“Pa Tous Nou Sim Card” — Lyndee Lutchmiah : “Non à un système qui veut restreindre les droits humains !”

– Percy Yip Tong : “Se zis koumansman-la : nous attendons les verdicts des cas en Cour et demandons au GM d’être raisonnable”

- Publicité -

La marche du collectif citoyen Pa Tous Nou Sim Card s’est déroulée, samedi, dans les rues de Port-Louis. Citoyens, avec également la participation des membres de formations politiques, faisant partie de l’opposition parlementaire et extra-parlementaire, activistes, syndicalistes et artistes. Une lettre aux citoyens a également été lue par des organisateurs, dans le contexte que “les 60% de Mauriciens n’ayant pas encore réenregistré leurs Sim Cards attendent.”

Mené par deux Mauriciennes, en l’occurrence Lyndee Lutchmiah et Linda Lam, le collectif de citoyens ‘Pa Tous Nou Sim Card’ se félicite de la participation citoyenne. « Ce qui se passe en ce moment dans notre pays est grave. Cela a commencé avec le vaccin expérimental. Là, il y a le réenregistrement des cartes Sim. Ensuite, il y a la nouvelle carte biométrique. Est-ce que tout cela ne relève-t-il pas d’un plan quelconque ? Nos libertés fondamentales, en tant que citoyens libres dans une démocratie qui se respecte, ne sont-elles pas en danger, menacées ?” déclare Lundee Lutchmiah,  souhaitant que « tous les Mauriciens prennent le temps de réfléchir. Na pa vinn mouton. Na pa sed a laper, lintimidasyon. Le pouvoir, c’est le peuple qui le détient. Assumons nos responsabilités. »

- Publicité -

Linda Lam abonde dans le même sens : « ce que nous entreprenons, aujourd’hui, pour réclamer nos droits et faire respecter nos libertés, telles que garanties par notre Constitution, c’est pour tout léguer à nos enfants ! Nous voulons d’une île Maurice où il fait bon vivre et où nous serons tous, comme une nation entière, heureux de vivre. Nous ne voulons pas d’un pays où l’on cherche à restreindre nos droits humains ! »

Les deux femmes font remarquer que « nous ne sommes pas des opposants au pouvoir. Au sein de notre collectif, il y a des membres qui sont pour le gouvernement en place, et d’autres, qui sont contre. Nous sommes un groupe ouvert. Ce qui nous unit, c’est cette cause commune car nous avons tous le même sentiment que ce règlement de réenregistrer nos cartes Sim, d’une part, et d’autres Regulations ne respectent pas les libertés et les droits humains. »

- Advertisement -

Percy Yip Tong, activiste et directeur artistique qui s’est joint au collectif, rajoute que : « nous avons eu 500 à 600 participants, toutes couches sociales confondues, qui ont répondu à l’appel et qui sont descendus dans la rue. Mais le plus important, c’est que nous savons que les 60% n’ayant pas encore procédé au réenregistrement ne sont pas indifférents ! Ils nous ont vus, ils nous ont entendus ! Et maintenant, eux aussi vont réfléchir à deux fois avant d’aller réenregistrer leur Sim Cards. »

Ancien responsable du Collectif Urgence Toxida (CUT), dont il a été l’un des membres fondateurs, Percy Yip Tong retient : « l’argument de contrôle de trafic avancé par le gouvernement pour justifier cette affaire de réenregistrement de Sim Cards, il est clair, maintenant, ne tient pas la route ! Nous demandons au GM d’être raisonnable. » Il ajoute : « aujourd’hui, cette marche est le début d’une campagne. Bien entendu, nous allons suivre la procédure. Il y a des cas déjà en Cour, nommément par Rama Valayden et Ivor Tan Yan de Linion Moris, l’avoué du PTr Pazhany Rangasamy et aussi par Me Sanjeev Teeluckdharry. Ces jugements que rendra la Cour sont importants. Nous aviserons quant à nos prochaines actions dans ce sillage. »

Des membres de partis de l’opposition parlementaire et extra-parlementaire, en l’occurrence Stéphanie Anquetil, Arvin Boolell et Eshan Juman du PTr, Rama Valayden, Nando Bodha, Ivor Tan Yan et Raouf Khodabocus de Linion Moris, Patrick Belcourt de En Avant Moris ont participé à cette marche. Dans la foule, l’on reconnaissait également des syndicalistes dont Narendranath Gopee de la FCSOU, ainsi que des activistes comme Bruneau Laurette, Jayen Chellum, Rajen Narsinghen et Ivan Bibi.

 

HT

Déclarations

 

Rama Valayden :  « Se vey dimounn partou »

 

“L’opposition dans toute son intégralité – parlementaire et extra-parlementaire – doit absolument s’unir autour de cette cause ! Il est de notre devoir de garantir les libertés fondamentales de chaque Mauricien. Seki sa gouvernma-la pe fer, se vey dimounn partou ! Nous, à Linion Moris, prenons l’engagement que si nous sommes au pouvoir, nous enlèverons toutes ces lois restrictives. Ce qui se passe avec ce règlement de réenregistrement des Sim Cards touche directement aux droits des citoyens. Ek sa li pa korek.”

 

Ivor Tan Yan : « Viol des droits humains »

 

“Les pères de la nation mauricienne, Bissoondoyal, sir Seewoosagur Ramgoolam, sir Gaëtan Duval se sont battus pour nous offrir une Constitution garantissant nos libertés et nos droits. Et ce gouvernement vient avec un règlement, qui, je le précise, n’est pas une loi et qui est un élément faible qui n’a pas été passé au Parlement, pour faire pression sur le peuple ! C’est un viol des droits humains dans toute son opacité.”

 

Nando Bodha : « Nos droits d’association sont en danger »

 

“Le stockage des données privées dans tout État se fait pour un usage uniquement et spécifiquement de vérification, et non pas d’identification. Pouvons-nous avoir la garantie que ce gouvernement ne va pas mal utiliser nos données biométriques ? De plus, avec toutes ces données personnelles : empreintes digitales, reconnaissance faciale, et avec la technologie de géolocalisation, nos droits d’association sont en danger !”

 

Raouf Khodabocus : « Ce n’est pas logique »

 

“Ce n’est pas logique ce que demande ce GM. Nous, en tant que citoyens, sommes déjà enregistrés auprès des opérateurs. Pourquoi est-ce que l’État doit s’ingérer dans ces affaires et obtenir nos données personnelles ?”

 

Jayen Chellum :  « Dimounn bizin leve ! »

 

“C’est un piétinement des droits fondamentaux, des libertés de chaque individu ! Cette raison de contrôle du trafic de drogue ne vaut rien. Il y a tant d’autres façons de faire cela. Il y a énormément de soupçons dans la tête des Mauriciens. Que le gouvernement ne vienne pas nous prendre pour des imbéciles ! Arrêtez avec ce comportement autoritaire ! Et arrêtez de faire peur aux citoyens ! Dimounn bizin pa per. Dimounn bizin leve ! ”

 

Arvin Boolell : « Eleksion pe koste, zot pre a tou »

 

“Avek eleksion ki pe koste, zot pre a tou ! Ce GM a déjà commencé à prendre une série de mesures qui vont à l’encontre des droits des citoyens. Notre démocratie est en danger. Avec cette affaire de données personnelles et biométriques, des cas d’Impersonation aux prochaines élections sont très probables !”

 

Eshan Juman : « Timing la pa inosan »

 

“Le timing du gouvernement dans cette affaire est on ne peut plus louche ! Pourquoi mettre autant de pressions juste à quelques mois des élections ? Timing la pa inosan ! Ce gouvernement cherche à tout contrôler… Et l’argument de trafic de drogue est illogique : qu’en est-il des Sim Cards que l’on achète à l’étranger et qui nous permettent de continuer à utiliser les réseaux sociaux ?”

 

Rajen Narsinghen : « Donnez un

Stay of Execution sur ce règlement »

 

“Je fais un appel du pied aux juges de la Cour Suprême. Le peuple a totalement confiance dans notre judiciaire. Mais nous savons aussi que notre système judiciaire a tendance à être conservateur. Aussi, dans ce cas spécifique, je demande à nos juges d’être courageux, Bold, et de prendre position. Donnez un Stay of Execution sur ce règlement, qui n’est pas une loi.

« Je ne blâme pas le judiciaire. Je comprends tout à fait. Je tiens à rappeler que dans ce pays, actuellement, il n’y a que le judiciaire et le bureau du DPP qui sont toujours indépendants. Et quand nous voyons toutes les difficultés que font le GM et la police envers le bureau du DPP, nous réalisons à quel point notre démocratie est vulnérable et en sérieux danger.”

 

Ivan Bibi : « Harcèlement,

Intimidation et menaces »

 

“C’est clair que le gouvernement veut espionner le peuple ! C’est une nette tentative en ce sens. Et surtout avec les élections qui se profilent… ces harcèlements, intimidations, menaces, ce n’est pas normal. Il s’agit d’une Regulation, donc pas une loi. Si c’était une loi, elle aurait été anticonstitutionnelle.”

 

Narendranath Gopee : « Des moments dangereux »

 

“C’est une bataille pour le respect de la liberté individuelle. L’État cherche à surveiller et espionner les citoyens par tous les moyens. La pression populaire doit augmenter pour les empêcher d’aller de l’avant. Des procédures sont heureusement en Cour, nous avons beaucoup d’espoir dessus. Notre pays passe par des moments dangereux pour sa liberté et sa démocratie.”

 

 

 

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques