Le ministre Padayachy : « Le budget fera la part belle à l’Agenda climat »

Le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, laisse entendre que le budget 2024/25, dont la préparation tire à sa fin, comportera un volet majeur axé sur le changement climatique. C’est ce qu’il a indiqué, hier, lors du lancement du projet de ferme solaire photovoltaïque de Landscope Solar, une entité ad hoc spécialement conçue à cet effet.

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« Le discours du budget est un exercice essentiel afin de relever les défis du futur en mettant en place les mécanismes qui permettront de maximiser le développement du pays. Soyez assurés qu’il fera la part belle à l’Agenda climat pour qu’ensemble, nous nous donnions les moyens de nos ambitions communes », a déclaré le Grand Argentier.

Renganaden Padayachy fait ressortir que Maurice fait face désormais à une augmentation de la fréquence et de l’intensité de phénomènes météorologiques extrêmes et des moyennes de température. « Nous devons nous adapter à ces conséquences déjà tangibles tout en continuant à lutter contre l’aggravation du dérèglement climatique. Ces effets font peser des risques socio-économiques importants sur le pays, et le coût d’une non-réponse est hautement supérieur à une prise en main concrète de la problématique », a-t-il fait part.

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Il explique que la stratégie de verdissement à plusieurs volets s’appuie sur une planification holistique ainsi que des investissements croissants dans les technologies vertes et les infrastructures durables. « Elle vise non seulement à préserver notre environnement, mais aussi à promouvoir une croissance économique robuste, inclusive et durable. L’économie bénéficie déjà de fondamentaux extrêmement solides. Avec une croissance de 8,9% en 2022 et de 7% en 2023, le parcours post-Covid en est la preuve. Pour 2024, nous prévoyons une croissance du PIB robuste de 6,5%, un taux de chômage en deçà des 6% et une dette publique passant sous la barre des 75% », énumère-t-il.

Le ministre des Finances maintient que « c’est en période de forte expansion économique que nous devons mobiliser le maximum de ressources pour faire avancer l’Agenda climat. » Il réitère que la feuille de route 2030 pour la transition énergétique prévoit un investissement estimé à USD 1,35 milliard, englobant la production d’énergie solaire, éolienne et de biomasse, mais aussi de systèmes renouvelables hybrides ainsi que d’énergies renouvelables marines, entre autres.

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Actuellement, la réserve de projets est estimée à USD 700 millions, dit-il. Ces projets en sont à différentes phases de mise en œuvre, les premiers étant mis en marche depuis le début de l’année. Il déclare également que le National Biomass Framework, opérationnel depuis 2023, est un élément important dans la stratégie gouvernementale, l’énergie de la biomasse constituant en effet 10% du mix énergétique total. Au 30 juin de cette année, quelque Rs 740 millions qui auront été déboursées pour la rémunération de la bagasse utilisée dans la production d’électricité.

En ce qui concerne le projet de Landscope Mauritius à La Valette, Bambous, la compagnie d’Etat, selon le ministre de tutelle, s’apprête à développer une ferme solaire de 10 MW, représentant un investissement de Rs 550 millions, et ce, en partenariat avec le Central Electricity Board (CEB) et Solon India Pvt Ltd, responsable de la conception du projet. Le projet, qui devrait être opérationnel d’ici février 2025, produira 20 GWh d’électricité propre par an pour au moins 13 000 ménages..

Pour sa part, le ministre de l’Énergie et des Services publics, Joe Lesjongard, présente le projet de Landscope comme le premier ferme solaire terrestre lancé par une entreprise publique, et ce, sous le Greenfield Renewable Energy Scheme. Ce plan avait été lancé par le CEB en 2022. Plusieurs institutions publiques avaient alors signifié leur intention de mettre en place leurs fermes solaires respectives.

« La Banque de Développement a été une des premières entreprises à se lancer. Une installation de panneaux solaire produisant 950 KW est déjà en opération à Triolet, et la banque a investi Rs 450 millions pour l’installation de panneaux solaires sur ses bâtiments à travers l’île. Mauritius Telecom et Rose-Belle Sugar Estate ont aussi soumis leurs projets d’énergie renouvelable », révèle-t-il.

Joe Lesjongard fait ressortir qu’afin d’atteindre l’objectif de 60% d’énergies renouvelables d’ici à 2030, il est impératif de démocratiser le secteur de l’énergie et de permettre à différentes catégories d’opérateurs d’entrer sur le marché et aux citoyens d’y participer.

« L’objectif de 60% d’énergie renouvelable en 2030 ne pourra être réalisé sans la participation des différentes catégories d’opérateurs économiques. Je dois préciser que le CEB et mon ministère ont eu des consultations avec les représentants du secteur privé et la communauté des planteurs avant la mise sur pied des différents plans. Le secteur commercial, incluant le secteur hôtelier et de la technologie informatique, est encouragé », reprend-il.

De son côté la Chief Executive Officer de Landscope Mauritius, Naila Hanoomanjee, a mis en avant que c’est la vision de maximiser le potentiel des terres de la compagnie d’État, mais également la volonté d’être la première organisation gouvernementale à être Carbon Neutral, qui ont débouché sur ce projet de ferme solaire photovoltaïque.

« Cette vision a franchi une étape importante avec la signature d’un accord avec le CEB en mars dernier, marquant ainsi le début d’un partenariat visant à transformer le paysage énergétique. Nous travaillons ensemble sur ce projet depuis 2019, et nous sommes vraiment ravis de le voir se concrétiser », devait-elle conclure.

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