Cette école, dont le promoteur est proche d’un parti politique, continue de susciter la colère des habitants d’Albion. Située dans un quartier résidentiel, l’école a démarré ses opérations en début d’année, avec la bénédiction du conseil de district de Rivière-Noire. Et ces activités scolaires perturbent la quiétude du voisinage…
En février dernier, des habitants du quartier ont exprimé leur mécontentement. Mais le promoteur de l’école — un temps proche du PMSD, puis du parti Travailliste, avant d’effectuer un retour dans la basse-cour bleue – continue de mener tranquillement ses activités. Le problème d’embouteillage dans cette région, autrefois exclusivement résidentielle, a forcé les habitants à solliciter la force policière ces derniers jours.
Sur place, les forces de l’ordre ont écouté attentivement leurs explications et leurs griefs par rapport à un Stay Order de la Cour qui ne serait pas appliqué par le promoteur de l’école. Face aux policiers, le promoteur aurait déclaré que l’école n’est pas opérationnelle, et les policiers auraient « accepté » cette réponse.
Toutefois, le promoteur a trouvé une astuce pour continuer à opérer l’école, en déclarant ne donner que des leçons privées dans l’enceinte de l’école, au grand dam des habitants du quartier. Des leçons particulières – à l’école – et pendant les heures de classe…
Les habitants ont montré à la police le Stay Order de la Cour suprême mais les officiers présents sur place « n’ont rien fait », déplorent-ils, les poussant à se demander si ce promoteur d’école ne bénéficierait pas de protection « en haut lieu ».
Dans un jugement de la Cour suprême en date du 15 mars, des habitants d’Albion ont obtenu un Stay Order en leur faveur, face au conseil de district de Rivière-Noire. Les habitants contestent l’octroi d’un BLUP (Building and Land Use Permit), sur la base que cette décision serait « illegal, unfair, irrational, unreasonable » entre autres.
Le BLUP avait été accordé pour la conversion d’une maison, se trouvant en pleine zone résidentielle, à l’avenue Flamboyant Crescent, du Morcellement Splendid View, à Albion, pour être transformée en Private Primary School. Divers manquements eu égard à ce projet éducatif privé sont mis en relief par le groupe d’habitants d’Albion, dont la pollution sonore causée par des activités éducatives, l’absence de zones de stationnement pour le personnel de l’école et les parents d’élèves et le fait que l’école perturbe la vie tranquille du quartier. Ils avancent également que le promoteur de l’école ne respecterait pas les règlements du BLUP, notamment en termes de « adequate parking on site ».
C’est dans une grande maison à étage, avec une petite piscine, que les promoteurs ont décidé de caser cette école primaire privée. Les habitants se demandent pourquoi cela dans ce quartier déjà propice aux inondations car durant les récents événements climatiques, les deux voies d’accès étaient inondées et impraticables.
D’ailleurs, le 15 janvier dernier, la rue où est située l’école était inondée. Lorsqu’une plaque a été installée par le promoteur sur le portail de cette maison transformée en école en octobre dernier, pour informer du “conversion of existing building into a private primary school,” il y a déjà eu une quinzaine d’objections de la part des habitants de ce morcellement. Et maintenant ce sont quelque 25 familles qui s’estiment lésées.
C’est une petite école certes, avec un maximum de 10 élèves par classe, mais le bâtiment ne serait pas approprié pour opérer un établissement digne de ce nom, et encore moins le système de tout-à-l’égout. « Il n’y a même pas d’espaces pour permettre aux enfants de jouer et il y a une piscine qui n’est pas clôturée », souligne un habitant.
En outre, les fenêtres de cette “grande maison” seraient trop basses et sans barreaux pour assurer la sécurité des élèves. Un autre problème soulevé, l’obstruction causée par les véhicules des enseignants et des parents « qui garent leurs voitures sur la route » ainsi que le mouvement de voitures tous les matins et après-midi dans cette route étroite, et sans « drop off zone ». D’après des témoins, la cour de cette école privée ne serait même pas suffisamment grande pour accueillir deux voitures.
Dans le quartier, tous se demandent comment un tel projet a pu décrocher le Building and Land Use Permit. L’école devrait accueillir 60 enfants et une quinzaine d’employés, incluant les enseignants. Une journée portes ouvertes a même été organisée à la fin de 2023, provoquant un embouteillage dans ce quartier habituellement paisible.