Eau Bonne et La Ferme : les familles relogées à Résidence Camélia avant juin

  • Remboursement mensuel de la maison entre Rs 3 500 et Rs 4 500, avec flexibilité

Les prochaines maisons sociales construites par la National Housing Development Company Ltd à La Valette, Bambous, seront livrées dans les prochains mois, entre mai et juin précisément. Quelque 80 familles, toutes bénéficiaires de ce projet, ont reçu une formation sur le développement personnel par Caritas pour faciliter leur installation dans un nouvel environnement, dans de meilleures conditions de logement. Ces familles ont vécu depuis des années dans des maisons précaires sur des terres de l’État à Eau Bonne et La Ferme (Folles Herbes). Des enfants y sont nés, ont grandi et ont à leur tour fondé leur foyer dans les mêmes conditions de précarité que leurs parents, avant eux. Ce projet, au coût de Rs 560 M, comprend des facilités communautaires qui seront mises à la disposition des bénéficiaires.

- Publicité -

Les familles de Eau Bonne et La Ferme à Bambous qui seront relogées à Résidence Camélia, La Valette, devraient selon nos informations prendre possession de leur maison respective avant le mois de juin. Plus précisément entre mai et juin. « Nous n’avons pas encore été informés de la remise des clés. J’attends cela avec impatience », confie Jonathan (nom modifié), un des bénéficiaires de Résidence Camélia. D’ailleurs, ce dernier confie qu’il n’a même pas encore été visiter la localité où il emménagera avec sa famille. « La Valette c’est loin de La Ferme. Aller dans le centre de Bambous ne pose pas de problème. En revanche, l’accès à Résidence Camélia, oui ! Bizin gagn transpor pou al laba. Ena boukou pou marse. Mo’nn trouv maket bann lakaz-la lor YouTube », dit encore ce dernier, père de deux jeunes enfants.

Pas de dépôt

- Publicité -

Les futurs résidents ne connaissent pas encore les conditions entourant leur relogement. Notamment, le contrat social, les modalités de paiement du loyer lequel s’échelonnera sur une période de 35 ans… Les familles de Bambous seront exemptées de dépôt — montant auquel tout acquéreur d’une maison de la National Housing Development Company Ltd doit s’acquitter au préalable. La mensualité du loyer à Résidence Camélia dépendra du revenu familial. Le montant du remboursement mensuel devrait osciller entre Rs 3 500 et Rs 4 500. Mais les familles qui éprouveront des difficultés a s’acquitter de la somme requise pourront effectuer un remboursement selon leurs moyens. Avec un salaire qui peut atteindre Rs 21 000, avec les heures supplémentaires, Jonathan est le seul pilier économique de son foyer. N’ayant pu — faute de moyens — louer une maison ailleurs, il pourra néanmoins rembourser la maison qui lui sera attribuée.

« Une maison c’est la stabilité »

- Advertisement -

Les 223 maisons du projet de Résidence Camélia ont coûté Rs 560 M au gouvernement.

« Une aubaine », dit d’emblée Jonathan pour décrire ce que représente ce projet de relogement. « Une maison, c’est un départ pour la vie », poursuit le jeune père de famille. Âgé d’une vingtaine d’années, il a épousé une jeune femme qui a également vécu pendant toute sa vie dans une maison précaire, construite illégalement sur les terres de l’État à Bambous. « Je n’ai connu que cette environnement », dit-il. Sa femme attend leur troisième enfant. « J’espère que nous serons déjà installés quand notre bébé naîtra. Une maison c’est la stabilité pour un enfant. Je voudrais que mes enfants aient un meilleur environnement. Ici, ils sont exposés à toutes sortes de problèmes sociaux », concède Jonathan, dont les enfants sont âgés d’un an et de trois ans respectivement. S’il reconnaît que les problèmes que connaissent les foyers à Eau Bonne et La Ferme ne vont pas s’évaporer avec leur installation à La Valette, il pense, dit-il, qu’il sera plus facile de préserver ses enfants dans un environnement où les maisons seront espacées.

« Mo lespri inn plis ouver »

Depuis son mariage, Jonathan vit avec sa famille dans une seule pièce en tôle construite à côté de la maison de ses beaux-parents. « On a vécu des intempéries où la tôle de notre maison n’a pas tenu et s’est envolée avec le vent violent. On ne veut plus connaître cela. Cette maison à La Valette sera notre sécurité », confie le jeune homme. À Résidence Camélia, il aura une maison de 60 mètres carrés avec terrasse, composée de deux chambres à coucher, d’un salon, d’une cuisine, d’une salle de bain et de WC. Comme toutes les maisons, la sienne de type évolutif, ce qui veut dire qu’il pourra l’agrandir après avoir payé un certain montant du remboursement. Jonathan a déjà planifié l’aménagement de sa maison. Mais ce sont surtout les « outils » reçus durant la formation de développement personnel dispensé par l’Organisation non-gouvernementale Caritas qu’il mettra, dit-il, en pratique pour bien démarrer sa vie et celle de sa famille à Résidence Camélia.

Près de 80 familles de Bambous ont bénéficié d’une formation en 2023 en vue de les préparer à leur relogement. Caritas a été soutenu par le groupe Medine. Cette préparation au développement personnel, explique Jennifer Léopold, coordinatrice et responsable de formation à Caritas, est importante pour les familles, dans la mesure où elles seront confrontées à de nouvelles réalités. Il est aussi, dit-elle, nécessaire de les responsabiliser pour qu’elles respectent leurs engagements sociaux et financiers dans le cadre de ce projet auprès de la NHDC.

« C’est vrai que je n’avais pas trop conscience de certaines choses en développement personnel, comme l’importance de la communication dans un foyer ou encore comment gérer son budget. J’ai beaucoup appris grâce à cette formation. Je mets tout cela en pratique. Mo lespri inn plis ouver. Mem dan travay, mo aplik se ki mo’nn aprann dan formasion-la », affirme Jonathan. Jennifer Leopold explique que les familles participantes vont bientôt recevoir un certificat.

« S’assurer de leur participation a été assez challenging dans la mesure où elles avaient des obligations professionnelles ou familiales durant les horaires des cours. D’autres étaient motivées parce qu’il y avait un enjeu : une nouvelle maison. Mais nous avions le devoir de leur transmettre les outils clés pour les armer afin d’acquérir une estime de soi, plus de confiance, de comprendre l’importance de la relation avec les autres, la vie en communauté, la gestion des conflits, entre autres », explique Jennifer Leopold. À partir de là c’est aux familles de mettre en pratique ce qu’elles ont appris, d’où la nécessité d’un accompagnement pendant et après leur installation à Résidence Camélia.

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques