sens, faisant ressortir que « nous avons un vaste chantier qui nous attend ! Sur tous les plans, quand nous prendrons le pouvoir, nous aurons tout à revoir sur le plan législatif, la quantité de lois qu’il nous faudra corriger; sur le plan administratif, nous remettrons les compétences et l’efficacité en avant, et sur le plan institutionnel, qui regorge de chatwas ! Ce qui me tracasse, c’est que notre pays devient une terre d’accueil pour des étrangers, et en même temps, et il ne faut pas avoir peur de se l’avouer, une terre d’exode pour des milliers de Mauriciens, de toutes les communautés ! »
Xavier-Luc Duval a fait remarquer : « ils sont nombreux ces parents qui préfèrent que leurs enfants aillent voir ailleurs, sous d’autres cieux, car leur avenir y est bien meilleur. Loin des marchands de drogue et de la criminalité, où leur pouvoir d’achat leur permet de vivre dignement. Un pays où il y a Rule of Law, comme l’ont dit avant moi, Navin Ramgoolam et Paul Bérenger.»
Avant lui, Paul Bérenger s’est attardé sur les prémisses de l’avènement de l’indépendance du pays, en mars 1968, avec « les bagarres qui déchiraient le pays, et par la suite, la tristement célèbre bagarre raciale de cette année-là.» Il a fait un vibrant appel pour que « tous, jeunes, adultes, seniors, travailleurs, intellectuels, toute la population, nous restons mobilisés. Cette année est très importante, car le 21 novembre 2024, l’Assemblée Nationale doit être dissoute ! Prenons l’engagement solennel aujourd’hui devant la statue de SSR, que nous ne voulons pas que les erreurs du passé se répètent, que chacun fera de son possible de tirer des leçons du passé et œuvrer pour un pays meilleur. Donnons tous un grand coup de main pour que les prochaines élections se déroulent dans les meilleures conditions. »
Auparavant, les trois leaders avaient déposé des gerbes devant les statues de SSR et de Basdeo Bissoondoyal sur l’esplanade du Port-Louis Waterfront. Après la cérémonie, Navin Ramgoolam s’est rapidement dirigé vers la sortie, tandis que Paul Bérenger s’est offert une pause, le temps de descendre de l’eau de coco en compagnie de Deven Nagalingum et de Franco Quirin. Pendant ce temps-là, Xavier-Luc Duval s’offrait un bain de foule auprès des partisans restés sur place.