La Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP) avait réuni ses membres hier, le temps d’une cérémonie de dépôt de gerbes et de marquer la Fête du travail, et ce, dans le sillage d’une marche organisée samedi dernier. Le syndicat a ainsi voulu marquer sa différence en n’étant pas partie prenante de la guerre des foules des rassemblements politiques de ce 1er mai. Le président de la CTSP, Reeaz Chuttoo, en a profité pour lancer un appel au Premier ministre, au nom des travailleurs, « pour ne pas que le gouvernement se laisse influencer par le patronat » pour réclamer une catégorisation par corps de métiers.
Outre pour les tribuns ayant œuvré pour les travailleurs, le président de la CTSP a eu une pensée spéciale pour la secrétaire générale du syndicat, Jane Ragoo, qui n’était pas présente hier, car se trouvant à l’étranger pour raisons de santé. Mais la CTSP, dit-il, ne restera pas inactive quant au combat de Jane Ragoo pour la reconnaissance des femmes dans le monde du travail, notamment en raison de la non-catégorisation par corps de métiers. « Le secteur des services, que ce soit pour le nettoyage ou dans les bureaux, etc., emploie 95% de femmes. Qu’elles soient cleaners, assistantes médicales, assistantes de dentistes, opératrices de compagnies d’assurance… elles ne touchent que le salaire minimum. Et ces femmes ne sont couvertes par aucun RO », déplore-t-il.
Par ailleurs, de « nombreuses grandes firmes emploient des jeunes filles avec des diplômes », relève-t-il, tout en s’insurgeant qu’aujourd’hui encore, ces employées n’ont droit qu’au salaire minimum. « Avec la catégorisation par corps de métiers, se enn zistis imans ki nou ti pou rann a bann madam zordi sireksplwate », dit le syndicaliste.
Au sujet de l’introduction du salaire minimum, avec la CTSP revendiquant la paternité, Reza Chuttoo est revenu sur la situation des travailleurs. Il déplore ainsi que si, avec la hausse du salaire minimum, en décembre dernier, qui est passé à Rs 16 500, il y avait un Feel Good Factor dans le pays, « aujourd’hui, les employés sont déçus et frustrés ». Et ce, en raison de la morosité créée par le patronat qui, dès janvier, dit-il, a refusé de payer les compensations salariales sous prétexte que les négociations avec le gouvernement n’avaient pas encore abouti.
« Le mot d’ordre de la MEXA à tous ses membres a été de ne pas payer les compensations, car les négociations avec le gouvernement n’ont pas encore abouti, et qu’il n’y a aucune nouvelle Regulation promulguée. La question que je pose, c’est : de quel droit une organisation d’employeurs tir memo alor ki lalwa inn fini vote ? » se demande Reza Chuttoo.
« Cela signifie que des employés avec 30 ans service touchent Rs 16 500 et d’autres, avec quatre mois de service, le même salaire. Cela crée une frustration. Il ne faut pas oublier que 75% des travailleurs du secteur privé touchent seulement Rs 16 500 » , dit-il en se demandant : « A qui profite le crime ? C’est la question que nous adressons également au Premier ministre. »